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Le cinéma africain s'affiche à Yaoundé
FESTIVAL ECRANS NOIRS 2008
critique
rédigé par Mohamadou Mahmoun Faye
publié le 12/08/2008
Mohamadou Mahmoun FAYE
Mohamadou Mahmoun FAYE

YAOUNDÉ (Cameroun) - Les films africains sont à l'honneur à Yaoundé, capitale administrative du Cameroun. La 12ème édition du festival Écrans Noirs s'y déroule depuis samedi dernier avec pour thème "Femmes, cinéma et audiovisuel". La cérémonie d'ouverture, au Palais des Congrès, a réuni des centaines de personnes autour du président du festival, le cinéaste Bassek ba Kobhio et de la directrice Patricia Moune Mbede. Le film d'ouverture Ezra, du Nigérian Newton Aduaka (sacré Étalon du Yennenga lors du Fespaco 2007), a donné le ton à cette rencontre cinématographique. Ce long-métrage, qui raconte la vie des enfants soldats engagés dans une sale guerre en Sierra Léone, fait partie des huit fictions en compétition officielle pour l'Écran du meilleur film.

Les sept autres sont Faro, la reine des eaux de Salif Traoré (Mali), Fleur d'oubli de Salma Baccar (Tunisie), Juju Factory de Balufu Bakupa Kanyinda (RDC), Le sourire du serpent de Mama Keïta (Guinée), Les blessures inguérissables de Hélène Patricia Ebah (Cameroun), Un matin de bonne heure de Gahité Fofana (Guinée) et White waters de Izu Ojukwu (Nigeria). Un jury regroupant diverses nationalités et compétences aura la lourde tâche de choisir le meilleur film, mais également les meilleures comédiens qui seront sacrés le 7 juin prochain. C'est d'ailleurs la première fois que le festival décide de primer des films et des comédiens en instituant des récompenses qui vont de deux millions à cinq cents mille francs, en passant par des trophées et des diplômes.

Le Sénégal ne figure pas dans la section des longs-métrages en compétition, mais est bien représenté au niveau des courts-métrages, notamment avec Patchwork de Oumy Ndour, Hors série de Mariama Sylla et La brèche de Abdoul Aziz Cissé, trois réalisations qui étaient sélectionnées aux Vues d'Afrique de Montréal en avril dernier. Le long-métrage de ficton Teuss Teuss de Hubert Laba Ndao (primé à Montréal) figure également dans la programmation des Écrans Noirs de Yaoundé, mais en hors compétition. Parmi les quatorze courts-métrages en compétition, on peut citer Humanitaire de Adama Rouamba (Burkina Faso), El bab, la porte de Yasmine Chouikh (Algérie), Contre vents et marées de Luc Mvondo (Cameroun)...

Le festival Écrans noirs, c'est aussi et surtout un grand hommage rendu à Ousmane Sembène, ce grand cinéaste sénégalais décédé il y a un an, presque jour pour jour. Ici à Yaoundé, le réalisateur de Moolaadé est considéré comme celui qui a inspiré les Écrans Noirs. "Il m'a dit un jour que l'Afrique centrale est le ventre mou du cinéma africain. Et c'est comme pour relever le défi que j'ai décidé d'organiser ce festival il y a douze ans", explique Bassek ba Kobhio. Selon lui, le Cameroun se devait de magnifier la vie et l'oeuvre de ce monstre sacré décédé l'année dernière, le jour de la clôture de l'édition 2007 des Écrans noirs, un festival qui l'avait décoré en grandes pompes en 2006. "Cette année, nous allons l'évoquer par ses films, ses images afin de l'accompagner dans son éloignement discret pour lui dire qu'il aura toujours sa place ici, dans la forêt de Mayombé, comme il appelait toute cette région des confins du Cameroun, du Gabon, de la RCA et des deux Congo", poursuit Bassek ba Kobhio. Un hommage est également rendu au Gabonais Pierre Marie Dong décédé le 11 décembre 2007 et qui fut l'un des premiers réalisateurs de son pays. Cet homme, disparu trop tôt, fut aussi président du Conseil national de la Communication et ministre d'Etat chargé de la Culture.

Modou Mamoune FAYE

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