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Le pouvoir de la mort… a emporté Drabo
critique
rédigé par Almahady Cissé
publié le 23/07/2009
Almahady Cissé
Almahady Cissé
Adama Drabo
Adama Drabo
Adama Drabo
Adama Drabo
Michel Amarger
Michel Amarger
Adama Drabo et Ladji Diakité (avec le bonnet)
Adama Drabo et Ladji Diakité (avec le bonnet)
Ta Dona !
Ta Dona !
Maïmouna Hélène Diarra dans Taafe Fanga, 1997
Maïmouna Hélène Diarra dans Taafe Fanga, 1997
Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres)
Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres)
Adama Drabo, sur le tournage de Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres)
Adama Drabo, sur le tournage de Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres)
Adama Drabo devant le Centre national de la cinématographie du Mali
Adama Drabo devant le Centre national de la cinématographie du Mali

Comme un séisme, la nouvelle a secoué tout le monde culturel en général et celui du cinéma en particulier. Adama Drabo l'auteur de Taafé Fanga - Pouvoir des femmes et de Fantan Fanga - Pouvoir des pauvres n'a pas pu comme tout mortel résister au pouvoir de la mort… le 15 juillet 2009.

Comme le disait notre confrère Michel AMARGER, en succombant le 15 juillet 2009, à une courte maladie, à l'hôpital de Bamako, Adama Drabo emporte la promesse d'une œuvre cinématographique en devenir.

Adama Drabo fut un militant des cause nobles jusqu'au dernier souffle. Avec le 7ème art il a voulu refléter toutes les facettes et mêmes les tares de la société malienne.
D'abord avec Niéba (La journée d'une paysanne), en 1986 il rend hommage au Nyéleni - femme exemplaire et courageuse - en retraçant la journée exemplaire d'une femme, en montrant les multiples tâches qu'elle doit accomplir sans négliger son rôle d'épouse et de mère.

En 1991, visionnaire, il signe son premier long métrage de fiction, Ta Dona ! (Au feu !). Il dépeint un tableau sombre de la déforestation, où malgré le courage d'un jeune forestier, les feux de brousse se multiplient sur fond de corruption.
Peu de temps après survinrent les évènements de mars 1991…
Ce premier essai, fut un coup de maître !
Ce premier long métrage a été salué par les professionnels et la critique.

Six ans de silence

En 1997, il signe son deuxième long métrage, Taafé Fanga (Pouvoir de pagne).
Dans cette fiction, il a voulu mettre en exergue le pouvoir des femmes. Tout en voulant bouleverser les mœurs, il est resté cependant très attaché aux valeurs sociales et traditionnelles.
Cette fiction a connu un succès éclatant auprès du public.
D'énergie débordante avec une inspiration fertile, la même année, il projette de réaliser pour la télévision malienne Kokadjè, qui veut dire littéralement "Laver propre", une série de 13 films de 26 minutes. Adama Drabo confirmera sa notoriété de "grand" avec Kokadjé qu'il tournera qu'en 2003.

Après une longue pause, il revient en co-réalisation avec Ladji Diakité avec Fantan Fanga (Le pouvoir des pauvres), en 2009.
Cette dernière œuvre a été réalisée selon ses proches pour être projeté au Fespaco.
Visionnaire ? Comme s'il savait que c'était son dernier Fespaco. À défaut de remporter l'Étalon, ils ont eu la mention spéciale du jury.

Au dernier Fespaco, il nous confiait plein d'espoir : ‘'je travaille à achever ma trilogie…''
Après Taafé Fanga, Fantan Fanga, il travaillait sur Le pouvoir du savoir (Doni Fanga)

Hélas ! Imprévisible, la mort l'a arraché à notre affection. Mais comme le dit le célèbre poète sénégalais Birago Diop, "Les morts ne sont pas morts…"

Almahady Cissé

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