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Idrissa DIABATÉ : "Les jeunes doivent se jeter dans la fabrication de films en Afrique"
entretien avec Idrissa DIABATE, documentariste ivoirien
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 13/03/2008

À travers une interview que nous a accordée Idrissa Diabaté, le doyen des documentaristes ivoiriens nous a confié que c'est une aliénation culturelle de consommer les films. En effet toutes les télévisions africaines sont animées par des films étrangers. Les jeunes doivent se jeter dans la fabrication de films en Afrique car, il n'y a ni de genre mineur ni de film d'animation.

Nos lecteurs brûlent d'envie de vous connaître.
Je suis Idrissa Diabaté, documentariste ivoirien.

Pour ne pas dire réalisateur, vous êtes documentariste, dites-nous alors la source de vos inspirations ?
Vous savez, le documentaire est un genre du cinéma axé sur le quotidien des hommes, des choses, de la nature etc. Donc, mes inspirations ne peuvent que provenir de là.

Comment êtes-vous devenu documentariste et depuis quand êtes-vous dans le domaine ?
Je suis parti à Paris pour poursuivre mes études universitaires. Dans le temps, je suivais des films. Il y avait un monsieur qui s'appelait Jean Rouch qui s'occupait de la formation en cinéma. Ma curiosité me poussait à l'assister. À travers lui, j'ai découvert ce qu'est le documentaire et j'ai commencé depuis 1982. D'abord avec le super 8, le super 16, ensuite la vidéo analogique et la vidéo numérique.

Tout le monde rêve aujourd'hui de devenir réalisateur et documentariste. Qu'est-ce que vous leur conseillez ?
L'Afrique a besoin énormément de réalisateurs et de documentaristes. Il n'y a ni de genre mineurs, ni de films d'animation. Toutes les télévisions africaines sont animées par des films étrangers. Je conseille aux jeunes de se jeter dans la fabrication de films en Afrique. Le cinéma ne s'apprend pas comme la menuiserie, l'informatique etc. C'est indispensable et encourageant de s'y jeter. Ils n'ont qu'à faire sans attendre rien en retour, car ça donne toujours en cours de chemin.

Pourriez-vous nous faire un bref bilan de votre parcours de documentariste ?
Je fais du documentaire pour montrer l'homme à l'homme. J'ai à mon actif une vingtaine de films documentaires. J'ai reçu beaucoup de prix entre autres : prix BATOK en 1996, prix Canal+ en 1994, prix Carthage en 1988, etc.

Vous êtes un vieux de la vieille dans le documentaire. Alors, qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans votre vie de documentariste ?
Aujourd'hui, il faut que l'Afrique produise des films. Elle doit sortir de la consommation de films occidentaux et américains. C'est une aliénation culturelle. Le cinéma est un rêve. On le vend. Les films africains peuvent montrer que l'Afrique a de la médecine par exemple. L'Afrique doit être témoin de son temps.

Y-a-t-il une politique de gouvernement ivoirien à l'endroit du cinéma ?
Il y a une tentative de politique. C'est la création du Cenac (Centre de l'Action Culturelle), qui s'occupe de l'encouragement du cinéma ivoirien. C'est une politique que les autres États peuvent copier.

Quels sont vos projets ?
J'ai trois projets de réalisation de films documentaires. Deux sont en montage, dont La femme porte l'Afrique et Les OGM. Le troisième est intitulé L'œil à l'oreille. Tous ceux-ci durent chacun 52 minutes.

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