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L'esthétique du court métrage dans le cinéma marocain
critique
rédigé par Noureddine Mhakkak
publié le 02/11/2006

Le court-métrage marocain a pu dans les dernières années réaliser un saut qualificatif au sein du cinéma marocain. Ce cinéma qui est désormais reconnu dans presque tous les festivals internationaux, après qu'il ait été tout simplement un cinéma qui tâtonne. Car ces courts métrages ont construit une esthétique qui n'appartient qu'à lui, même si cette esthétique artistique est empreinte du cinéma mondial et surtout du nouveau cinéma italien et français, plus que toutes les cinématographiques en Europe ou en Amérique. Parmi les courts-métrages qui ont attiré l'attention des critiques du cinéma marocain et les cinéphiles en général, on trouve le film de Nabil Ayouch, Les pierres bleues du Sahara, le film d'Ismaïl Farouckhi [communément appelé Ismaël Ferroukhi] : L'exposé et le film d'Omar Chraïbi : Jeu fatal.
Ce dernier qui est plus court que les autres traite un thème purement philosophique qui a déjà été étudié par les philosophes et les penseurs dès l'aube de la pensée humanitaire. C'est le thème du Destin et de sa fatalité. Ce court métrage commence par un instant de douleur et de souffrance que subit un jeune réalisateur marocain, qui veut montrer au monde extérieur son talent artistique. Mais sa situation financière ne l'aide pas à réaliser son rêve. Ce rêve qui est noble et touche le vrai sens de l'existence humaine. Le sens de créer un monde d'amour, de tolérance et de dialogue. Pauvre, le jeune réalisateur, refuse de demander de l'aide au père de sa fiancée pour réaliser son projet. Toutefois sa fiancée qui est, elle aussi, une grande amoureuse de l'art en général et du cinéma en particulier a fait ce pas en réalisant le film, le jeune prouve en quelque sorte son existence. Cela se voit dans ce court métrage par le superbe dialogue qui se déroule entre la jeune femme interprétée par l'actrice Mouna Fettou et son fiancé joué par le réalisateur lui même. Le dialogue est en langue française. Les deux acteurs ont pu jouer la situation d'un jeune couple qui veut trouver son vrai chemin dans le monde. Mouna Fettou, grâce à son expérience cinématographique, a pu donner aux mots et aux gestes leurs dimensions expressives qui plongent les spectateurs dans son monde imaginaire, et à aider à travers son jeu remarquable son partenaire à faire presque la même chose. Dans une autre scène de ce court métrage, on retrouve la jeune femme dans un cabinet médical en train d'écarter le médecin. Ce médecin (joué par Jilali Ferhati) veut à tout prix éloigner le fantôme de la peur d'elle, en la rassurant dans l'attente des résultats de l'analyse du rang. Mais le jeu fatal, le jeu du destin paraît dans les derniers moments du film. Un jeu terrible que nous avons l'habitude de trouver dans les films romantiques. Car au moment même où le jeune réalisateur trouve la solution pour le financement de son premier film grâce au père de sa fiancée qui accepte de lui offrir l'argent nécessaire. On découvre que la fiancée du jeune réalisateur est malade. L'histoire se termine sur un ton dramatique.
On peut conclure que le court métrage, a trouvé sa vraie place dans le cinéma marocain, car il a pu créer sa façon d'exister artistiquement, en s'appuyant sur des simples histoires qui reflète la vie quotidienne et sur une esthétique cinématographique simple et claire.

Noureddine Mhakkak

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