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Emmanuel Jal, l'enfant de guerre, de Karim Chrobog
2nd Middle East International Film Festival (MEIFF), Abu Dhabi, 2008
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 06/11/2008
Amina Barakat
Amina Barakat

Emmanuel Jal, War child, de Karim Chrobog. Compétition documentaire au 2ème Middle East International Film Festival (MEIFF), Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) : 10>19 oct 2008.

L'enfant de guerre est un documentaire qui suit la trace d'un petit soudanais victime d'une guerre sans merci. Le réalisateur américain Karim Chrobog insiste à travers son film sur la charte internationale qui réserve aux enfants du monde le droit à l'éducation, apprendre à lire et à écrire ce qui n'était pas le cas d'Emmanuel Jal, un enfant de 7 ans qui s'est trouvé mêlé à une histoire de barbarie qui l'a poussé à apprendre à tirer sur l'ennemi sans comprendre le sens de cette tuerie dont les deux parties ne sont en fin de compte qu'un même peuple : celui du Soudan.

Le réalisateur a donc voulu partager le rêve de ce petit être qui espérait étudier pour devenir pilote de ligne mais il s'est trouvé en plein brousse avec une poignée de ses camarades rescapés d'une terrible noyade d'un petit bateau plein d'enfants en mission de guerre.
Sauvé, la chance a voulu qu'Emmanuel soit pris en charge par une femme qui travaille pour un organisme humanitaire international et donc a pu être inscrit dans une des plus grandes écoles à Nairobi au Kenya loin de la guerre civile qui ravage son pays le Soudan.

Notre acteur a trouvé le moyen de dire non à la maltraitance des enfants et condamne tous ceux qui ne voient aucun mal à les exploiter durant la guerre. Par sa musique et ses chansons, il plaide cette cause.
Après 18 ans d'absence Emmanuel, devenu un rappeur de renommée, a décidé avec la complicité de son producteur/réalisateur de tracer la route pour le retour au bercail.

Un retour très mouvementé où il a d'abord rencontré sa petite sœur qui vit au Kenya loin de ses parents après avoir été violée et battue. Toute en larmes, elle lui raconte les horreurs dont elle a été victime, mais les retrouvailles ont apaisé ses douleurs.
Emmanuel continue sa route droit chez sa grande mère maternelle qui les a hébergés pendant la guerre alors que sa mère a été massacrée. Ensuite il s'est dirigé chez son père, ses demi-frères et sœurs ; un père auquel il n'a pas pardonné le fait de ne jamais chercher ses nouvelles.
Enfant sage et très calme qui voyait la vie innocemment, il n'a jamais oublié la boucherie qu'il a vécu sous la peau d'un soldat obligé de tuer pour se venger. Devenu un adulte, son grand vœu est d'aider les enfants de son pays à être scolarisés et ne pas subir ce qu'il a vécu ; le réalisateur a donc donné l'occasion à cet enfant de dire au monde entier qu'un enfant, où qu'il soit, qu'importe ce qu'il est, doit prendre un crayon pour écrire et non une arme pour tuer.

L'enfant de guerre est un documentaire bien ficelé qui enregistre une vraie histoire d'un enfant pas comme les autres.

Ce film de 91 minutes a été projeté dans la section des films documentaires au "Middle East International Film Festival" à Abu Dhabi du 10 au 19 octobre 2008 lors de sa deuxième édition.

Amina Barakat

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