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Alain Sembène (fils aîné du cinéaste) :
"Je ne m'attendais pas à un hommage aussi grandiose"
critique
rédigé par Yacouba Sangaré
publié le 06/03/2009
Yacouba Sangaré
Yacouba Sangaré
Alain Sembène
Alain Sembène
Sembène Ousmane
Sembène Ousmane
Mame Birame Diouf, ministre de la Culture du Sénégal
Mame Birame Diouf, ministre de la Culture du Sénégal
Michel Ouédraogo
Michel Ouédraogo

Pour sa 21ème édition, le FESPACO rend un hommage appuyé à Sembène Ousmane, le célèbre cinéaste décédé le 09 juin 2007. Plusieurs manifestations ont été initiées en son honneur. Présent à Ouagadougou, son fils aîné Alain Sembène porte un regard sur cette avalanche d'hommages à son géniteur et surtout porte un témoignage sur celui qui était pour lui plus qu'un cinéaste, un père.

Le 21ème Fespaco perpétue la mémoire d'Ousmane Sembène. Une avenue de Ouaga porte désormais son nom. Dimanche, un panel et une exposition lui ont été consacrés. Pensez-vous le Fespaco fait-il assez pour votre père ?

Assez, c'est relatif. Je suis sûr que les Burkinabés voudraient encore faire plus. Je suis vraiment étonné par la grandeur de cet hommage qui est pour moi immense. Il y a eu une avenue Sembène Ousmane, une statue Sembène Ousmane, la chambre Une à l'hôtel Indépendance. Il y a cette salle de conférence, des portraits d'Ousmane Sembène partout. C'était tout simplement grandiose. Pour moi, c'est une histoire d'amour entre Sembène Ousmane et le Burkina Faso.

Avez-vous le sentiment que, comme l'ont déjà dit certains cinéastes, que son ombre plane le Fespaco 2009 ?

Ah oui, Son ombre est partout. J'ai un fort sentiment, comme s'il y avait un étouffement, il est partout. J'étais allé souper dans un restaurant, il n'y a pas longtemps et il y avait son portrait en face de moi. Il est partout et en même temps il n'est nulle part. Il y a ce sentiment de plein et de vide. Parce que je pense qu'il manque aussi.

Vous avez annoncé samedi, votre volonté de transformer la demeure de votre illustre en un espace culturel, en un musée précisément. Quelle sera sa vocation principale ?

Je tiens à préciser que c'était la volonté de mon père d'avoir cet espace, et de faire un espace culturel de sa maison, Galle Ceddo. L'idée est donc venue de lui. Cet espace aura deux parties. Il y aura la maison elle-même, là où il a vécu, où il a créé la plupart de ses œuvres cinématographiques. Cet espace permettra à ceux qui le désirent de rentrer dans l'intimité de l'artiste, de voir comment il a vécu. Il y aura un autre espace qui sera centré vers le futur. On lui rendra naturellement hommage en présentant ses photos, ses trophées, mais aussi on rendra aussi hommage à ceux qui sont aussi disparus. Je pense à Paulin Soumanou Vieyra, Djibril Diop, Ababacar Samb… et autres. J'ai eu la chance de les connaître. C'étaient mes tontons. Il s'agira aussi de permettre aux jeunes générations de faire connaissance avec tous ces œuvres et de permettre le développement du cinéma africain. Il viendra aussi en aide à l'art et au cinéma en Afrique.

Allez-vous faire de la production cinématographique ?

Pour l'heure, ce n'est pas à l'ordre du jour. On ne peut pas tout faire. Je ne suis pas encore de la profession.

Justement, parmi ses enfants, y en a-t-il qui ont des prédispositions pour les métiers du cinéma ?

Non. Pas pour le moment. Nous sommes trois. Et personne n'est dans le cinéma.

Ce milieu vous effraie t-il ?

Il y a peut-être un peu de tout ça. Mais, parfois le destin nous pousse à faire des choses qu'on ne pensait pas réaliser.

L'Afrique connaît le cinéaste. Mais qui était l'homme Sembène Ousmane ?

C'était une personne qui avait un caractère bien trempé. Ce n'était pas une personne de compromis. Pour moi, il était très très rigoureux. Il aimait travailler. Je l'ai toujours connu travailleur et rigoureux. Avec lui, à la maison, il fallait toujours travailler, être sincère dans le travail, être autonome, s'assumer.

Sembène Ousmane voulait réaliser un film sur Samory Touré. Allez-vous donner suite à ce projet ?

Pour le moment, nous préférons gérer le projet du Musée et on verra plus tard.

entrevue réalisée par
Yacouba Sangaré
(Côte d'Ivoire)

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