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Quatre questions à Si El Hachemi ASSAD, Commissaire du Festival amazigh
critique
rédigé par Mohamed Bensalah
publié le 11/01/2008
Si El Hachemi ASSAD, Commissaire du Festival
Si El Hachemi ASSAD, Commissaire du Festival
Amor HAKKAR, cinéaste
Amor HAKKAR, cinéaste
La Maison jaune, Amor Hakkar
La Maison jaune, Amor Hakkar
Machaho, Belkacem Hadjad, 1995
Machaho, Belkacem Hadjad, 1995
Tizza Oul (Les Arêtes du cœur), Hicham Ayouch, 2006
Tizza Oul (Les Arêtes du cœur), Hicham Ayouch, 2006
Hnifa, une vie brûlée, Ramdan IFTINI et Sami ALLAM, 2007
Hnifa, une vie brûlée, Ramdan IFTINI et Sami ALLAM, 2007

Mohamed Bensalah : Sétif, la capitale des hauts plateaux, va - après Alger, Tizi-Ouzou, Oran, Paris, Annaba, Ghardaïa et Tlemcen - recevoir la 8ème édition du Festival Culturel Annuel National du Film amazigh. Peut-on parler de succès ? L'amazighité cinématographique serait-elle en marche ? Quelles nouveautés prévoyez-vous pour cette escale à Sétif ?

Si El Hachemi Assad :
Ce sera le tournant historique et décisif du festival, son acte de naissance qui préfigurera de sa nouvelle destinée plus que jamais arrimée aux standards internationaux. Trois catégories, au lieu d'une, distingueront désormais le festival du film amazigh :
- La première, mettra en compétition des professionnels notoires avec des réalisations cinématographiques de haute facture réalisées en langue amazighe, en Algérie et au Maroc durant l'année 2007. Pour la première fois, seront projetés en une seule fournée, des films réalisés en 35 mm et exprimés dans les différentes variantes de la langue amazighe : Kabyle, Chaoui, Tamachaqt, Tachelhit et Tarifi.
- "Clap asaru", est la deuxième catégorie dont la spécificité repose sur le substrat culturel et civilisationnel, au lieu du seul critère linguistique.
- La troisième section est dédiée aux jeunes auteurs qui représentent, aux yeux du festival, la réserve potentielle du cinéma amazigh et sa finalité. Du coup, l'édition de Sétif promet d'être singulièrement détonante.

M. B. : Vous avez cette année opté pour plusieurs jury dont un international. Quels critères ont prévalu aux choix de ses membres ? Combien de films ont été sélectionnés pour les compétitions ? Combien de distinctions sont prévues ?

S E H A :
Commençant par l'affiche. Jamais le festival n'a réuni, l'espace d'une édition, un aréopage de personnalités aussi célèbres. La participation d'un jury de qualité et international, drivé par l'auteur de Machaho, Belkacem Hadjadj en l'occurrence, place la barre du festival très haut. Des réalisateurs affirmés, avec en sus des films sublimés par la critique, impriment à l'édition un cachet des plus professionnels, de quoi ravir nos jeunes cinéastes !.
Tenez-vous bien : Amor Hakkar (La Maison jaune), Ali Mouzaoui (Mimezrane), Brahim Tsaki (Ayrouwen), Djamel Bendedouche (Arezki l'indigène), Belmokhtar Rabiea (D'un conte à l'autre), Nadia Zouaoui (Le voyage de Nadia), auxquels s'ajoutent, pour la première fois, trois marocains et non des moindres, Yassine Fennane (Squelette), Hicham Ayouch (Les arêtes du cœur) et Ahmed Baidou (Les poupées en roseaux), pour la catégorie fiction, et Mokrane Ait Saada (Syfax) Salim Aggar (Ça tourne à Alger), Ramdan Iftini et Sami Allam (H'nifa), Amokrane Mohamed Mariche (Dix ans déjà), pour le documentaire.
Plusieurs activités sont inscrites au programme durant la semaine que va durer le festival : des ateliers de sensibilisation et de formation au cinéma, des rétrospectives de films récents, un colloque international de haute facture sur le thème de l'image, de l'histoire et de la mémoire, auquel prendront part de grands conférenciers, des témoins de l'histoire et des cinéastes, tels Ali Haroune, Louiza Ighil Ahriz, Hassan Remaoun (Algérie), Manceron (France), Patrick Crowly (Irlande), Danièle Maoudj (Bastia), Denise Brahimi, etc. Une occasion rare pour revisiter les événements du 8mai 1945 dans cette wilaya symbole, chargée d'histoire.
D'autres activités culturelles et artistiques sont également au menu. Nous pensons être en mesure cette année de relever les défis et de mener en parallèle toutes ces activités.

M.B : Après le cinéma irlandais et le cinéma libanais, le festival honore cette année un autre grand cinéma, méconnu dans notre pays : le cinéma suisse. Comment s'est opéré ce choix et à partir de quels critères la sélection des films s'est faite ? Cette année le festival du film amazigh consacre un regard au cinéma marocain. Combien de films seront programmés ? Les réalisateurs et artistes seront-ils présents ?

S E H A :
Il y aura cette année un "Regard sur le cinéma Suisse", et "Un panorama des cinémas du Maroc". Nous ferons voyager dans deux types de cinéma aux cultures différentes, l'un du Nord et l'autre du Sud, avec leurs sensibilités et touches propres. Deux tables rondes nous permettront de saisir les nuances de l'un et de l'autre.
La Suisse par exemple ? Une forte délégation y est attendue conduite par des personnalités connues du monde du cinéma, du spectacle et de la presse spécialisée. On peut citer Jean Luc Bideau, André Gazut, Jacques Pouss, Véronique Bonnet etc.
Le Maroc nous réserve de bien belles surprises avec des films de l'année et une présence remarquée des professionnels du cinéma marocain en général et du festival du film amzigh Issni N'Ourgh. L'édition de Sétif sera l'occasion de promouvoir le film amazigh et son ancrage dans le paysage audiovisuel au Maghreb.

M. B. : Votre initiative est louable à plus d'un titre, qu'attendez-vous de cette 8ème édition ?

S E H A :
Tout pour hisser haut l'étendard du film amazigh, et son festival jouera désormais dans la cour des grands. Pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, la huitième édition ne sera pas comme les précédentes. Loin du suspense et des pronostics, le menu, très copieux du reste, promet de la délectation. La revue spécialisée sur le cinéma lancée par le FNACA, lors du précédent festival en est à son 5ème numéro. Lorsque l'on sait les difficultés que rencontre la cinématographie algérienne, cette initiative est pour nous une gageure supplémentaire. Nous n'oublions pas les cinéphiles et nos jeunes auteurs, pour qui le festival est une opportunité pour s'affirmer et affûter ses armes. Bien heureux celui qui arrachera l'Olivier d'or!
Mais auparavant, il y a le show d'ouverture qui marquera de fort belle manière le coup d'envoi du festival, signé Akfadou Production, avec le Maestro, Takfarinas, qui a bien voulu parrainer artistiquement l'édition, qu'il en soit remercié. Voici le slogan illustrée de notre 8ème édition : "Pour une Algérie riche de sa diversité."

Mohamed Bensalah

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