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"Je voulais que le spectateur partage la douleur née de ces rêves brisés"
Prince Dubois Onana, réalisateur de la Sentence criminelle
critique
rédigé par Bang'na Akondoh
publié le 23/01/2008

Réalisateur de Sentence criminelle, son premier long métrage de fiction, le Camerounais Prince Dubois Onana présent à Ouidah pour la 6ème édition du festival Quintessence 2008 a accepté de nous livrer le message de son film qui traite de la vindicte populaire.

M. Prince Dubois Onana, vous êtes réalisateur de Sentence criminelle, un film qui porte sur la vindicte populaire. D'où avez-vous tiré cette inspiration ?

Ce film est inspiré de l'histoire réelle d'un de mes amis qui a été un jour molesté par la population. Il allait rendre visite à une personne qu'il connaissait ; mais alors, il y a eu une méprise. On a crié "au voleur" et la population s'est ruée sur lui et l'a roué terriblement de coups…

Etiez-vous déjà scénariste ou réalisateur à l'époque où vous avez vécu cette histoire ?

En fait, je suis monteur de formation, mais j'avais déjà fait plusieurs films documentaires. Sentence criminelle est mon premier long métrage de fiction.

En quel format a-t-il été réalisé ?

Le film a été tourné en HDV, nouveau à l'époque. C'est pourquoi nous avons eu quelques problèmes techniques pour le tournage parce qu'on n'avait pas les moyens matériels pour monter le HDV. On a dû refaire le banc de montage pour qu'il y soit adapté.

Les techniques de tournage et de montage semblent être maîtrisées dans le film. Avez-vous eu recours à des talents hors du Cameroun ?

Sentence criminelle est un film camerounais à 100%. Seul la caméra et le dispositif de son viennent de Paris. Les techniciens et les acteurs sont donc tous Camerounais.

Quel est le coût financier de votre film ?

Je n'aime franchement pas parler de ce côté-là. Je puis simplement dire qu'il nous a coûté énormément, surtout que c'est une autoproduction. Ce film est sorti du fond de mon cœur et je tenais à le faire absolument sans me laisser dissuader par la lenteur de la recherche de financement.

L'arrêt de la caméra sur Sam après le choc de la mort de son fiancé. Quel message voulez-vous lancer à partir de cette scène ?

Je voulais que le spectateur partage la douleur de Sam. La douleur de ces rêves brisés, celui d'une jeune fiancée au seuil de son mariage et celui d'un jeune footballeur qui espère une carrière professionnelle.

Sur le plan ressources humaines, on remarque que vous avez été très méticuleux quant à la direction des acteurs. Comment avez-vous obtenu ce résultat ?

Nous avons fait pratiquement un an de travail jusqu'au tournage. Et ce fut une étape de labeur très ardue. Je me réjouis toutefois de la détermination de ces jeunes qui se sont donnés à fond et en qui j'ai placé ma confiance.

Vu l'accueil du public cinéphile et sans doute des professionnels de cinéma présents à cette projection pendant Quintessence 2008 où votre film est en compétition, nourrissez-vous le rêve de remporter le Python Royal ?

Vous savez, quand on est reconnu pour un travail fait avec cœur, il n'y a rien de si merveilleux. Si on reçoit un prix à Ouidah au cours du festival Quintessence, c'est un couronnement, une joie, et je serai fier de rentrer au Cameroun avec un trophée.

Propos recueillis par Charles Ayetan et Akondoh Bang'na
Togo

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