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Larmes de Bizness
Max and Mona, de Teddy MATTERA
critique
rédigé par Yvette Mbogo
publié le 05/09/2006

La comédie de Teddy Mattera nous fait découvrir la vie urbaine en Afrique du Sud.

Est-il possible de s'adapter aisément à la vie trépidante de la ville lorsqu'on sort de son bled? Tomber dans les mailles d'une mauvaise compagnie, peut-il porter un coup à ses projets?
Max est un garçon vivant en campagne. Intelligent, sa famille et d'autres villageois décident de réunir une importante somme d'argent, afin qu'il aille poursuivre des études de médecine. Une dame lui remet une chèvre à l'attention de sa fille qui doit convoler en justes noces. Dans l'autobus qui les conduit en ville, les bêlements de la chèvre incite un passager à la surnommer "Mona". Désormais, Max appelle la chèvre Mona et la traîne partout où il va. C'est son porte-bonheur. Seulement, trouver un membre de la famille en ville n'est pas évident. Après moult et diverses recherches, il finit par retrouver son oncle, Bra Norman, un malhonnête. Témoin d'une histoire de règlement de comptes qui risque de porter atteinte à la vie de son oncle, Max se voit obligé de donner tout son argent de scolarité. Que faire pour rentrer en possession de son argent et s'inscrire à la faculté de médecine? Bra Norman "Nox" l'invite à entrer dans ses combines. Assurant son baptême de feu, il réussi à développer l'extorsion de fric là où les anciens n'ont pas réussi: Pleureur invétéré dans les funérailles de la ville.
Comédie africaine, le film de Teddy Mattera s'inscrit dans la catégorie du réalisme positif. Loin des scènes figées où le noir tue, souffre ou meurt, Teddy Mattera choisit de présenter des images loufoques montrant les frasques de Bra Nox, l'entonnement des pleurs de Max en tout lieu de deuil , à l'église ou au cimetière, apportent de nouveaux clichés du film sud africain. Il tisse la trame de son film à partir du "prêt d'argent" et l'enlèvement de Mona pour amener le spectateur découvrir les méandres de la vie contemporaine sud-africaine. A travers une comédie où s'entremêlent amour, souffrance et mort, le réalisateur suscite l'espoir en Afrique. Le choix de diviser son film en séquences, comme les chapitres dans un livre est aussi le choix esthétique du réalisateur. Chaque plaque introduit le public dans une nouvelle histoire, mais, de manière chronologique. Les dialogues, en afrikaans rapprochent les masses du film. Sur les images présentant la ville, se greffent des chansons de Brenda Fasie qui témoignent des turbulences de la vie en milieu urbain. La présence d'acteurs blancs, métis et noirs, confirme la naissance d'un État pluriel ou "Arc-en-ciel" où cohabitent plusieurs races. L'accent mis sur les gains après la séance des pleurs dans les lieux funéraires, n'est-ce pas là une autre manière de dire qu'en Afrique, on peut regarder l'avenir désormais avec un brin d'optimisme?

Yvette Mbogo

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