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Le cinéaste ivoirien Désiré Ecaré n'est plus
... Kozoloa Yéo aussi
critique
rédigé par Fortuné Bationo
publié le 19/04/2009
Fortuné Bationo
Fortuné Bationo
Désiré Niamkey Écaré
Désiré Niamkey Écaré
Visages de femmes
Visages de femmes
Les Trois bracelets
Les Trois bracelets
Kozoloa YÉO
Kozoloa YÉO
Kozoloa YÉO
Kozoloa YÉO
Souleymane Koly
Souleymane Koly

Il a été le premier cinéaste ivoirien à brandir un prix au cours d‘un festival. Désiré Ecaré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est mort à 70 ans.

Désiré ÉCARÉ

Celui qui a été emporté par la mort le 16 février 2009 à Abidjan rêvait d'une carrière cinématographique prolifique, mais ce sont finalement trois films que ses diverses occupations de fonctionnaire lui ont permis de lâcher à la postérité. Le premier film de Désiré Ecaré, Concerto pour un exil (1967, 42 min), obtient le Grand prix du Festival de Hyères.

Deux ans plus tard, il sort un second film de 60 min, À nous deux la France, une comédie musicale qui fait main basse sur le prix spécial à ce même festival. Deux lauriers qui sont parmi les tout premiers glanés par un réalisateur ivoirien. Mais c'est avec Visages de femmes, sorti en 1985 (prix de la critique à Cannes) que le réalisateur va s'attirer le glaive d'une critique moraliste, pour qui la scène d'ébats dans l'eau est une escale pornographique.
S'offusquant de ce jugement, Désiré Ecaré dont le verbe trinquait peu avec la diplomatie avait déclaré à l'endroit de la commission de censure, dans un numéro d'Ivoir'soir, repris dans le journal Fraternité Matin du 20 février 2009 : "Ces gens sont malhonnêtes. Ils sont atteints de cécité. Ce sont les mêmes qui soutiennent que c'est la publicité de la scène fameuse qui m'aide à vendre Visages de femmes. Lorsque vous présentez un produit de médiocre qualité, la publicité ne peut pas vous le faire vendre. Parce que le bouche à oreille permettra de bloquer l'action publicitaire. Il en ait de même pour un film [...]. Ce qui est contraire à notre combat, c'est d'empêcher de mettre dans nos films ce que nous avons envie d'y mettre. Car nous aussi, nous sommes capables d'avoir du bon sens et beaucoup plus que tous les censeurs réunis."

Pour Fadika Kramo, le personnage atypique qu'était Desiré Ecaré aurait pu faire beaucoup plus que cette filmographie, "parce qu'il en avait les moyens." Le cinéaste disparu était membre de l'Académie des sciences, des cultures d'Afrique, des arts et des diasporas africaines (Ascad).



Kozoloa YÉO

Avant lui, c'est Yéo Kozoloa que la Côte d'ivoire pleurait, le 14 septembre 2008. Auteur de plusieurs films publicitaires, il se révèle aux cinéphiles avec le film Petanqui, sorti en 1983. Cette œuvre de fiction, qui a reçu un prix dans l'ex-URSS a accueilli comme personnages Douta Seck, Sijiri Bakaba et Souleymane Koly.
Suivra un long silence de 17 ans au bout duquel écloront Les trois bracelets, en 2001. Très attendu, le film n'obtiendra pas cependant pas les ovations que le public réserve à ceux dont le come back est source de vibrante communion.
D'abord interdit aux moins de 13 ans, le film a été finalement jugé immoral et pornographique par la Commission nationale de la censure cinématographique. le cinéaste avait estimé que la vraie raison de cette censure se trouverait dans le fait d'avoir montré un charnier. Ce second long métrage a néanmoins été sélectionné au FESPACO 2001.

En janvier 2008, Yéo Kozoloa avait créé le Festival international de films documentaires, publicitaires et industriels de Korhogo (Festiko) qui lui tenait à cœur.

Fortuné Bationo

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