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L'événement cinématographique phare de l'année
Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT 2008, Maroc)
critique
rédigé par Mohamed Bensalah
publié le 15/04/2008
Affiche du festival
Affiche du festival
Une vue de Tétouan
Une vue de Tétouan
Samir Guesmi, Prix du meilleur acteur (Andalucía)
Samir Guesmi, Prix du meilleur acteur (Andalucía)
Hossein Fehmi (président du jury de Tétouan et président du festival du Caire)
Hossein Fehmi (président du jury de Tétouan et président du festival du Caire)
Les Cœurs Brûlés, Prix du public et Prix Spécial du jury
Les Cœurs Brûlés, Prix du public et Prix Spécial du jury
Grand prix de la ville de Tétouan : Palestine Blues (Documentaire), Nida Sinnokrot, Palestine
Grand prix de la ville de Tétouan : Palestine Blues (Documentaire), Nida Sinnokrot, Palestine
Nûba d'or et de lumière de Izza Genini, Maroc. Mention spéciale (Documentaire) avec 33 jours, de Mai Masri, Liban et La Grotte de Marie, de Buthina Canaan Khoury, Palestine
Nûba d'or et de lumière de Izza Genini, Maroc. Mention spéciale (Documentaire) avec 33 jours, de Mai Masri, Liban et La Grotte de Marie, de Buthina Canaan Khoury, Palestine
Les Cœurs Brûlés, Prix du public et Prix Spécial du jury
Les Cœurs Brûlés, Prix du public et Prix Spécial du jury

Un Foisonnement de films. Une moisson d'idées. La 14ème édition du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT) vient de baisser les rideaux de ses écrans. Le saut qualitatif cette année, inscrit Tétouan en tête du peloton des 30 festivals consacrés annuellement au 7ème art au Maroc, après le méga festival de Marrakech.

Un véritable challenge ! Des projections à en perdre le souffle, des hommages aux cinéastes, aux réalisateurs de films, aux acteurs et aux auteurs, des ateliers de formation pour les jeunes, des tables rondes, bref, un grand rendez-vous de talents et de passion, un événement de taille qui n'a rien à envier aux grands festivals de par le monde.

Fenêtre par laquelle on regarde la Méditerranée et le monde, la splendide "Colombe blanche" a, encore une fois, créé l'événement culturel phare de l'année. Tétouan, la ville patrimoine, la ville culturelle par excellence, qui rayonne avec son doux climat, ses musiques et ses arts plastiques, sait comment accueillir avec faste ses hôtes de la Mare Nostrum. Ville en perpétuelle mutation, la perle de la Méditerranée a réussi à s'imposer comme le rendez-vous incontournable des amoureux du 7ème art.

Le voyage dans le monde magique de la cinéphilie a duré toute une semaine (du 29 mars au 4 avril). C'est par des sourires sur grand écran que s'est ouverte la manifestation, celui de Hussein Fahmy, le chantre des écrans arabes, pour qui un tapis rouge a été déroulé, et celui de Bernadette Lafont la star des années 70, heureuse de se retrouver au Maroc. En ouverture de programme : En attendant Pasolini du cinéaste marocain Daoud Aouled Syad, une comédie burlesque qui relate les pérégrinations d'une équipe de tournage italienne, dans un village du haut atlas marocain. Le ministre de la communication et porte parole du gouvernement, qui a présidé l'ouverture, a clairement manifesté sa résolution d'offrir au festival les moyens de son ambition, afin de le hisser au rang des plus grands rendez-vous du pourtour méditerranéen. Décidé d'inscrire cette manifestation comme "lieu de promotion du cinéma national", comme "espace de rencontre et de fécondation des énergies les plus créatives" et enfin, comme "forum de débats et d'échanges entre cultures et civilisations du monde", le président de la fondation du festival, Monsieur Nabil Benabdellah, dira en guise de défi aux organisateurs du festival: " Saurions-nous en faire un tremplin vers un festival dans l'air du temps ?"

Au début, simple initiative d'Amis du cinéma de Tétouan (ACT), animés par une même passion cinéphilique et résolus à combler un vide culturel en matière du 7ème Art, le projet de rencontres cinématographiques s'est très vite transformé en Festival international d'envergure. Pour Ahmed Housni, son directeur, il aura fallu vingt cinq ans de persévérance et de lutte pour que la ville de Tétouan devienne le rendez-vous incontournable des amoureux du cinéma, des cinéastes, des acteurs et des écrivains des pays du pourtour méditerranéen, l'espace d'échange chaleureux et de débats fructueux sur l'avenir du cinéma de la méditerranée en général et du cinéma marocain en particulier. Pour ce dernier, "le festival aspire à plus de visibilité, à plus de rayonnement et à plus d'intérêt de la part des partenaires et des responsables de notre pays, mais aussi des responsables de la ville". L'innovation pour cette année est l'annualisation du festival, en plus de la création d'une fondation que préside l'ex ministre de la communication et qui regroupe le Wali, le maire, le président de la région, entre autres personnalités qui contribueront à assurer la pérennité de la manifestation.


Un rendez-vous majeur. Une prouesse exemplaire.

Si l'édition 2007 a constitué une étape charnière, le rendez-vous 2008, qui s'est ouvert sous de meilleures auspices laisse espérer, selon Hamid Aïdouni, le délégué général du festival, la pérennité de cette manifestation qui s'inscrit désormais et de plus en plus au cœur d'interactions systémiques entre sensibilité, formation et création. La qualité des films en compétition, nettement perceptible cette année, confirme la tendance à la perfection et traduit l'attractivité de la manifestation : nombre de plus en plus croissant de jeunes aux projections (50 000 spectateurs) et aux ateliers (consacrés aux enfants cette année), participation de plus en plus diversifiée de pays (14 au total), multiplication des activités connexes aux projections de films...

Tout cela, bien sûr, n'est guère le fait du hasard. Il est le résultat d'un engagement profond et sans faille d'une équipe résolue à aller de l'avant, soutenue dans ses efforts par l'Etat et les responsables politiques, au premier rang desquels le ministre de la communication et porte parole du gouvernement (1). Le succès, il faut le préciser, n'est pas seulement dû à la forte mobilisation des collectivités territoriales et aux partenaires officiels, il est dû également au concours des mécènes de plus en plus nombreux et au soutien des médias.

Durant cette 14ème édition, a été concocté un riche et diversifié programme. Trois sections compétitives, trois jurys spécifiques, composés d'éminentes personnalités cosmopolites du 7ème art et de la culture qui ont dû choisir entre la trentaine de films longs, courts et documentaires en compétition, produits durant les deux dernières années. Enfin, autre fait important à signaler cette année, c'est l'organisation de deux tables rondes (2).

La tâche ne fut guère de tout repos, ni pour les membres des jurys (3), ni pour les festivaliers à qui furent projetés pas moins de 84 films (tous formats confondus) égyptiens, syriens, grecs, espagnols, français, italiens, turcs, bosniaques, serbes, croates, kosovars, algériens, tunisiens et marocains, dans cinq salles simultanément. De plus en plus, le festival s'affirme comme moyen de promotion du cinéma de la méditerranée. Une rétrospective "20 ans de cinéma tunisien" avec 9 LM, 12 CM présentés en présence de leurs auteurs, une carte blanche offerte au Festival des 3 continents de Nantes… A cela, il faut ajouter les hommages aux grandes figures du 7ème art, telles Henidi Mohamed, Liqaa Souaydan, Khalil Zaki, Amr Waked, Lina Mourad, Benito Zambrano, Imanol Aris, sans oublier bien sur les stars du Maroc comme Aïcha Mahmah, Mohamed Miftah… Moments forts, également cette année, les stages à destination des inspecteurs de l'enseignement et aux enfants avec un encadrement de qualité, dont l'objectif à long terme est d'intégrer l'enseignement de l'audiovisuel dans le cursus scolaire, et de préparer une élite d'apprenants pour la pratique des métiers du cinéma.

En ce cinquantenaire anniversaire du cinéma marocain, on peut dire que le FICMT est aujourd'hui une manifestation qui mérite tous les égards. Non seulement elle permet de découvrir de nouveaux talents artistiques, mais elle reste l'une des rares occasions de voir des films invisibles sur les écrans méditerranéens. Il est important pour les riverains de la grande bleue de savoir comment les autres pensent, comment ils s'expriment et expriment leurs soucis, leurs joies, leurs malheurs et parfois leur amour. Le cinéma est devenu une véritable passerelle entre les peuples et les cultures et Tétouan en est sa note d'espoir pour un décollage des cinémas du Maghreb et de la Méditerrané qui méritent une présence nationale et internationale (4).



Le Palmarès 2008

Longs métrages:
- Le Grand prix de la ville de Tétouan : Identité, d'Ibrahim Shmeit, Syrie
doté d'une récompense de 70 000,00 dirhams
- Prix Mohamed Reggab, Prix spécial du jury: Les Cœurs Brûlés, Ahmed El Maanouni, Maroc
doté d'une récompense de 40 000,00 dhs
- Prix Azzeddine Meddour pour la première œuvre : Les vivants et les morts, Kristijan Milic, Croatie/Bosnie Herzegovine
doté d'une récompense de 24 000,00 dhs
- Prix d'interprétation Masculine: Samir Guésmi (Andalucia), France
doté d'une récompense de 20 000,00 dhs
- Prix d'interprétation Féminine: Maria Valverde (Ladrones), Espagne
doté d'une récompense de 20 000,00 dhs

Courts métrages :
- Le Grand prix de la ville de Tétouan : Chant funèbre, Mohamed Mouftakir, Maroc
doté d'une récompense de 35 000,00 dhs
- Prix du Jury : Taxi Walla, Lola Frederich, France
doté d'une récompense de 20 000,00 dhs.
- Prix Innovation : Au nom du Moineau, Kyros papavassiliou, Chypre/ Grèce.
doté d'une récompense de 10 000,00 dhs
- Mention spéciale : La Boussole, Bujar Alimani, Grèce-Albanie

Documentaires :
- Le Grand prix de la ville de Tétouan :
Palestine Blues, Nida Sinnokrot, Palestine
- Mentions spéciales:
Nûba d'or et de lumière de Izza Genini, Maroc
33 jours, de Mai Masri, Liban
La Grotte de Marie, de Buthina Canaan Khoury, Palestine

Par Mohamed Bensalah

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