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Cycle NGANGURA
Hommage à Dieudonné Ngangura Mweze
critique
rédigé par Simon Mbaki Mazakala
publié le 15/04/2008
Mwewe Ngangura
Mwewe Ngangura
Papa Wemba
Papa Wemba
Au nom de mon père (2001)
Au nom de mon père (2001)
Les habits neufs du Gouverneur (2006)
Les habits neufs du Gouverneur (2006)
Pièces d'identité (2000)
Pièces d'identité (2000)
La Vie est belle (1987)
La Vie est belle (1987)

Dieudonné Ngangura Mweze a connu dernièrement des moments de gloire sur la terre de ses ancêtres. Les cinéphiles de la ville de Kinshasa ont eu le privilège de rencontrer le réalisateur venu de Bruxelles sur invitation du CCF-la Halle de la Gombe. Il y a eu des entretiens et des projections de ses films pour confirmer son encrage dans sa société.

Le Centre Culturel français de Kinshasa- la Halle de la Gombe vient d'organiser du 27 février au 1er mars 2008 une semaine de projection des films du cinéaste congolais Dieudonné Ngangura Mweze dans le cadre du Cycle Ngangura.

Dans la filmographie de ce réalisateur, le choix des responsables du CCf s'est porté sur deux documentaires : KIN-KIESSE ou les joies douces amères de Kinshasa (1983) et Le roi, la vache et le bananier - chronique d'un retour au royaume Ngweshe (1994) ainsi que trois fictions : La vie est belle, Pièces d'identité et Les habits neufs du gouverneur. Des films qui ont reçu un accueil favorable à leur sortie et pour certains d'entre eux qui ont reçu des prix dans plusieurs festivals en Afrique et dans le monde.

La présence physique de Ngangura dans les lieux de projection a été une occasion propice pour échanger les idées. Une conférence a été réservée au public kinois et Mme Colette Tshomba vice-ministre chargée des Congolais de l'étranger a accompagné le réalisateur lors de sa présentation à l'assistance.

Répondant aux préoccupations des cinéphiles, des cinéastes, des journalistes et des hommes de culture présents à la conférence, Ngangura a situé sa démarche de travail sur les points suivants :

- La formation des jeunes cinéastes :

"A voir mes cheveux blancs, cela veut dire que bientôt je vais tirer ma révérence. Il est nécessaire que les jeunes prennent la place." Estimant que son œuvre est accomplie, le réalisateur Ngangura ne peut souhaiter que " prendre sa retraite". Il constate malheureusement qu'en RDC, les centres de formations n'existent plus. L'Institut Congolais de l'Audiovisuel et du Multimédia (ICA) ex Studio-école de la Voix du Zaïre (Sevoza) où il a enseigné quand il réalisa les documentaires Chéri Samba (1980) et Kin Kiesse (1983), a cessé de former sur la longue durée. La formation est réservée à l'initiation en prise de vue, montage numérique, prise de son… Il faut souhaiter selon lui que l'ICA bénéficie d'un financement en bourses d'études à donner aux étudiants pour des sessions diplômantes.


- Le choix des acteurs artistes-musiciens :

" les acteurs de cinéma ayant pignon sur rue ne sont pas légion en RDC. Les personnes sur lesquelles je peux apporter une visibilité d'un film se trouvent dans le milieu de la musique. Les mettre en exergue peut permettre au film de drainer un public important."

Pour accrocher son public, Ngangura dit avoir opté pour figurer les musiciens. Bien sûr qu'il existe l'Institut National des Arts (INA) qui forme entre autres des acteurs. Mais ceux-ci font plus du théâtre.

Il nous faut souligner que la musique fait aussi partie de son penchant. Raison pour laquelle, on retrouve dans son œuvre des films sur la musique : Tam-tam électronique, Rythm and Blood, Kin-Kiesse, La vie est belle, Changa-changa et Les habits neufs du gouverneur. Dans ce dernier film, on croise allègrement Papa Wemba, Wazekwa, Bébé Tshanda, Marie Misamu et tant d'autres vedettes de musique en vogue.

- L'espace de vie et de travail en Europe :

Ngangura est parmi les Congolais vivant en Europe qui garde sa nationalité. Il maintient à dire que pour mieux travailler, avoir des facilités et des financements, il ne peut vivre qu'en Occident où le cinéma est une industrie et les financiers sont prompts à accorder des moyens pour l'exercice de ce métier de réalisateur.

Et de se plaindre. Car pour travailler dans son propre pays, que de temps et d'efforts consentis, qu'il ne cesse de dépenser dans des démarches administratives harassantes et autres tracasseries.

Enfin, les cinéphiles ont admis que Ngangura Mweze constitue à l'heure actuelle une fierté nationale pour la RD Congo. L'affluence du public dans les lieux de projection de ses films le démontre clairement. Les autorités politiques et surtout ceux du ministère de la culture et des arts qui ont brillé par leur absence et silence pendant ce cycle, devraient être à l'écoute de ses préoccupations afin de permettre au cinéma congolais de posséder les moyens de son expression. Surtout que la société qui est submergée par les télévisions trouve là une voie pour lier éducation, économie, finance et développement.
Le séjour du réalisateur dans le cadre du Cycle Ngangura aura permis aux cinéastes de rechercher les meilleurs stratégies d'évolution de leur secteur d'activités professionnelles.

Simon Mbaki Mazakala

Filmographie Ngangura


1) 1973 -Tam-tam électronique
2) 1975 - Rythm and Blood,
3) 1980 - Cheri Samba,
4) 1983 - Kin Kiesse ou les joies douces amères de Kinshasa,
5) 1986 - La vie est belle (fiction)
6) 1992 - Changa Changa, rythmes en noirs et blancs,
7) 1994 - Le Roi, la vache et le bananier - Chronique d'un retour au royaume Ngweshe,
8) 1995 - Lettre à makuza ; les derniers bruxellois
9) 1997 - Le Général Tombeur ;
10) 1998 - Pièces d'identités (fiction) ;
11) 2001 - Au nom de mon père
12) 2006 - Les habits neufs du Gouverneur (fiction)

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