Avec son second long-métrage de fiction intitulé Un amour d'enfant, le réalisateur sénégalais Ben Diogaye Béye aborde un sujet aussi délicat que truffé de tendresse et d'innocence.

Une histoire d'amour entre une fillette et un petit garçon ; une complicité qui ne semble pas plaire aux adultes et qui donne toutes les peines aux deux enfants pour s'aimer.
C'est un amour naissant et en puissance que nous vivons et qui nous ouvre les portes du bonheur enfantin. Un film destiné aux enfants mais aussi au adultes, enfants d'hier.
L'amitié, mais surtout l'amour, y triomphent. Une œuvre destinée aux chérubins ? Elle côtoie, en fait, le monde des adultes par le truchement du plus noble des sentiments : l'amour. Comparable à un conte merveilleux, Un amour d'enfant se laisse savourer grâce aux émotions qu'il dégage et au jeu chargé de sensibilité de ses acteurs enfants qui jouent dans toute leur simplicité et leur innocence. Une virée joyeuse vers le monde de l'innocence.
Le bon casting et la direction raffinée des acteurs, permettent à ces enfants de faire preuve d'un désir et d'une joie de jouer. Cet amour d'enfant est savamment narré. Suivant le pas des histoires d'adultes, l'amour impossible perdure, malgré les obstacles. Pour perpétuer cet amour, après le départ de la "bien-aimée" pour Saint-Louis, laissant son "petit cœur" à Dakar, les deux enfants communiqueront à travers la lune, leur astre complice, en somme. Une manière habile pour dire que l'amour n'est point une nuée d'été, mais un sentiment éternel.
Un amour d'enfant est une véritable leçon d'amour et d'amitié, une histoire tendre et romantique qui nous touche, nous émeut et vient comme pour annoncer un futur heureux aux africains. Une manière solennelle de déclamer l'état de bonheur permanent qui devrait accompagner le présent et l'avenir des enfants africains, ces hommes de demain. Triste et heureux, poétique et romantique, empreint de tendresse et d'innocence : Un amour d'enfant nous offre cette occasion rare de rêver sous le ciel africain.
Un film avec une histoire bien fignolée racontée sur un rythme calme et serein. Un amour déclaré à mi-voix et en toute innocence. Le thème, rarement abordé par les cinéastes africains, sauve le film des imperfections techniques aux niveaux de l'image parfois pas nette et de la réalisation ; où l'originalité et la recherche y manquent beaucoup.

Lotfi BEN KHELIFA