Le festival international du film de Berlin en Allemagne (05 au 15 février) a été l'occasion pour des professionnels du cinéma africain d'avoir de précieux échanges avec leurs collègues venus des quatre coins du globe.

À chaque Berlinale, son feuilleton d'échanges fructueux avec le reste du monde. Des patrons de festival, des réalisateurs de films et des critiques issus de 27 pays ont été invités par le ministère allemand des affaires étrangères et par le Goethe Institut pour un marathon de discussions autour du cinéma et de ses différents enjeux. Six participants africains ont rallié ce projet enraciné au cœur d'un des festivals les plus importants au monde. Au nombre des heureux élus, qui ont aussi découvert le fonctionnement de certaines institutions allemandes, la réalisatrice camerounaise Hélène Ebah, le réalisateur burundais Amani Ndikumana, la réalisatrice et productrice du Malawi Villant V. Ndasowa, le réalisateur et producteur marocain Kamal El Kacimi, le Nigérian Teddy Hanmakyugh, directeur de l'Institut national du cinéma (NFI) et un critique venant de la Côte d'ivoire.

Selon Hélène Ebah, cette initiative est louable pour l'opportunité qu'elle offre dans le domaine de la formation : "Il y a ici 27 acteurs de la vie cinématographique, cela fait 27 possibilités d'échange. Je ne sais pas s'il y a une meilleure possibilité d'échange que celle qu'on est en train de faire : c'est une initiative incroyable" se réjouit-elle. Pour elle, cette parfaite intégration dans le festival est quelque chose d'agréable : "On fait partie du jeu. On a accès à tout et à tout le monde et cela est très important", affirme-t-elle.

Pour le réalisateur burundais, Amani Ndikumana, c'est avant tout la bonne compréhension des dossiers de financements de films qui donne a cette rencontre tout son bel esprit. Toujours selon lui, ce rendez-vous entre gens de divers horizons démontre qu'on peut s'unir et réfléchir ensemble au-delà de toute barrière politique, religieuse ou ethnique.
Pour le Nigérian, cette plate-forme représente une indiscutable opportunité de se faire de nombreux contacts. Au cours de la rencontre avec quelques animateurs de Talent Campus, un projet ambitieux de la Berlinale de formation de jeunes réalisateurs, Teddy Hanmakyugh a aussi plaidé pour une meilleure intégration des réalisateurs de son pays, dont la plupart ne demandent qu'à être bien formés.

Fortuné Bationo