Il y a un an, dans le même contexte ramadanesque, les cinéphiles se sont retrouvés à l'occasion d'une fête consacrée au court métrage, baptisée "La Médina fait son cinéma". La foule qui occupa la place du palais Khair-eddine au milieu de la médina de Tunis témoignait d'un intérêt qui dépassait la simple curiosité ou l'aspect festif. Si la deuxième édition se tient encore c'est pour répondre à un besoin réel de découverte et de développement d'un nouvel esprit, d'une nouvelle manière de voir le cinéma et l'image.

La deuxième édition de "La Médina fait son cinéma" se tient donc les 13 et 14 octobre 2006 dans le cadre du Festival de la Médina à l'initiative de L'Association du Court Métrage & du Documentaire de Tunis, le Goethe Institut et l'Institut français de coopération. Si la première session était plutôt un moment de sensibilisation et de curiosité, cette deuxième se veut de plus en plus structurée. La sélection répond à des critères clairement définis. Chacun des trois partenaires a choisi un principe en fonction duquel les films ont été choisis. Chacun a choisi également une structure de son pays pour concevoir son programme.
Une place de choix sera réservée à la production des écoles de cinéma. C'est la voie choisie par le Goethe Institut et de l'Association Tunisienne du court métrage et du Documentaire. Le premier proposera une sélection de courts métrages de fiction, d'animation et de documentaire issus des écoles allemandes. C'est le même principe qui est suivi par la partie tunisienne. On verra des films venant de plusieurs écoles d'audiovisuel à côté de films de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs et d'autres issus du programme Dix courts dix regards initié par la société de production Court et long. Le principe de cette sélection est la brièveté ; Certains films ne dépassent même pas les trois minutes. C'est le cas de Con-science de Anis Guiga (1.32), Killambouba de Nadia Raïs (0.43) et Traces de Salma Ghanouchi (2.26).
L'institut Français de Coopération, lui, a fait une sélection en fonction d'un Thème : la Figure féminine. C'est le Bureau du film français au Ministère des Affaires étrangères en collaboration avec l'Agence du Court-métrage qui propose un échantillon de la production récente des courts-métrages français avec une sélection de films de fiction et d'animation autour de ce thème.
Le deuxième volet de la manifestation est consacré à une Rencontre-débat autour du thème : Les structures de diffusion du court-métrage (distribution et vente). Elle est prévue pour le samedi 14 octobre, à 22h au Théâtre d'Art Ben Abdallah. Participent à cette table ronde trois intervenants spécialisés dans la circulation et promotion du court-métrage :
Hélène Delmas, Agence du court-métrage - Paris, Robin Mallick, Directeur du Festival International du court-métrage de Dresde et Ibrahim Letaieff, Association du court-métrage et du documentaire - Tunis.
Après la rencontre de sensibilisation et d'information de l'année dernière, celle de cette année se veut plus pratique, pour ne pas dire plus pragmatique. Force est de constater que la manifestation semble passer à une vitesse supérieure. L'esprit de la simple célébration et de la sensibilisation laisse la place à une phase de structuration et d'action émanant d'une vision de plus en plus orientée vers des objectifs précis. Ceci n'est pas sans laisser augurer d'une meilleure évolution vers un contenu plus constructeur. On verra peut-être bientôt des rencontres entre jeunes réalisateurs des trois pays dans le cadre d'ateliers de formation dans l'écriture et la réalisation du court métrage.

Hassouna Mansouri