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62ème Festival de Cannes (13-24 Mai 2009)
Hind Sabri, Star égyptienne
critique
rédigé par Hassouna Mansouri
publié le 17/05/2009
Hassouna Mansouri
Hassouna Mansouri
Hend Sabry
Hend Sabry
Hend Sabry
Hend Sabry
Ibrahim Labyadh
Ibrahim Labyadh
Immeuble Yacoubian
Immeuble Yacoubian
Marwan Hamed
Marwan Hamed
Nouri Bouzid
Nouri Bouzid
Ahmed Essakka ou Ahmed El Sakka (Ibrahim Labyadh)
Ahmed Essakka ou Ahmed El Sakka (Ibrahim Labyadh)
Mahmoud Abdel Aziz
Mahmoud Abdel Aziz
Nour El Sherif
Nour El Sherif
Amr Waked
Amr Waked
Hend Sabry, en 2007
Hend Sabry, en 2007
Hend Sabry
Hend Sabry
Ahmed El Sakka (Ibrahim Labyadh)
Ahmed El Sakka (Ibrahim Labyadh)
Hend Sabry
Hend Sabry
Cannes 2009
Cannes 2009

Les films ont tout intérêt d'aller à Cannes pour ne laisser passer aucune chance de commercialisation. Les grandes sociétés de production hollywoodiennes ont compris cela depuis longtemps. Elles se déplacent avec toute leur armada de médiatisation, occupent les espaces publicitaires et organisent des projections parallèles. Un producteur égyptien semble avoir compris cela et en fait de même. Ibrahim Labyadh, le nouveau film de Marwan Hamed est projeté dans un cadre privé en marge du festival de Cannes. La production a déplacé toute l'équipe ; techniciens et stars accompagnent le film dans l'aventure cannoise.

Il n'y a pas longtemps, le même groupe, producteur et réalisateur avait mené la même opération avec une première super-production, Immeuble Yacoubian. L'opération ayant donné ses fruits puisqu'il a eu un succès énorme, l'équipe récidive avec Ibrahim Labyadh. Le film est conçu dans un esprit purement commercial. Présenté officiellement comme une œuvre qui traite (ou qui aurait l'ambition de traiter) de problématiques sociales, le film n'est autre qu'une recette usée de film d'action, mais en mauvaise imitation.
Tout est prétexte pour mettre en valeur les stars d'abord, puis une histoire à la trame très simple d'une vengeance mélangée à une histoire d'amour qui ne la complique pas trop. Les personnages sont très schématiques et n'ont aucune épaisseur. Les événements se succèdent rapidement, mais les personnages n'évoluent pas d'une once sur le plan psychique.

Pourtant le casting est des meilleurs. Tête d'affiche incontestable, Mahmoud Abdelaziz, trône à l'écran. Son jeu est sobre, sa présence remplie l'écran à la perfection. Il incarne de façon extraordinaire un vieux chef de gang dont le talent d'Achille est l'amour qu'il porte pour Hurya (Hind Sabri).
Amrou Waked est excellent dans le second rôle. C'est le seul personnage qui ait un semblant de profondeur. Par son physique et son jeu, il donne un sentiment humain qui peut toucher. Ahmed Essakka interprète le premier rôle. Il n'en est pas à son premier rôle d'action. Mais on l'emprisonne peut-être un peu trop dans ce type de prestation et de rôle sans aucune profondeur. Il devient trop répétitif et stéréotypé.

Coté féminin, après son excellent prestation dans Immeuble Yacoubian, Hind Sabri est maintenue dans le premier rôle féminin de Ibrahim Labyadh. Elle donne la réplique au géant Mahmoud Abdelaziz qu'elle a dû apprécier dans le feuilleton Rafat Alhajjan quand elle était adolescente ou même enfant. L'actrice tunisienne est consacrée par ce rôle comme une star égyptienne des films de gangster égyptien des années 70 et 80. Elle nous rappelle facilement les rôles interprétés par Raghda, Ilham Chahin, qui s'était illustrées dans leur duo avec les grands noms comme ceux de Nour Cherif, Farouk Fichaoui etc.

En effet, Hinda Sabri se présente désormais comme une star égyptienne dans le double sens du terme. Les producteurs parient sur elle en lui donnant des premiers rôles. C'est tout simplement la preuve qu'elle a la côte sur le marché. Mais le rôle qu'elle interprète reste réducteur pour son talent quand on pense à ceux qu'elle a interprétés avec le cinéaste tunisien Nouri Bouzid.
Hurya n'est qu'un faire valoir pour le héros, Ibrahim Labyad. Contrairement à son rôle dans Poupées d'argile, elle n'existe pas pour elle-même. Elle ne vaut que par son statut de centre de conflit entre le bon jeune gangster et le méchant vieux parrain de la mafia du hash. Elle est prise dans le filet d'un genre de film, et même pire, … un système de production qui n'est pas nécessairement salutaire.

De notre envoyé spécial à Cannes
Hassouna Mansouri

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