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Image d'une situation familiale
Jugement d'une femme, de Hassan BEN JELLOUN (Maroc)
critique
rédigé par Noureddine Mhakkak
publié le 07/10/2007

Le film marocain Jugement d'une femme du réalisateur-artiste Hassan Ben Jelloun est venu dans le contexte des autres films marocains qui traitent aussi, comme lui, du problème de la femme marocaine et de ses souffrances quotidiennes (réelles et imaginaires) dans un mode de vie qui n'a pas pu faire rupture entièrement avec certaines traditions qui limitent la liberté de la femme et qui la rende presque exploitée par son mari. Surtout si le mari n'aime que son intérêt personnel, et ne voit que le bien qu'il peut tirer de sa relation conjugale avec sa femme. On peut citer comme exemple les titres des films marocains suivants : Femmes et femmes, L'histoire d'une rose, Destin d'une femme et même Les amours du hadj Soldi.
Le problème de la femme, comme on constate, est devenu, à travers ces films là, le thème le plus répandu dans le cinéma marocain.Car ce thème a attiré la curiosité des spectateurs marocains et les fait y venir nombreux. Mais malgré cette grande envie chez les réalisateurs marocains de parler de la femme et de ses problèmes, ils ont pu réaliser des films qui ne se ressemblent pas tellement. En effet, chacun de ces films a gardé sa particularité.

Ainsi le film Jugement d'une femme est venu au monde du cinéma marocain en exprimant sa personnalité artistique et en déclarant ses secrets professionnels avec une forme cinématographique bien acceptable. Le récit de ce film traite, de manière général, de quelques problèmes sociaux, bien sérieux, que la société marocaine vit comme tant d'autres.Telle l'adultère du mari qui pousse son épouse à demander le divorce qui ne peut pas l'obtenir si le mari ne le souhaite pas. Telle aussi l'exploitation que subit dans certains cas, la femme, soit par son mari, soit par son patron. On voit, par exemple, presque durant le temps du film Jugement d'une femme de Hassan Ben Jelloun, une femme qui est en train de souffrir même quand elle est en train de danser. Asmaa Khamlichi, l'héroïne principale du film, a bien interprété le rôle de la femme qui souffre tout le temps. Elle souffre de l'éloignement forcé de sa petite fille. Elle souffre de l'exploitation de son mari et de son patron. Elle souffre même des envies, fortes envers elle, des gens qui l'installe elle-même dans une posture de séductrice en faisant exécuter, comme une sirène, une danse magique dans le night-club où elle travaille. Sanaa Zaime a bien joué et interprété le rôle de la femme moderne qui garde sa propre personnalité devant son mari et qui a pu choisir son chemin avec une grande assurance en elle. Rachid El Ouali a bien réussi en jouant le rôle du mari mi-moderne, mi traditionnel, qui voulait être, en même temps (c'est là la cause de son drame personnel) à la hauteur devant sa femme en se montrant tel un gentleman d'esprit ouvert, un homme d'aujourd'hui. Mais les poids des traditions le poussent à réagir tel un vrai homme de jadis, qui ne pouvait pas accepter d'épouser une femme comme la sienne, une femme qui a vécu sa vie en pleine liberté avec son amant précédent. C'est entre deux champs de jeu d'une même personnalité et d'un même personnage que Rachid El Ouali a pu montrer son talent d'artiste et sa capacité d'acteur de première classe.

Ainsi le film Jugement d'une femme du réalisateur marocain Hassan Ben Jelloun a présenté une image vivante et si claire d'un genre des femmes marocaines en particulier et des femmes arabes en général, dans une période précise. Cette image qui est simple et expressive et dont le cinéma marocain a besoin, pousse les récepteurs des images à réfléchir sur le processus du cinéma marocain et ses façons différentes de présenter l'imaginaire à travers le réel.

Noureddine Mhakkak

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