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Il n'y a pas de loi qui réglemente l'industrie cinématographique au Bénin…
Clovis Agbahoungba, réalisateur de la série Allô cousin
critique
rédigé par Sitou Ayité
publié le 23/05/2007

C'est le jeudi 12 avril 2007, au cinéma Vog que se projetait à 20h30 Allô cousin, une série de 28 minutes du jeune réalisateur Clovis Agbahoungba. Ce réalisateur que nous avons croisé au centre culturel de Cotonou a accepté de nous accorder une interview.

1 – Clovis, vous êtes un jeune réalisateur, comment en êtes-vous arrivé à la série Allô cousin ?

Allô cousin est une série télé de 12 épisodes de 7 minutes chacun. J'ai écrit le scénario en 2001 et mon projet a eu un accueil favorable. C'est alors que j'ai été sollicité pour participer à des stages de réécriture. J'ai donc suivi un stage au Cirtef-Cotonou et à Imagine à Ouagadougou avec Gaston Kaboré. Actuellement je suis à 52 épisodes. Voilà !

2 – Quels sont les thèmes dont traite votre série ?

Allô cousin traite des maux de la société comme l'escroquerie, le harcèlement en milieu estudiantin et administratif, l'avortement, la dépravation sexuelle pour ne citer que ça. Ces maux sont traités de manière instantanée, c'est-à-dire pendant les sept minutes que dure l'épisode on doit avoir tout dit sur le thème choisi.

3 – Comment arrivez vous à traiter de ces thèmes en sept minutes ?

Chaque épisode commence par une séquence d'exposition où deux cousins, l'un citadin, l'autre campagnard, sont en conversation téléphonique. C'est au cours de cette conversation qu'ils exposent le thème à traiter. À la fin de l'épisode, le cousin de la campagne livre une impression où chacun peut tirer une conclusion.

4 – Les mêmes acteurs reviennent ils dans chaque épisode que vous dites instantané ?

Le concept de Allô cousin est simple : chaque comédien revient dans tous les épisodes en interprétant à chaque fois un personnage différent


5 – Pensez-vous que Allô cousin peut assurer la relève de Azizah ? (NDLR : Azizah est une célèbre série béninoise réalisée par James Salanon)

Oui et efficacement puisque j'ai récupéré l'acteur principal de Azizah pour renforcer mon équipe.


6 – Que pensez vous du concept coproduction sud-sud dont il est question dans l'atelier télévisuel de ce festival Lagunimages ?

C'est facile de le dire mais il va falloir que nos gouvernants adoptent une bonne politique pour favoriser juridiquement cette coopération. Le cinéma africain est assis au carrefour du désespoir et si les jeunes Africains que nous sommes, nous pouvons nous entendre sur certaines bases et nous donner du goût à la vie à travers nos propres images en sorte qu'il y ait une synergie, c'est déjà pour moi une coproduction.

7 – Parlez nous de votre projet "Afrique talent".

C'est un projet où j'écris un synopsis sur un thème donné et j'invite des gens de divers horizons ayant le français en partage autour d'une table. Chacun avec son vécu participe à la conception du scénario. C'est une manière de mieux s'organiser pour aller vers les partenaires.

8 – Que pensez vous du cinéma béninois ?

Ce que je vais dire ne va pas plaire à tout le monde mais le cinéma béninois ne va pas bien parce qu'il n'y a pas encore de loi qui réglemente l'industrie cinématographique. Les mécènes et les entreprises ne sont encore prêts à investir dans le cinéma.

9 – Pourtant le festival Lagunimages 2007 qui se déroule en ce moment a pour thème "L'année du bénin"

Je félicite cette initiative de Monique qui je crois s'est rendu compte qu'il y a de nouveaux talents, de jeunes pousses qu'il faut encourager. Je pense que "L'année du bénin" ne sera effective que l'année où il y aura beaucoup plus de production que celles-ci.

Propos recueillis pas
Sitou Ayité

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