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Deuxième bureau, de Sanvi Panou
Sanvi Panou met à nu les tares du "Deuxième bureau"
critique
rédigé par Justin Amoussou
publié le 30/09/2008
Sanvi PANOU
Sanvi PANOU

Sanvi Panou, producteur et réalisateur vient d'enrichir l'univers cinématographique béninois. Le Chantage, premier épisode de la série intitulée Deuxième bureau est lancé le jeudi 25 septembre 2008 au Centre culturel français de Cotonou. Avec beaucoup de suspense, cet épisode de 26 minutes fait partie de la série de six pour le premier tournage.

Sanvi Panou revient sur les écrans avec la première série béninoise diffusée à l'international dont le premier épisode intitulé Le chantage entièrement tourné à Cotonou peint un phénomène très répandu, le "Deuxième bureau". Ce thème très connu n'est rien d'autre que l'infidélité d'un hommes qui, en plus de son épouse, entretient des relations extra conjugales avec d'autres femmes ou maîtresses, dans l'ombre. Ceci, à l'insu de son épouse. Ce qui est, pour la plupart du temps, nuisible à sa petite famille. Surtout que "Le deuxième bureau" ou la maitresse, conscient de sa force de frappe use de tous les moyens et de toutes les astuces pour tenir son homme tranquille. Cela va des mensonges aux menaces en passant par les chantages.

A travers cette série, Sanvi Panou assisté de Florent Coua-Zotti dans l'écriture du scénario et les dialogues, met à nu les conséquences néfastes du phénomène. Pour Sanvi Panou, Deuxième bureau est un film à la fois engagé politique mais comique. "Cela n'est pas du tout en contradiction par rapport à ce que j'avais déjà fait. Et c'est la raison pour laquelle je suis content de présenter cette série qui va être la première série béninoise qui sera diffusée à l'échelle mondiale".

"Je crois que c'est une pratique qui n'est pas seulement béninoise et africaine. Je dirai que cette pratique est universelle. Alors donc il m'appartient en tant que cinéaste de mettre le doigt sur les éléments du quotidien qui minent et affectent notre vie. C'est pour ça que j'ai choisi ce thème qui est un thème rassembleur", justifie Sanvi Panou qui pense que l'entrée de ce genre de série est quelque chose qui permet de dénoncer aussi certaines attitudes qui ne doivent pas servir de modèles à la jeunesse. "Et même dans ce premier épisode qui s'intitule Le Chantage, je montre aussi comment d'autres jeunes vivant des situations financières difficiles peuvent aussi faire le contraire c'est-à-dire jouer au gigolo, ou manipuler les jeunes pour leur soutirer de l'argent. C'est aussi l'autre aspect de Deuxième bureau, explique-t-il.

"De l'Afrique, la série montrera une certaine aptitude à vivre la quotidienneté dans le dérisoire et l'humour. Il s'agit, pour un public africain, de se reconnaître dans ses travers aussi bien que dans ses valeurs fortes…", informe Sanvi Panou. "Je pense que c'est une très belle vitrine que je propose aux annonciateurs, aux opérateurs économiques de profiter de cet espace de promotion internationale que je leur offre pour venir se joindre à moi afin que je puisse être suffisamment solide financièrement pour réaliser les autres épisodes puisque jusqu'à présent je suis pratiquement seul à financer la mise en route de cette production. Alors qu'une production n'est pas une affaire individuelle", lance le cinéaste.

Selon ce dernier, des stations comme Canal France internationale ont signé et veulent diffuser le film dans cinquante deux Etats africains. Il y a TV5 qui est fort intéressé aussi. "Et là, j'offre une belle vitrine aux annonciateurs et aux opérateurs économiques afin de pouvoir s'afficher dans cette série car la possibilité de diffusion mondiale que j'ai, sera à la fois un atout pour leurs produits et une visibilité certaine". Raison pour laquelle, le cinéaste affirme s'être arrêté à un premier épisode pour montrer aux et aux autres, l'esprit de caractère de la série et leur permettre de s'intégrer avant qu'il ne soit trop tard dans ce projet.

"Le premier épisode dure 26 minutes et pour l'instant nous avons prévu six fois 26 minutes. Cela peut devenir quarante fois, soixante fois, cent ou deux cents fois 26 minutes. Puisque nos amis brésiliens que j'ai rencontrés au Fespaco souhaitent vivement le diffuser. Et ce serait une très bonne chose parce qu'enfin cette série reste le reflet de la vie au quotidien et cela aussi permet d'afficher la culture béninoise à travers son décor au-delà des frontières. Donc c'est profitable non seulement pour le tourisme béninois, c'est pour ça que je pense que les institutions de la République doivent être sensibles à cette opportunité que j'offre au Bénin". Non seulement cette série dénonce un phénomène, mais elle met en exergue le potentiel cinématographique béninois quand on se rend à l'évidence que le Bénin ne s'illustre pas trop en la matière. Car, la quasi-totalité des acteurs sont des béninois sauf un cameraman que le cinéaste a amené de Paris.

Justin AMOUSSOU

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