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Papy, de Djo Tunda Wa Munga
Un fabuleux hymne à l'espoir
critique
rédigé par Fortuné Bationo
publié le 19/11/2008
Fortuné Bationo
Fortuné Bationo
Djo TUNDA WA MUNGA
Djo TUNDA WA MUNGA
Papy (mon histoire), Djo Munga, 2007
Papy (mon histoire), Djo Munga, 2007

La 25ème édition du Festival international du film francophone de Tübingen en Allemagne (du 11 au 19 novembre) offre une belle visibilité aux films africains, avec toujours un joyeux mot d'ordre : échanges enrichissants. La fiction de 52 mn du réalisateur congolais Djo Tunda Wa Munga y a été projetée.

Une toux atroce, un verdict sans appel et un avenir qui n'en revient pas de devoir porter un si lourd fardeau. Papy, un policier séropositif à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, doit surtout affronter le choc de ses parents qui le fuient et la dure réalité de son couple à la dérive. Sa femme qu'il a contaminée l'abandonne, en laissant derrière elle deux enfants adorables. En plus de cette impasse inattendue, Papy, pour remonter la pente, doit essayer de vaincre un virus qui se trouve être le poids des clichés, une maladie contre laquelle il va falloir batailler ferme. C'est au cœur de ce double combat que le film se déploie, sous une avalanche d'angles bien léchés.

Kinshasa y affiche ses couleurs, jusqu'à dans ses sombres habitations traversées par la boue. Une ambiance glauque où l'ignorance est chez elle, et ouvre une fenêtre sur le refus de croire en l'espoir. Bien empêtrée dans cette boue de l'ignorance, il y a la femme de Papy. Pour elle, toutes les garanties qu'offrent les anti-rétroviraux sont de la poudre aux yeux. Le Sida est là, son irréversible victoire aussi. Plus que les mots, l'hébétude de ce personnage raconte mieux le désastre annoncé. Prisonnière de ses fausses croyances, sa descente aux enfers peut commencer … Le film le dit en ralliant une métaphore où la victime tourbillonne sur elle-même, avec le rouge en arrière plan. Même avec cette glissade vers la mort, on veut toujours croire que tout n'est pas perdu.

Des scènes loufoques accompagnent le drame, maintiennent vivant ce désir d'une issue heureuse, même dans le Sida. Et c'est là toute la force de cette fiction, qui maintient captif le regard, jusqu'au dénouement final. Autre vertu de ce film basé sur une histoire réelle, le fabuleux jeu des acteurs. L'expression des visages, leur désespoir farouche, le jeu des enfants dans la cour, autant d'images touchantes qui délivrent de formidables messages d'espoir. Pour un monde plus humain. Finalement, l'espoir n'est jamais, jamais, perdu.

Fortuné Bationo

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