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35ème Festival du Film indépendant à Bruxelles du 4 au 9 Novembre 2008
Une Nouvelle vitrine pour le cinéma arabe
critique
rédigé par Meriam Azizi
publié le 17/11/2008
Meriam Azizi
Meriam Azizi
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa), 2007, Latif Lahlou
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa), 2007, Latif Lahlou
L'Immeuble Yacoubian, 2005, Marwan Hamed
L'Immeuble Yacoubian, 2005, Marwan Hamed
de gauche à droite : Salvatore Leocata chargé du programme cinéma arabe, Latif Lahlou, Adel Adeeb, Mohamad Khouyyi © Fabienne Cresens
de gauche à droite : Salvatore Leocata chargé du programme cinéma arabe, Latif Lahlou, Adel Adeeb, Mohamad Khouyyi © Fabienne Cresens

Fidèle à son principe d'ouverture sur un cinéma d'auteur mondial, le FFI, a pour sa 35ème édition, tenu sa promesse. C'est désormais, pour le public belge, un rendez-vous de cinéphiles, incontournable, haut en couleurs. Pays vedette, surprise que chaque année nous réserve le comité d'organisation, l'Indonésie s'est triplement enorgueillie de sa participation avec Opera Jawa de Garin, 3 days to forever de Riri Riza et Playing Between Elephants de Aryo Danusiri. A retenir que les trois films ont raflés respectivement le prix de la meilleure actrice, de la meilleure réalisation et du meilleur documentaire.

Cependant s'il y a un événement à souligner, c'est la présence du cinéma arabe en général et de l'Egypte et du Maroc spécialement. C'est grâce à Salvatore Leocata, homme multi-casquette et désormais figure de proue dans le paysage festivalier du cinéma arabe. Responsable de la programmation arabe, il se définit en tant que défenseur d'un cinéma chargé de potentiel. En jettant le grappin sur The Baby doll night du réalisateur égyptien Adel Adeeb et Les jardins de Samira de Latif Lahlou, la commission du festival avec à sa tête Marcel Croës en qualité de président et Robert Malengreau de directeur général, s'est montrée militante et visionnaire. Preuve tangible : la réaction euphorique qu'on a pu recueillir auprès d'un public massivement présent. Réaction mais aussi répercussion à la fois émotive, intellectuelle et résonante. En effet, les deux films en présence des réalisateurs et des acteurs principaux ont drainé un public aussi éclectique et diversifié que l'énoncé de la devise du festival.

Prisés par le jury de la compétition internationale pour avoir introduit un aspect innovant aussi bien sur le plan scénaristique que du point de vue de la mise en scène, les deux opus ont eu droit à la belle consécration du Palmarès. Le prix spécial du Jury a ainsi été attribué au film Les jardins de Samira pour avoir osé un sujet tabou et l'avoir filmé avec une caméra intime renversant une conception traditionnaliste de la proxémie entre les personnages. Le prix du scénario a été attribué à la grande figure actuelle du nouveau cinéma égyptien, Adel Adeeb. Une grande reconnaissance quand on se rend compte que le casting a réuni des interprètes de nationalités diverses. A noter que The Baby doll a entamé depuis sa projection au festival de Cannes une tournée mondiale des festivals laissant à chaque escale l'impact d'une cinématographie et une esthétique percutantes. La renommée fortement nationale du Good News Group a depuis L'Immeuble Yacoubian de Marwan Ahmad, pris une envergure internationale. Le secret d'un tel rayonnement réside non seulement dans l'audace de porter à l'écran un sujet aussi délicat qu'une histoire d'amour brodée sur les retombées du 11 septembre mais aussi dans l'adoption d'une stratégie communicationnelle infaillible de par sa caractéristique ultra-moderne proportionnellement avec les outils classiques qu'offre la production cinématographique dans les pays arabes.

Pour conclure, l'événement a réellement donné l'occasion de vivre un moment magique de partage et de dialogue interculturel où l'équation Sud/Nord, Nord-Sud a vu ses frontières s'estomper.

Meriam Azizi

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