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Le corps dans le cinéma d'A. LAGTAA
critique
rédigé par Hamid Tbatou
publié le 13/07/2006

Le mouvement créatif dans le domaine cinématographique marocain a abouti au perfectionnement de certaines expériences notoires qui se basent sur des références claires et des perspectives conscientes qui conçoivent l'opération artistique comme un produit social et une pratique contiguë à la condition historique. Dans ce sens, le produit cinématographique s'insère dans une perspective théorique qui l'encadre par conséquent. Celle-ci s'offre facilement à la détection de son identité, de sa référence et de ses objectifs aussi bien personnels que généraux et émane d'un repère artistique et social clairs.
Parmi les expériences, optant pour cette tendance, il y a celle d'A. LAGTAA qui a su construire une spécificité propre pour sa création cinématographique ; visant essentiellement l'enrichissement du projet cinématographique national et la dynamisation de la question de la conscience artistique authentique qui a cadré, depuis toujours les expériences/projets les plus forts à travers l'histoire du cinéma marocain.
LAGTAA a défendu son projet culturel et esthétique, artistiquement, par ses films comme Un amour à Casablanca, Les Casablancais, La porte close, Face à face et théoriquement à travers ses publications, ses interviews, ses déclarations, ses interventions et exposés lors d'un ensemble de colloques et rencontres.
Ce qui a fasciné LAGTAA, dans son projet, c'est le regard autre qu'il porte à la création cinématographique et au projet social dans sa globalité surtout que la production de ce cinéaste manifeste cette tendance par le biais de moyens, de tournures, de sujets d'investigation et de discours pluriels liés soit à la production cinématographique ou aux fonctions de celle-ci, et de ses objectifs. C'est une prise de position vis-à-vis de l'art, de l'existence et de l'appartenance que justifie LAGTAA par le fait que tout se base sur les relations humaines qui sont l'essence de l'Homme surtout la relation homme/femme ou le corps marocain dans ses différentes répercussions, aspirations et refoulements.
LAGTAA est motivé, dans ses films, par la question du corps déchiré entre ses désirs ardents et l'atrocité de la soumission. C'est une façon de transcrire la réalité, de construire la violence de l'imaginaire et de suggérer des réponses aux besoins de la création et de la réalité marocaine. C'est ce que nous essaierons de rapprocher dans cette étude à partir de deux niveaux :

1/ Le corps dans les films de LAGTAA : fonctions et références
Le corps se définit, dans un sens premier, comme étant la composante physique de l'être animé, complétée par l'âme. [1] Il n'obéit plus à cette définition une fois pris dans le contexte socioculturel qui l'a produit et où il évolue du fait qu'il devient objet de discours, de projets et ses relations s'entremêlent. Par conséquent il devient à la fois consommateur et producteur d'un système de symboles et de pratiques qui sont les règles de l'institution sociale. Celle-ci lui impose des limites, des interdits et le dresse, bon ou mal gré, à accepter les fondements d'un système de comportement. Et le corps revêt une importance cruciale dans l'existence, la société et la création. De même, il est considéré comme un espace de rencontres de traces culturelles diverses.
C'est un espace de conflit culturel et idéologique car  la recherche sur le corps englobe la société dans sa totalité. Celui-ci n'est pas uniquement un produit de la nature mais d'une histoire, d'une culture et d'une idéologie [2]. Ainsi on pourrait élargir la réflexion créatrice et théorique liée au corps sur l'existence en général et quand " je pense corps, je pense univers "[3] et en revanche tuer le corps c'est dénuer le monde de sens.
Des thèses et des discours divers ont tenté la définition du corps et la défense de sa légitimité d'existence comme identité libre qui rompt avec toutes les formes de l'esclavage, de la soumission et de l'exclusion, produites par l'institution sociale dans le cadre de ce que M. Foucault appelle la technologie de l'autorité sur le corps . Ce corps qui a toujours subi une violence quelconque à cause de sa soumission à une orientation préalable de la part de l'institution culturelle qui l'a façonné comme un espace porteur de sa nomenclature symbolique et l'a transgressé comme existence dont le désir est contigu, par le fait de dompter ses besoins et ses aspirations. Elle l'a également omis une fois qu'il est présenté sous une forme incomplète : handicapé, aliéné, moins fort (la femme) et inapte à se mettre à la reproduction de la nomenclature de symboles avec résignation. Cela fait que l'individu ayant un handicap suscite, uniquement par sa présence, un dérangement et une confusion sur la façon à adopter avec lui. La dialectique déliquescente du discours ou du corps se rétrécit soudainement et se confronte à la masse réelle ou imaginée du corps de l'autre. De là, naît la question sur l'attitude à adopter. Le souci augmente une fois les qualités corporelles d'un individu sont moins encourageantes pour le prendre comme comparant (…). Le souci provient, sans doute, dans l'impossibilité de s'ancrer dans l'autre et de se comparer à lui, d'une façon ou d'une autre, avec ce qu'il personnifie au profond de son corps, et de son comportement. 
Ce que LAGTAA a essayé de faire dans ses films c'est de guetter le corps dans son identité plurielle surtout sa dimension opprimée, marginalisée et oubliée.
Le corps, représenté dans les films de ce cinéaste, est le corps nu / le corps opposé, qui exprime sa vérité comme intrinsèque au désir et rejette l'exclusion de ses passions qu'il exprime et auxquelles il se cramponne malgré la souffrance et cela parce que la l'attachement à l'identité du corps nu bouscule le système symbolique existant et la sécurité sociale dans son sens officiel.
LAGTAA a opté pour un rattachement de la pratique cinématographique à la société. Pour cela il a prévu de faire de la résolution de la position du corps nu une entrée pour la construction d'une vision positive de la société dans sa globalité, pour un réarrangement du sacré social et une modification visant la régularisation de la situation du corps exilé, pour la seule raison de croire à ses propres principes et raisons d'existence, de son essence et par son positionnement de l'autre coté de l'officiel. Ce qui illustre cela, c'est la nature des corps / personnages sur lesquels le cinéaste a parié pour faire parvenir le message de régularisation sociale de la situation du corps nu comme Mustapha dans Les Casablancais, l'artiste A. SNOUSSI dans Face à face, l'artiste photographe dans Un amour à Casablanca, la prostituée dans La porte close et la femme émancipée, SALWA, dans Les Casablancais et Un amour à Casablanca et le vainqueur pour le désir remplaçable, Kamal dans La porte close
La société se construit pour son harmonie et son apprivoisement du différent avec la vue officielle et ce qui la contredît. Ce type de société est caractérisé par la rupture à différents degrés, avec les fondements démocratiques, la justice, l'égalité… car la voix écoutée est celle du fort qui soutient le traité symbolique et les lois générales y compris la loi sur le corps au dépend de l'exclusion et le rejet de l'autre. Ainsi la société devient inéquitable car ses valeurs sont fondées sur les intérêts d'un groupe, dominateur et maître de production des programmes sociaux. C'est là où intervient " l'idéologie " qui présente des intérêts personnels comme étant collectifs et se met à défendre le système préétabli et ce par la législation des différences.
Ce qui pourrait mettre à mal cette idéologie, c'est le fait d'embrouiller les fondements de son système symbolique et aller à l'encontre de ses méthodes de travail. Cela pourrait se faire de diverses façons comme le dévoilement des aspirations corporelles spécifiques, le refus des tabous liés au corps et de l'exclusion de ce dernier comme condition de régularisation, la participation dans la formulation d'un système de valeurs. Ainsi s'encadrent les projets artistiques et culturels comme position et point de vue de l'idéologie officielle et de la classe qui l'adopte surtout que le conflit social pousse toutes les classes à entrer dans un conflit symbolique pour instaurer une vision de la société plus favorable pour leurs intérêts.
L'objectif que nous nous sommes assigné à travers ce discours est de montrer que la pratique artistique et notamment cinématographique, par l'expression du point de vue de son auteur, se fait une position dans le conflit idéologique et symbolique qui touche différents sujets parmi lesquels celui du corps comme étant une entité culturelle, symbolique et sociale et c'est là où s'intègre l'expérience de LAGTAA qui affirme vouloir semer l'insécurité et la participation au changement de la vision du spectateur à la réalité pour découvrir les mécanismes qui le stipulent en l'incitant à avoir un esprit critique pour interroger la réalité. [4]
L'insécurité est donc une stratégie qui révèle la nature des fondements et l'identité de la vision sur laquelle se base le projet artistique de LAGTAA. Un projet qui accepte la confrontation avec la machine dévastatrice de l'exclusion, dans le but de construire une légitimité du corps nu et sa participiale comme moyen de lutte contre l'exclusion sociale d'expression, de pensée et de désir adoptées par certaines mentalités : officielles, régressives, répressives...
Cette aventure a valu à LAGTAA :
- La censure de son film La porte close et l'imposition par le comité de censure de l'amputation de quelques séquences pour pouvoir projeter le film dans les salles marocaines.
- Le blocus dont a fait sujet le cinéaste pour le pousser à l'émigration, surtout après des tentatives vaines, de sa part, pour trouver des ressources matérielles locales l'aidant à produire ses œuvres, sa seule source de vie.
- La complicité de plusieurs partenaires pour le pousser à caner et rompre avec son projet artistique. D'autant plus qu'ils ont critiqué son intrépidité et omis de reconnaître son talent en le privant de prix bien mérités comme pour Un amour à Casablanca au festival de Meknès,  Les Casablancais  au festival de Casablanca et Face à face  au festival d'Oujda.
- Sa souffrance dans le casting surtout pour trouver des actrices et les convaincre de l'audace créatrice à laquelle il croit et c'est ce qu'il évoque avec beaucoup d'ironie dans ses interventions.
- Risque de désespoir et c'est ce qu'il a déclaré lors d'un colloque au festival de Salé (septembre 2004) ce qui sous entend que le projet artistique auquel il a cru n'a pas été soutenu par les autorités du domaine et cela pousse à poser tant de questions sur le sort de ce réalisateur d'une part et les attentes de tous ceux qui ont cru à son projet artistique d'autre part.
Les indications ci-dessus montrent que l'œuvre de LAGTAA est l'expression de préoccupations personnelles et générales dialectiquement liées et cela émane du fait que le fondement d'une expérience cinématographique partiale ancre la croyance en la fonction sociale de l'exercice artistique. C'est ainsi que le film devient une transposition de la réalité et une prise de position envers celle-ci que le cinéaste vise à ancrer chez le spectateur à travers la portée symbolique et sémantique du film car chaque film a une portée, il véhicule une information et la force de l'impact que laisse le film chez le spectateur est liée à la diversité et à la densité des informations qu'il véhicule. Celles-ci ont une structure et une organisation complexes qu'on peut considérer comme des structures mentales et émotionnelles qui transmettent au spectateur des influences complexes à leur tour qui commencent par des impressions simples dans les cellules de sa mémoire et aboutissent à astiquer sa personnalité. C'est le pousser à remettre en question les " certitudes " sociales que lui a inculqué la culture dominante. Par conséquent le cinéma devient au service d'un projet vicariant.

2/ Le corps et les aspects de son effacement dans les films de LAGTAA
L'effacement du corps dans les films de LAGTAA se fait à partir du gommage de la valeur expressionniste chez le comédien (comédienne surtout) qui emprunte les règles sociales relatives au corps dans le quotidien pour les calquer au corps créateur.
LAGTAA vise, par son produit artistique de créer une distance entre le corps comme il est conçu dans le quotidien et un autre corps fruit de la création surtout que ce dernier présente des discours et des expressions qui n'ont aucun rapport avec le système des valeurs, des symboles… propres au quotidien. Ce qui fait que le fait de vouloir stéréotyper le corps créateur et l'astreindre aux règles du quotidien bloque l'efficacité de concevoir une autre fonction du corps : le corps créateur. D'où une prise de conscience qui s'impose de la part du comédien : il doit dissocier la fonction du corps dans la vie quotidienne d'un coté et la vie de création d'un autre coté. Cette dernière a besoin de ce corps dans sa totalité y compris ses fantasmes, ses plaisirs et ses aspirations et cette vision des choses nécessite une nouvelle lecture du corps loin de la dualité permis/interdit.
Des expériences humaines se sont rendues compte que le corps est détenteur d'une énergie refoulée, oblitérée à cause de son ignorance, sa négligence, sa paresse ou son omission par un système. Pour cela on a créé pour le corps des théories et des exercices pour qu'il soit plus performant notamment dans le domaine de l'art. Au théâtre, par exemple, s'est enracinée une vision créatrice qui a tenté de concevoir une expression du corps loin du système de valeurs existant et cela a donné des chefs d'œuvre comme le théâtre de la violence chez A. ARTAUD, le théâtre pauvre de G. GROTOVSKI, le théâtre épique de B. BRIESHT… le cinéma a connu de même et ce que fait LAGTAA n'est qu'un domptage de la mentalité pour qu'elle accepte la créativité et l'adopte comme règle loin des jugements préétablis et basés sur le permis et l'interdit.
Cette stratégie, autre, de comprendre le corps créateur, est adopté par LAGTAA car il désire travailler, par son intermédiaire, sur le corps quotidien confisqué. Surtout que celui-ci constitue un thème central dans ses films voire une de leurs raisons d'être, car ce réalisateur est conscient que les grands conflits sociaux tournent autour du corps et du droit de le posséder, de le modeler selon le système de symboles et de valeurs de ce clan ou de l'autre. Ainsi le corps devient espace de différend social et idéologique.
A cela s'ajoute le fait que l'une des entrées pour le redressement d'une société est le corps (singulier) car une société quelconque est sensée être idéale, selon ARISTOTE du fait que les gens qui la gouvernent sont idéaux à leur tour. Alors le point à soulever est le suivant: comment l'homme pourrait-il devenir idéal ? Admettons que les gens sont tous idéaux, il serait néanmoins intéressant de privilégier cette qualité de façon singulière car l'idéal social est le fruit de l'idéal individuel et la position de chacun envers soi et la méthode selon laquelle il gère sa liberté vis-à-vis de ses plaisirs et l'autorité qu'il exerce sur soi sont des composantes du bonheur de la société.
LAGTAA pourrait ne pas avouer les vrais fondements de la présence et de la fonction du corps dans ses films, mais cela peut être déduit à partir d'un certain nombre d'indices révélateurs dans le film. Ceux-ci se rattachent au corps en tant qu'entité participante dans la formation d'une " société modèle " qui reconnaît le droit de tous les corps en l'existence, l'expression et surtout le droit d'accéder au plaisir souhaité par des moyens personnellement et librement choisis.
LAGTAA a été sensible à la question du gommage du corps, à son asservissement et à l'exclusion de ses tendances incompatibles avec l'ordre préétabli. Cette prise de conscience de la part de ce cinéaste a fait la récurrence de la présence du corps dans tous ses films. Un choix, par lequel, il vise le traitement de plusieurs sujets relatifs au projet social, à la liberté du citoyen, de l'expression bref le droit humain dans la géographie marocaine…
A. LAGTAA a traité plusieurs formes du corps dans ses films : le corps âgé (Jalil dans Un amour à Casablanca et la belle mère dans La porte close), l'amant hors de l'institution du mariage (Najib dans Un amour à Casablanca et Said dans La porte close), le corps féminin émancipé (Salwa dans Un amour à Casablanca, Salwa dans Les Casablancais et Faty l'amazighe dans La porte close), le corps créateur (l'enquêteuse dans Les Casablancais, Bziz dans Face à face, le photographe dans Un amour à Casablanca). Et on peut remarquer que le corps créateur est opprimé violemment, comme c'est le cas pour l'enquêteuse qui fut objet de toutes les manœuvres de blocage, l'artiste qui fut privé du contact avec son public et le photographe qui fut terrifié lorsque l'agent de sécurité dit à son ami "laisse-moi, chef, l'emmener au geôle pour lui montrer le vrai sens de l'art". A cela s'ajoute le corps politisé (Mustapha dans Les Casablancais, le héros dans Face à face…), le corps prostitué (la prostituée dans Les Casablancais et dans La porte close…). Tous ces corps sont gommés et confisqués pour une seule raison : le plaisir et l'envie non reconnus par la loi sociale, apparemment car ils sont exercés d'une manière larvée.
Cet inventaire des différentes facettes sous lesquelles se manifeste le corps dans les films de LAGTAA nous pousse à les classer suivant leurs aspirations et l'attitude de la société dans laquelle ils évoluent.
A - Le corps stéréotypé :
Il assume passivement le système de symboles et de valeurs établi par l'ordre social et s'y inscrit. Il est le critère sur lequel se base cette même société pour juger les autres corps. Certes il devient modèle de corps résigné et représentant des valeurs préétablies, Mais ses aspirations profondes et latentes se manifestent sous forme de trahison ou d'un non respect passager aux normes. Celles-ci joignent le plaisir du corps à d'autres raisons : le plaisir sexuel comme un moyen de se multiplier …
B - Le corps à plaisir tolérable :
C'est le corps qui ne se résigne pas aux règles du corps stéréotypé et qui exerce ses plaisirs de façon non déclarée à condition que ce plaisir ait un objectif central. Il s'agit de s'intégrer, par la suite, dans le système officiel des normes. Ce corps est celui de Faty, de Salwa et de Said dans La porte close ; de Salwa et de Najib dans Un amour à Casablanca.
C - Le corps concupiscent :
C'est le corps rebelle qui menace la sécurité régnante. Il est exclu car son existence perturbe l'équilibre existant et embroche l'honneur comme il est défini par la société. Il est représenté chez LAGTAA dans La porte close  par Said qui défend le plaisir idéal.
La menace que constitue ce corps à l'ordre fait de lui un objet de violence et de confiscation.
Il est également le corps de la prostituée dans Les Casablancais, corps qui aide à combler les insuffisances du corps stéréotypé. Ceux qui ont souvent recours à ce corps sont les mariés (le mouqaddam, le fqih ou le boucher dans Les Casablancais).
D - Le corps ambivalent :
Il est à mi-chemin entre le corps stéréotypé et le corps concupiscent. Son intégration dépend des valeurs qu'il accumule, non pour soi, mais pour l'autre qui lui est lié momentanément. C'est le cas de Jalil dans Un amour à Casablanca et de la belle mère dans La porte close.
C'est un corps en situation médiane entre la reproduction des valeurs et le rejet de celles-ci. Il vit une dualité identitaire et un déchirement entre la conformité à l'ordre et la satisfaction de ses plaisirs.
A. LAGTAA a traité tous ces sujets de façon consciente, loin des discours théoriques car il a su investir la créativité comme point de départ. C'est pourquoi il a fait usage de nouvelles méthodes de narration cinématographique qui rompent totalement avec les pratiques classiques. Cette tendance professionnelle a visé la création du suspens dans la rapidité du montage des séquences (la scène précédant le suicide de Najib dans Un amour à Casablanca), le cumul du tragique, la confusion entre le vrai et le rêve (La porte close), entre la réalité et l'imagination, l'excellence dans la direction des acteurs, le choix des angles… pour des raisons claires et profondes loin du coloriage et de l'ornement futile comme c'est le cas dans plusieurs productions ; c'est ce qui éclaire la dualité entre l'esthétique et l'intellectuel, l'artistique et le social dans l'expérience de LAGTAA. Cela nous pousse à dire que le travail de cet a rtiste a pour objectif la participation à la réorganisation de la place du corps et la correction de la société en général.

Hamid TBATOU (Maroc)

Traduit par Cherqui AMEUR

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