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"Son dernier film m'a fait peur"
Laurent Gbagbo à l'occasion des Journées Duparc (avril 2007)
critique
rédigé par Fortuné Bationo
publié le 11/08/2007

Les éloges ont retenti au premier jour de l'anniversaire de la mort d'Henri Duparc à l'hôtel Ivoire le 19 avril. Les Journées en l'honneur de la mémoire de cette icône de la satire sociale ont eu lieu du 19 au 22 avril 2007.

Partagés entre le besoin de tarir les larmes du souvenir et le désir de ne pas trahir la gravité du moment, les témoignages à ce premier anniversaire de la mort d'Henri Duparc ont fini par s'accorder sur l'essentiel : un homme qui aimait profondément son art et se préoccupait du résultat de son travail, doublé d'un "formidable conteur", selon Bernard Bechet, chef opérateur. "Ses sujets sont apparemment légers mais profonds", a analysé le chef de l'État, Laurent Gbagbo, à qui le cinéaste a consacré le film Laurent Gbagbo, la force d'un destin. M. Gbagbo a plaisanté sur les difficultés de Duparc à glaner des témoignages pour nourrir le documentaire dans le contexte de la guerre, des personnes refusant de prendre partie dans la crainte d'un changement qui les pointerait du doigt. "Ils ne savaient pas s'il fallait parler ou non !" a souri le président qui a dévoilé son amour pour le cinéma, mais qu'il a du mal à satisfaire à cause des problèmes qui l'assaillent. Il a donné ensuite son avis sur le dernier film d'Henri Duparc : "La fin du film, avec la victoire de la mort m'a fait peur", a-t-il délivré. Cette rupture, a semblé dire Laurent Gbagbo, portait l'emblème d'une prémonition. "Il laisse un grand vide", a lâché M. Gbagbo dont l'amitié avec le défunt remonte en 1967. Henriette Duparc, avant d'offrir au chef de l'État un coffret contenant l'ensemble des œuvres du disparu, a dit son désir de sauvegarder le patrimoine de son mari. C'est la raison qui a motivé la naissance de la structure "Les films Henri Duparc". Elle a également ajouté que son combat pour un meilleur rayonnement du cinéma africain, de sa diffusion et de la formation des jeunes sera poursuivi. Le cinéaste Burkinabé Gaston Kaboré, ami de Duparc venu spécialement pour l'occasion comme d'autres personnes, a apporté le témoignage d'un contrat rempli avec le cinéma africain. "On aurait aimé qu'il fasse encore ses films. Qu'il envoie là où il est des bouffées d'images, beaucoup de plaisir et d'amitié", a-t-il souligné. Hanny Tchelley a, elle, décrit quelqu'un qui aimait ses acteurs et doté d'un grand humanisme quand Akissi Delta et Maï la Bombe voyait en lui un créateur d'atmosphère familiale. D'autres compagnons de carrière, aussi d'ici que de l'étranger ont aussi rejoint le podium pour raconter le personnage. Un court métrage a été projeté sur la carrière et la vie du cinéaste ivoirien.

Fortuné Bationo

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