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Le court métrage à Tanger
4ème Festival du Court Métrage Méditerranéen de Tanger 2006
critique
rédigé par Bouchta Farqzaid
publié le 21/11/2006

La 4° Edition du Festival du court métrage méditerranéen de Tanger (11-16 septembre 2006) a été une occasion pour les invités à cette manifestation d'assister à une communication didactiquement assez pointue sur le court métrage animée par Nour-Eddine Saïl et présentée par Jean François Amiguet.
Après avoir présenté l'intervenant (réalisateur, professeur, ex-membre du jury de la dernière édition du festival du court métrage), le directeur général du Centre cinématographique marocain a mis l'accent sur ce qui fait la spécificité du court métrage à savoir une problématique du temps. Il s'agit, ajoute-il, de voir comment résoudre la question du temps dans un court dont le registre diffère du long.
Quant à Jean François Amiguet, il s'est ingénié à présenter le court métrage selon deux points de vue.

a) Par la négative :
Pour lui, le court métrage n'est pas :
- Un long métrage
- Un genre en soi
- Formatable en termes de production
Bref, il est tout, sauf un téléfilm.

b) Par l'affirmative :
Le court métrage se définit comme :
- Un cinéma d'auteur, c'est-à-dire une expression personnelle
- Un cinéma expérimental : car, le réalisateur tente de trouver le langage qui correspond à la thématique choisie
Et la con-jonction de la subjectivité et de l'expérimentation donne lieu à un concept-axiome à savoir la LIBERTE, qui est l'inscription du désir dans le genre en question. Pour nous en convaincre, l'intervenant a donné l'exemple de Luis Bunel dont les films, au-delà de leur aspect désinvolte, sont fort bien construits (Le Fantôme de la liberté).
Il en vient au fait que le court métrage est un genre protéiforme, dans la mesure où il réunit toutes les questions de la création (scénarisation, réalisation…), et que, sur le plan structurel, il doit comporter, du moins en termes classiques, trois étapes :
- Exposition (des personnages et du monde, comme c'est le cas du court : Le Grand zambini dont la première image met en place une caractérisation du personnage et de son rapport avec le monde, et produit en nous des émotions à travers l'image et le son.
- Déclenchement de la perturbation
- Dénouement
Quant à la narration, Jean François Amiguet a mis en évidence le caractère pluriel de la question, en ce sens qu'il a affirmé que le réalisateur peut puiser, à son gré, dans des techniques assez variées, allant de la rupture du récit dit classique (Marguerite Duras), passant par la focalisation sur l'image (Sans mémoire) jusqu'à la focalisation sur le son, où il est possible de mettre le spectateur en face d'un écran noir. Ainsi, le récepteur se trouve impliqué dans l'intrigue qu'il est invité à construire.
Par ailleurs, certains courts métrages procèdent par une mise en scène d'une série de photographies. À cet égard, on peut citer son propre film La Morsure du citron. D'autres, recourent tantôt à l'unité du temps et du lieu, comme "le Déjeuner", tantôt à la répétition ou à l'itération (2 récits/ 2 histoires).

En somme, le court métrage doit être défini comme un ESSAI, c'est-à-dire un langage propre et adéquat à une vision du monde.

Bouchta Farqzaid (Maroc)

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