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53ème Festival International du Cinéma de Valladolid (Espagne)
Les états d'âmes du monde
critique
rédigé par Lotfi Ben Khelifa
publié le 06/01/2009

La 53ème session de la Semaine Internationale du Cinéma de Valladolid (Seminci) au nord de l'Espagne, a eu lieu du 24 octobre au 1er novembre 2008. Avec une programmation dense ; comprenant, en premier lieu, pas moins de 21 films de long- métrage et 13 films de court-métrage en compétition officielle, d'autres sections compétitives ou non, avaient drainé un public nombreux dans toutes les salles de projection et à toutes les séances diurnes et nocturnes. Ce festival détient une grande popularité ; d'une part, grâce à la qualité indéniable des films qu'il propose et d'autre part par la présence d'une multitude de films commerciaux, à la limite. Sans aucune recherche au niveau du langage cinématographique, ces films font rappeler les films de série "B" d'hier ; avec des happy ends attendus et des histoires banales à dormir debout ! Aux films de basse facture, d'autres chefs-d'œuvre, par contre, cohabitaient dans la programmation du festival de Valladolid.

L'estomac est bien plein !

À Valladolid, la vision des films était à satiété ; comme dans une " Grande bouffe" en allusion au film de Marco Ferreri à qui le festival rendait hommage, ainsi qu'à son complice : le scénariste Rafael Azcona, avec qui il avait formé un duo créatif. Douze films avaient donc constitué cette section-hommage intitulée : Matrimonio a la italiana (Mariage à l'italienne), titre du livre édité à cette occasion par le festival. Les films choisis avaient étaient réalisés entre 1963 et 1988. Cela allait d'Une histoire moderne, datant d'ailleurs de 1963, à Come sono buoni i bianchi (1988). Un documentaire de 50 minutes sur Marco Ferreri et intitulé : Irreverente Ferreri de Maite Carpio, réalisé en 2007, faisait partie de cet hommage. Le cinéma de Ferreri est singulier, révolutionnaire, excentrique et contre les sociétés oppressives.
D'un autre côté, L'Estomago (L'Estomac, une histoire gastronomique), film brésilien en compétition, de Marcos Jorge, réalisé en 2007 et coproduit avec l'Italie, avait remporté le grand prix du festival " L'Espiga de oro", en l'occurrence, ainsi que le prix Pilar Miro de la meilleure première œuvre et le prix d'interprétation masculine à Joâo Miguel, qu'il avait reçu en ex-aequo avec l'acteur espagnol Unax Ugalde pour son rôle dans : La bonne nouvelle d'Helena Taberna. L'originalité de l'histoire du film, son traitement intelligent du quotidien simple d'un employé de restaurant sous un accent ironique, son rythme narratif, le naturel du jeu de ses acteurs et ses excellents montage et bande sonore, avaient motivé le jury officiel à lui attribuer ces prix. Ce jury était formé de : Latif Lahlou, réalisateur marocain (Président), Parviz Kimiavi, réalisateur iranien, Juanjo Puigcorbé, acteur espagnol, Cayetana Guillén Cuervo, actrice espagnole, Beatriz de la Gandara, actrice espagnole et Gerardo do Olivares, réalisateur espagnol. Le même film avait reçu le prix du jury des jeunes, composé de douze membres.

Une fenêtre et une bouffée d'air frais

La Ventana (La Fenêtre), long-métrage argentin en compétition officielle, réalisé par Carlos Sorin et coproduit avec l'Espagne en 2008, avait reçu le Prix du Jury FIPRESCI " pour la sincérité que dégage une histoire émouvante ayant lieu dans un univers clos, mais ô combien ouvert à l'imagination et à la liberté." Le Jury FIPRESCI était composé de : Furio Fossati (Italie, Président), Maya Dimitrova (Bulgarie), Lotfi BEN KHELIFA (Tunisie), Leopoldo Munoz (Chili) et Antonio Santamarina (Espagne).

Un temps pour l'histoire

Tel est le nom attribué à une section documentaire compétitive, dont le jury était composé de : Manuel Perez Estremera, réalisateur et producteur (Espagne, Président), Almudena Carracedo, documentariste espagnole, résidant aux USA et Francisco Javier de la Plaza, auteur, universitaire et historien du cinéma (Espagne). Vingt et un films étaient en lice pour les prix. Le premier prix a été attribué en ex-aequo aux films : 33 Youm (33 jours) de Mai Masri (Liban) et Le cœur de Jenin de Marcus Vetter et Leon Geller (Allemagne). 33 jours est d'une durée de 70 minutes et présente les portraits de quatre personnages durant la guerre livrée par Israël au Liban pendant l'été 2006. Quant au Cœur de Jenin, c'est un long-métrage documentaire de quatre vingt neuf minutes. Il a été tourné à Jénine, en Palestine occupée, durant l'année 2005, dans un camp de réfugiés palestiniens. Le Prix du jury de la Jeunesse a récompensé le film allemand : Berlin-Buenos Aires, les larmes de ma mère d'Alejandro Cardenas Amelio ; pour la capacité de raconter une histoire personnelle à partir des souvenirs, intégrant des éléments et des techniques inhabituels permettant de définir et de coprendre les personnages.

D'autres hommages avaient marqué cette 53ème session du festival de Valladolid. Ils furent rendus au réalisateur japonais Shohei Imamura et à Luis Buñuel, avec une exposition et un livre tirés de l'album de sa famille. Le cinéma mondial prenait donc rendez-vous à Valladolid. Et outre le Liban, la Jordanie y participait en compétition officielle avec le premier long-métrage Captain Abou Raed du réalisateur Matalka. Un film plutôt quelconque, qui serait destiné aux enfants.

Lotfi BEN KHELIFA

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