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Entre le marteau et l'enclume
Si le vent soulève les sables, de Marion Hänsel (Belgique)
critique
rédigé par Espéra Donouvossi
publié le 15/03/2007

La guerre menace. Le climat sec et aride tue le bétail. Les populations sont déshydratées. Face à une telle catastrophe la population a choisi d'abandonner le village. Et la réalisatrice Marion Hänsel déroute très tôt le spectateur pour toucher la sensibilité des uns et des autres. Une famille est contrainte à l'exil forcé pour une destination inconnue. Elle se trouvera confrontée à tous les problèmes de ce monde. Des hommes affamés de pouvoir massacrent les paisibles populations. Les rebelles prennent les armes mais ne sont pas moins agressifs. Sur leur chemin, Rahne et sa femme Mounda et leurs trois enfants se retrouveront entre le marteau et l'enclume. Toutes les portes de sortie sont militarisées et la situation est désespérée.

Tourné à Djibouti, le film fait référence aux conflits du Darfour. Nous sommes amenés à plonger dans une fiction qui ne manque pas d'exagération. Même si les guerres sont nombreuses en Afrique, Marion Hänsel n'en a-t-elle pas trop rajouté ? L'Afrique serait-elle aussi misérable ?


Ce sont 96 minutes de violence physique et psychologique faite à une famille perdue dans le désert et entre les montagnes. Une longue marche jonchée d'embuscades et en permanence confrontée à la mort. Face à une situation déroutante, que fera Rahne ? Marion Hansel joue sur la capacité d'identification du spectateur qui va vite s'oublier et se trouver emporté par le rythme dramatique et la décoration aride de Thierry Leproust qui portent la beauté de cette histoire. La musique à cadence triste et pathétique soutient ce récit de la violence barbare des égoïstes sur les innocents. La réalisatrice interpelle la conscience collective sur les conséquences du manque d'eau et les méfaits de la guerre. Tout ce drame est décrit par une caméra qui filme de très loin dans le désert Rahne, sa fille et son dromadaire.

Mais à la fin du film, l'assistance d'une médecin blanche dans un camp de réfugiés laisse penser que l'Occident serait la seule issue de secours d'une Afrique en proie aux désastres. Le flot d'acclamations en fin de projection au Fespaco 2007 signifiait-il une adhésion aux thèmes de ce film ou au soulagement de voir enfin la fin de la souffrance à l'écran ? Allez-y voir !

Espéra G. Donouvossi (Bénin)

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