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L'honneur de garder sa dignité
Agniké, de Claude Balogoun (Bénin)
critique
rédigé par Espéra Donouvossi
publié le 23/02/2008

Quand les hommes sont ensemble, des sentiments naissent et le corps humain se laisse facilement emporté. Mais la sérénité dans le self contrôle est un comportement idoine recherché chez les humains. Même si la jeune Agniké se maîtrise et se bat pour sa dignité, des jeunes élèves n'hésitent pas à livrer leur corps aux enseignants pour avoir de bonnes notations et moyennes scolaires. Certains enseignants peu scrupuleux sont prêts à tout pour coucher avec les jeunes apprenantes pour assouvir un besoin malsain qui ne peut que détruire l'avenir des jeunes apprenantes. Des Organisations Non Gouvernementales ont déployé d'énormes moyens intellectuels et matériels pour convaincre les acteurs concernés. Mais la cible n'est pas tout à fait atteinte et il faut le dire dans un langage universel comme le cinéma pour que le message passe comme une lettre à la poste.

Ainsi le cinéma ne se conçoit plus seulement comme un instrument de divertissement car il ose dénoncer, informer, éduquer, et communiquer pour un changement de comportement. Claude Balogoun à travers la subtilité et l'efficacité qu'on lui reconnaît réalise ce scénario de Chantal MELE qui traite du harcèlement sexuel en milieu scolaire. La pertinence du sujet débattu, le casting professionnel opéré, la qualité des images et du son et la verve des acteurs sont autant de choses qui forcent attention et écoute active.

Le film raconte l'histoire de Agniké, jeune élève qui intéresse un enseignant vicieux, prêt à tout donner pour coucher avec la jeune élève. Mais cette dernière, bien éduquée et issue d'une famille responsable ne cèdera pas aux pressions et menaces du vicieux enseignant. En effet, la suite à cette œuvre sort de l'ordinaire et prend un caractère éducateur pour les parents d'élèves. Les démarches du père de Agniké envers le directeur et l'avocat montrent la responsabilité des parents dans la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu scolaire.

Ce court métrage en compétition à la sixième édition du festival international de films de Ouidah, fait partie d'une collection de six films financés par l'Union Européenne particulièrement la coopération Suisse. La collection intitulée "Vies des femmes, vues des hommes-Vies des hommes, vues des femmes" est un véritable outil de propagande de développement social. Des œuvres du genre donnent du contenu au cinéma africain qui se distingue par la pertinence des sujets débattus et leur portée pédagogique et idéale pour la vie. Ce film dont la légitimité s'affirme éthique condamne le mal en recherchant le bien.

Il faut dire que ce genre de film est courant dans l'espace des réalisations télévisuelles du Bénin et constitue la principale forme de réalisation en cours au Bénin. Même si le cinéma béninois tarde à décoller véritablement il n'en demeure pas moins évident que cette forme de réalisation permet aux cinéastes béninois de brosser les problèmes qui minent la société et d'y proposer des solutions idoines. Cette forme permet d'assumer une bonne politique de communication sociale à travers la télévision et la vidéo en attendant de faire voir du vrai cinéma.

Espéra DONOUVOSSI

Article par dans le Numéro 1 de Quintessence Actu (Ouidah) du 09 Janvier 2008.

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