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Tanger fête le cinéma marocain
10ème festival national du film (Tanger 2008)
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 12/01/2009
Amina Barakat
Amina Barakat

La 10ème édition du festival du cinéma marocain qui s'est tenu à Tanger du 13 au 20 décembre 2008 n'est certainement pas comme les précédentes. C'est une édition spéciale car elle coïncide avec une date assez importante dans l'histoire du cinéma national qui fête sa 50ème année depuis le premier film Le fils maudit réalisé par feu Mohamed Osfour, le doyen des réalisateurs marocains et cela en 1958. C'est donc un rendez vous spécial pour tous les professionnels qui œuvrent pour le 7ème art.

Il y a quelques années encore, le Maroc comptait dans sa filmographie qu'un nombre très réduit de films, signés par des réalisateurs marocains, qui ont travaillé dur pour pouvoir financer leurs projets en frappant à toutes les portes à une époque où on ne pouvait pas parler d'un cinéma marocain, mais uniquement de films marocains. Aujourd'hui on assiste à une évolution impressionnante au niveau de la qualité et la quantité des films. C'est une production qui dépasse 15 longs métrages et plus de 40 courts métrages, un taux très important par rapport aux pays arabes et africains malgré les problèmes qui entravent cet art tel que le piratage organisé, le nombre de salles commerciales qui disparaissent, la distribution des films peu enviable……

L'anniversaire de notre cinéma s'annonce donc positive par la présence des professionnels de l'image venus l'applaudir et le soutenir, pour sa qualité et sa présence aux festivals internationaux où son passage n'est pas timide, mais très honoré par les prix qu'il rafle à chaque participation.

On peut donc sûr que notre cinéma est mûr par son âge mais très jeune par sa production et la croissance des jeunes qui sont sur place et ont choisi de se mettre derrière la camera. Il vient s'ajouter ceux installés ailleurs : en France, en Belgique, aux Etats Unis et autres … Ce qui prouve que le cinéma est en bonne santé côté production. Reste à lui trouver des remèdes pour le protéger et lui garantir un épanouissement réel.

Le festival s'est déroulé dans de bonnes conditions avec ses habitués, critiques du cinéma et journalistes nationaux et internationaux, ainsi que ses invités. Quatorze (14) longs métrages et autant de courts étaient en lice. La nouveauté dans cette édition spéciale est la présence de deux films berbères dans la section des longs métrages et de même dans la section du court métrage. Autre nouveauté c'est que le festival est devenu annuel avec comme lieu permanent la belle ville de Tanger située au nord du Maroc.

D'autres activités parallèles aux représentations filmiques ont été organisées telles que la table ronde sur le cinéma marocain à laquelle ont participé des producteurs, réalisateurs et distributeurs, un hommage a été rendu aux regrettés du cinéma marocain (l'acteur Hassan Skalli, le distributeur et exploitant Abdelwahed Benkirane, l'acteur Abderrahim Bargach, le réalisateur Hassan Moufti, le compositeur Mohamed Cherraf et le jeune acteur Chams Zinoune) et enfin la signature de livres sur le cinéma.

La soirée de la remise des prix s'est déroulée en la présence de tous les invités du festival, le jury de longs métrages - composé de l'Égyptien Samir Farid comme Président et Rosana Sergui productrice italienne, Bochra Alami présentatrice d'émission marocaine, Michel Ouédraogo délégué général de Fespaco, Amadou Tidiane Niagane directeur général du cinéma sénégalais, Mohamed Sallou chercheur marocain, Khalil Damoun critique de cinéma marocain, comme membres - a attribué :
Le grand prix du festival à Whatever Lola wants de Nabil Ayouch
Le prix spécial des 50 ans du film marocain à : Nos lieux interdits de Laila Kilani
Le prix spécial du jury au long métrage Les cris de jeunes filles des hirondelles de Moumen Smihi
Le prix de la première œuvre au film Le temps des camarades de Chrif Tribek
Le prix du scénario à Amours Voilées de Aziz Salmi
Le prix du premier rôle féminin à Hoda Sedki pour le film Kharboucha
Le prix du premier rôle masculin à Omar Lotfi et Anas Baz pour le film Casa Negra
Le prix du 2ème rôle féminin à Saadia Ladibe pour Amours voilées
Le prix du 2éme rôle masculin à Mohamed Benbrahim dans Casa Negra
Le prix de l'image à Abdelkrim Derkaoui pour Itto Titrit
Le prix du son à Emmanuelle pour Casa Negra
Le prix du montage à Julien Foure pour Kandisha
Le prix de la musique originale à Tamazight Oufella

Pour la compétition des courts métrages les prix sont revenus aux films :
Le chant funèbre du réalisateur Mohamed Mouftakir (le grand prix du festival)
Sellam et Démétan de Mohamed Amine Benamraoui (prix du scénario)
Et une mention spéciale à Paris sur mer de Mounir Abbar
Quant aux prix de la critique et de la presse, ils ont été attribués à Izorane de Azalarabe Alaoui et Casa Negra de Noureddine Lakhmari Sellam et Démétan de Mohamed Amine Benamraoui

Sur ce, les festivaliers se sont donnés rendez vous pour l'année prochaine.

Amina Barakat

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