Bien que toutes les cultures se valent, les États-Unis d'Amérique se sont imposés en tant que puissance culturelle dominante grâce à son cinéma. Ceci à travers les super productions hollywoodiennes. Nul ne doute que les héros de films connus du continent africain se nomment Schwarzenegger, Leonardo Dicaprio.
Au Togo, on compte aussi, des cinéastes, des professionnels du cinéma, mais malheureusement ils manquent de visibilité. Rares sont les films togolais diffusés sur les chaînes de télévision et dans les salles de cinéma au Togo. Tout simplement parce que l'intérêt que peut générer la production des films au plan national se trouve être méconnu du grand public y compris les décideurs politiques, qui ne l'accorde pas tellement d'importance.
Nos télévisions sont envahies par les images venues d'ailleurs. Or, les images constituent l'un des enjeux majeurs de la diversité culturelle de l'heure et on parle même du droit pour chaque pays de choisir ou de produire sa propre image. À tort ou à raison nous serons condamnés à être des demi citoyens du monde si on reste confiné aux seuls statuts de consommateurs d'images cinématographiques et télévisuelles conçues ou produites ailleurs.
Le Burkina Faso est devenu la vitrine du cinéma africain, grâce au Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Vingt six ans après la naissance de ce festival, le Togo s'est signalé à cette grande messe africaine par Kawilasi du réalisateur Abalo Kilizou. Le film est primé et a reçu le prix spécial du développement humain durable.
Aujourd'hui, l'état des lieux en matière de cinéma au Togo est triste. En lieu et place d'un éventuel progrès, on constate une régression. Et pourtant, il y a une Direction de la Cinématographie Nationale, un Centre National de Production Audiovisuelle et bien d'autres… qui sont censés animer la vie du cinéma au Togo. Alors où se trouve le problème ? La solution se trouverait peut être dans une volonté politique ou bien dans une prise de conscience collective des professionnels du cinéma qui doivent désormais collaborer pour faire entendre au plus haut niveau de prises de décision leur voix. Ce miracle, le Togo peut le faire grâce à la magie de son cinéma qu'il lui reviendra de réinventer.

Yohanès Akoli
Journaliste critique de film
Togo