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Hommage au "Che" africain
Sankara, l'homme intègre, de Robin SHUFFLIED (France)
critique
rédigé par Albert Chaïbou
publié le 19/03/2007

La projection au centre de presse Norbert Zongo a été précédée du court métrage Le Drame du jeune Burkinabè Hamado Ouédraogo, une fiction de 17 min qui raconte de façon malheureusement trop théâtrale l'assassinat d'un journaliste qui "dérange" et de son épouse.

Sankara, l'homme intègre (52 min) retrace à partir d'archives audiovisuelles, de témoignages de Burkinabès, d'Africains et d'africanistes comme le sociologue suisse Jean Ziegler, les quatre années de la révolution, des éléments historiques dressant le portrait de Thomas Sankara.
Des extraits de ses discours révèlent sa vision de la gouvernance politique et des relations internationales. Ils mettent aussi en valeur le franc-parler, l'humour décapant et la présence constante auprès des paysans et des plus démunis du capitaine à la verve révolutionnaire pour qui "un militaire sans culture est un criminel en puissance".

De la théorie à l'action, la révolution sankariste est montrée aussi dans le film à travers quelques réalisations importantes aussi bien dans le secteur agricole que dans celui de la santé. Les images puisées dans cette réalité historique n'ont pas omis de montrer les limites de la révolution qui, après trois ans de marche, fait des mécontents notamment dans les rangs des enseignants.

Sankara reconnaît lors d'un entretien le zèle de certains de ses camarades des comités de la révolution (des miliciens) qui dérapent souvent du cadre idéologique. Sur un ton humoristique, il caricature leur pratique. Incompris, comme il le dit lui-même, Sankara fera face entre 1986 et 1987 à une contestation interne.

Sous l'influence de la France qui a mis en marche son réseau Foccart, aidé par ses sbires africains, le numéro 2 de la Révolution, le Capitaine Blaise Compaoré prendra petit à petit ses distances vis-à-vis de son plus proche ami et compagnon de lutte.
Le 17 octobre 1987, ils se sépareront à jamais : Sankara sera assassiné le jour même. Comme un chien, il a été enterré dans un cimetière de Ouagadougou. Sur son certificat de décès, il est mentionné : "mort naturelle".

La révolution a été sacrifiée sur l'autel de "la rectification" prônée par Blaise Compaoré, "l'ami intime" qui a dorénavant les rênes du pouvoir. Il tourne très vite la page de cette histoire à laquelle il avait activement pris part.
Mais Thomas Sankara n'est pas mort ! Il est un héros africain. Son discours est présent dans l'esprit de milliers d'Africains.

Albert CHAÏBOU (Niger)

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