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La Trilogie des Amours, de Laurence Attali
critique
rédigé par Lotfi Ben Khelifa
publié le 09/02/2009
Même le vent..., 1999
Même le vent..., 1999
Baobab, 2000
Baobab, 2000
Le Déchaussé, 2003
Le Déchaussé, 2003
Le Temps d'un film, 2007
Le Temps d'un film, 2007
Laurence Attali
Laurence Attali
Oumou Sy
Oumou Sy
Cheikh Lô
Cheikh Lô
Isseu Niang © Raphael Millet
Isseu Niang © Raphael Millet
Ndary Lô
Ndary Lô

Autant métaphysique que philosophique, La Trilogie des Amours sont trois courts-métrages de la réalisatrice franco-sénégalaise Laurence Attali. Elle nous prend dans un voyage au Sénégal et à travers ces œuvres, la scénariste-réalisatrice exprime, tout d'abord, son amour profond pour ce pays qu'elle a aimé et qui l'a adoptée et elle approfondie ensuite sa réflexion sur la vie, l'amour et la mort. Ces films ont été réalisés entre les années 1999 et 2003.

Dans Même le vent, réalisé en 1999, les rencontres sont fortuites et annoncent un voyage sur le chemin de la vie, pendant dix huit minutes, le temps du film. Et si le chauffeur de taxi, qui roule dans les rues de Dakar, peut même voir le vent qui traverse, cela vient annoncer le côté anecdotique, mais aussi cérébral du thème. Dans une traversée de l'abstrait et aussi simples qu'ils paraissent l'être, les personnages vont au-delà de leur situation première et précaire. Les situations tournent parfois à l'invraisemblable et c'est là où résident quelques secrets de l'Afrique, de son quotidien et de la résignation des habitants de Dakar à vivre ainsi que Dieu l'aura voulu.

D'un autre côté, le court-métrage Baobab, datant de l'an 2000 et d'une durée de vingt-quatre minutes, se situe entre le documentaire et la fiction. Un autre voyage truffé de questionnements sur l'arbre légendaire qu'est le baobab. L'attachement à cet arbre mythique et plusieurs fois centenaire, y est exprimé. La quête des significations que porte cet arbre, de ses secrets enfouis, y prend le dessus. Le baobab symbolise le Sénégal et donne lieu à une réflexion sur ce pays africain. Le baobab est de plus, personnifié. La réalisatrice l'a rencontré dans ses rêves où il lui fit des confidences. Ici l'amour est mystérieux ; comme les Djins qui habitent au fin fonds des baobabs.

Et tel un vieux conte, Le Déchaussé nous raconte, en trente trois minutes, un autre amour : une mise en exergue d'un amour contradictoire et tenace, un amour impossible. Amour perdu, amour retrouvé, sur fond de musique Jazz, l'histoire se lie et se délie, dans cette fable d'amour et de musique. Le Déchaussé a pris forme, après que la réalisatrice ait pu le préparer durant Le Temps d'un film. La genèse du Déchaussé fusse-t-elle dure, le résultat s'annonce de lui-même, avec des tons qui frisent le surréalisme, à travers ces rencontres et ces va-et-vient entre les religions monothéistes, la vie et la mort, l'amour et le désamour. Un film drôle et à thèse et une histoire labyrinthique à souhait.

Lotfi BEN KHELIFA

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