L'ex-députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, d'origine somalienne, protagoniste du court métrage de 11 minutes intitulé en anglais Submission (qui signifie "Soumission", en français) n'est pas encore au bout de ses peines. Elle est menacée de mort depuis l'assassinat en 2004 du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, avec qui elle avait écrit Submission, un film sur des femmes musulmanes. En début 2008, elle a demandé à la France de lui accorder la nationalité française.

Submission qui a coûté la vie au réalisateur controversé Theo Van Gogh est un court métrage qui se compose d'un long monologue d'une femme voilée à l'iranienne, narrant la privation de liberté dont elle est victime.
Submission trace de brefs portraits, avec des images-chocs de visages réduits en bouillie, de corps lacérés par des coups de fouet, de femmes musulmanes mariées de force, victimes de brutalités de la part de leur mari, violées par un oncle ou victime de brutalités en punition de leur adultère. Ces femmes sont filmées vêtues d'une cape, d'un foulard et d'un masque facial noirs, et d'une tunique noire quasi-transparente sous laquelle elles sont nues. À plusieurs reprises apparaissent des parties de leurs corps couvertes de versets du Coran sensés justifier l'oppression et la violence envers les femmes.

À travers ce film, le réalisateur dénonce la Charia, la loi islamique qui condamne à mort par lapidation la femme musulmane adultère. Autrement dit, le réalisateur dénonce les injustices faites aux femmes dans le silence, dans l'obscurité, au sein de leurs maisons et par les personnes les plus proches d'elles. Ces femmes parfois ne trouvent personne à leurs cotés dans un monde misogyne. Ce qui est évident dans ce film, c'est qu'il y a eu une très grande concentration sur la prière, le Coran écrit et prononcé par l'actrice, d'où l'assassinat du réalisateur le 2 novembre 2004 dans une rue d'Amsterdam par Mohammed Bouyeri, un islamiste de 26 ans.
Par sa naïveté, le pauvre réalisateur a payé de sa vie, ignorant sans nul doute que la religion est l'opium du peuple et que dans toute religion, il y a des fanatiques qui peuvent aller très loin. Pour plus d'un, l'assassinat du réalisateur de ce film est injustifiable car il n'a fait que s'exprimer et nul n'a le droit de l'empêcher.

"J'ai besoin d'aide", a déclaré à Paris en février 2008, l'écrivain et scénariste Ayaan Hirsi Ali. "À chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française. Je serais honorée d'avoir la possibilité de devenir française".
L'ex-députée hollandaise d'origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, scénariste du film et l'une des plus vives critiques du multiculturalisme aux Pays-Bas, vit désormais sous protection policière, après qu'une tentative d'assassinat contre elle ait été déjouée. En 2006, la nationalité néerlandaise lui fut retirée sur décision ministérielle, sous prétexte qu'elle avait fait une déclaration mensongère pour demander l'asile politique aux Pays-Bas. Déchue de la nationalité néerlandaise, elle perdait du coup son statut de députée au Parlement des Pays-Bas et, en même temps, la protection des services de sécurité du pays. Elle se décida alors à se réfugier aux États-unis avant de revenir en 2007 aux Pays- Bas où le gouvernement avait décidé de lui restituer la nationalité néerlandaise, sans toutefois lui accorder la protection des services de sécurité. Entre temps, une fois aux États-unis, les Américains ont expliqué qu'ils ne pouvaient prendre le relais de lui assurer sa sécurité car ils n'assurent que la sécurité des non-Américains dotés d'un statut officiel, pas celle d'une simple citoyenne.

Aujourd'hui, la musulmane très pieuse qu'elle fut dans sa jeunesse, devenue l'une des principales ennemies des islamistes radicaux aux Pays-Bas, sa patrie d'adoption demande la nationalité française dans l'espoir que, devenue Française, la France pourrait assurer sa protection contre les extrémistes islamistes. À Bruxelles, elle a demandé aux députés européens le soutien de l'Union européenne pour sa protection physique.
Avec le spectre du sort de Theo Van Gogh qui plane sur elle, Ayaan Hirsi Ali affirmait après sa demande officielle : "Je n'attendais rien. Mais avec le soutien que m'apportent, depuis des mois maintenant, des intellectuels français, j'espère obtenir la naturalisation française parce que, sur le plan de la sécurité, ma situation personnelle est devenue de plus en plus périlleuse".

Justin AMOUSSOU