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Cinéma, tourisme, patrimoines culturels
Pas mal comme thème !!!!
critique
rédigé par Godefroy Macaire Chabi
publié le 17/03/2009
Godefroy M. Chabi
Godefroy M. Chabi
Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres), 2008, Adama Drabo et Ladji Diakité
Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres), 2008, Adama Drabo et Ladji Diakité
Les Feux de Mansaré, 2009, Mansour Sora Wade
Les Feux de Mansaré, 2009, Mansour Sora Wade
Mansour Sora Wade en 2005 à Dakar
Mansour Sora Wade en 2005 à Dakar
Mansour Sora WADE et son actrice principale, Khady NDIAYE Bijou, au FESPACO 2009
Mansour Sora WADE et son actrice principale, Khady NDIAYE Bijou, au FESPACO 2009
L'Autre Moitié du ciel (Shtar m'haba), 2008, Kalthoum Bornaz
L'Autre Moitié du ciel (Shtar m'haba), 2008, Kalthoum Bornaz
Kalthoum Bornaz
Kalthoum Bornaz
Gbéhanzin, le rêve inachevé, 2007, André Marie Johnson
Gbéhanzin, le rêve inachevé, 2007, André Marie Johnson

À juste titre peut être !!! Beaucoup y ont vu une invite au "cinéma décor" et une énième tentative de réduction ou de chosification du cinéma africain. Mais à moins de verser dans de la rigidité à outrance, la 21ème édition du Festival panafricain de cinéma et de la télévision d'Ouagadougou n'aura guère démérité en nous sortant un thème franchement bon et rassembleur.
N'y a-t-il pas là un fondement profond de la création et des moyens de l'entretenir puis un terreau de conservation et de perpétuation d'une richesse intergénérationnelle ?

Avouons que l'envie des organisateurs de mettre le cinéma au service du développement du tourisme et du patrimoine permet de sortir inévitablement de l'ornière un tourisme qui tangue au milieu des vagues d'amateurisme par endroits et soumis à toutes sortes de tribulations.

Or le tourisme africain et le patrimoine ont plus que jamais besoin des professionnels de l'art pour arrêter leur état de torpeur. Voilà pourquoi il est juste de sentir l'apport du cinéma comme lui-même élément touristique de taille.
C'est alors une nouvelle ère qui s'ouvre dès lors que le tourisme et le patrimoine ne seront plus laissés aux seuls soins d'individus qui y voient leur chasse gardée. Car à ce niveau se remarquent les échecs dans un secteur pourtant porteur d'éléments de réussite et de développement économique.

L'affaire des tours opérateurs

Le FESPACO devenu au fil des années un carrefour d'opportunités, on est en droit de remarquer cette année l'intérêt du thème dans le déplacement dans la capitale burkinabé de quelques opérateurs touristiques venus cette fois-ci tenter leur chance en termes de contacts, d'explorations, de propositions, d'échanges et de projets pour le futur. Avec les pistes d'actions non encore révélées, ils peuvent à juste titre rêver. L'on ne peut du coup mieux espérer, et tout ceci devra donner l'espérance aux professionnels du cinéma qui pourront désormais trouver l'accompagnement nécessaire dans leurs activités.
Lorsque l'on s'accorde tous sur le fait que le problème de financement demeure le talon d'Achille de la production d'œuvres cinématographiques en Afrique, il est en même temps objectif d'anticiper sur les retombées du mariage cinéma, tourisme.
La tendance va s'activer si tous les acteurs parviennent à une prise de conscience élevée et que chacun joue efficacement son rôle dans la chaîne d'actions à mettre en œuvre.
Ce qui suppose qu'au-delà des simples acteurs touristiques privés et des professionnels du cinéma, les Etats doivent maintenant changer de cap en s'implantant plus durement dans la nouvelle dynamique en cours de création.

Les films y passent

En observant de près certains films sélectionnés à ce festival, à l'image de Fantan Fangan des Maliens Adama Drabo et Ladji Diakité, Les Feux de Mansaré du Sénégalais Mansour Sora Wade, Shtar M'haba de la Tunisienne Kalthoum Bornaz, Gbêhanzin Le Rêve inachevé, film documentaire béninois de André-Marie Johnson, il est évident qu'à moult égards, il y a une volonté de cristalliser l'ambition de valorisation du patrimoine culturel africain. Ces films, vecteur et passerelle de la culture à travers des pratiques et des figures emblématique à l'image de Gbêhanzin démontrent fortement que le cinéma africain doit réorienter sa mission et conquérir une autre cible pour être plus complet. Ce qu'il a par ailleurs insuffisamment tenté de faire jusqu'à présent.
Il serait hypocrite de croire qu'il a fallu le FESPACO 2009 pour secouer une telle ambition… et de penser qu'en Afrique les cinéastes n'ont jamais été familiarisés avec elle. Le grand mérite ici c'est la démarche pédagogique qui a consisté au rappel.

Les films en eux-mêmes par le jeu de la sauvegarde et de la conservation ont l'impérieux devoir de souvenir. Ceci indique à quel point la cinémathèque doit être intégrée désormais avec plus d'intensité à l'idée de création pour oser voir le film entrer dans une logique intergénérationnelle.

Godefroy Macaire CHABI

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