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Une Ñarèl* à la Française
La deuxième femme, de Caroline Pochon (France/Sénégal)
critique
rédigé par Fatoumata Sagnane
publié le 27/12/2007

Un adage africain dit : "quelque soit sa durée dans l'eau, un morceau de bois ne deviendra jamais un caïman".
Pour prouver son amour profond, Caroline Pochon a voulu dépasser ses réalités occidentales en s'invitant comme deuxième épouse, dans une famille polygame, dans la banlieue de Dakar. Mais jusqu'où ira-t-elle dans sa résistance ?
Il est important de savoir dans ce genre d'histoire, comme celle que nous propose Caroline Pochon, si la réalisatrice établit simplement un fait ou porte un doigt accusateur en défendant sa cause.

Quelque que soit le degré d'amour qui puisse les lier, deux êtres de différentes races, cultures, ne pourront difficilement (pour ne pas dire jamais) changer les réalités de leur société par la force des choses ou des habitudes. Caroline, Française, et Massèye Niang son mari sénégalais, vivront toujours dans la différence (elle est d'une autre culture). Chez elle-même, en Europe, entre Européens, une telle expérience (partager un homme, sous le même toit avec une coépouse) serait utopique.

Dans ce cas précis, Caroline a voulu tenter une aventure loin de chez elle, en essayant d'être la deuxième femme de son mari, sachant au départ que Massèye avait déjà une femme et vivait dans une famille très élargie. Que dire de la première femme de Massèye, Diodio, qui a dû se résigner à la présence de Caroline devenue sa coépouse ? Et Massèye, dans tout ça, est très serein dans son coin, avec sa seule et unique préoccupation : l'entente entre ses épouses (il les observe).

Tout au long du film, l'on se rend compte que la deuxième femme de Massèye, Caroline (réalisatrice), défend sa propre cause : elle n'apprécie pas la polygamie et le dit en voix off.
Connaissant les réalités africaines, elle s'est entêtée à épouser un homme polygame, dans une aventure sans lendemain. Elle n'arrive pas à résoudre cette contradiction majeure qui est pourtant de son documentaire.

Ce film nous parle. Malgré son aventure et son entêtement à intégrer comme deuxième femme une famille polygame, elle finit par demander le divorce. Elle retourne en France, pourtant toujours amoureuse de Massèye.

Les habitudes ne concordent pas toujours, à telle enseigne que cette femme française ne pourra jamais être coépouse comme une Sénégalaise pourrait le faire. Ce documentaire nous enseigne que les cultures peuvent se rencontrer et pourtant garder leurs différences.

SAGNANE Fatoumata
Guinée Conakry

Article issu de l'atelier Africiné FIFQ (Dakar, 12-17 décembre 2007).

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