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Clap Ivoire 2009
La révélation de jeunes talents
critique
rédigé par Emmanuel Sama
publié le 12/09/2009
Kitia Touré et les jeunes réalisateurs sur le plateau
Kitia Touré et les jeunes réalisateurs sur le plateau
Kitia (en costume gris) et des critiques de cinéma d'Africiné. Debout : Fortuné Bationo (en bleu), Kiné Sène (au milieu) et Emmanuel Sama (en gris).
Kitia (en costume gris) et des critiques de cinéma d'Africiné. Debout : Fortuné Bationo (en bleu), Kiné Sène (au milieu) et Emmanuel Sama (en gris).
Ag Mohamed de l'UEMOA, entre les lauréats Adjaho Samson et Solange Houessenon
Ag Mohamed de l'UEMOA, entre les lauréats Adjaho Samson et Solange Houessenon
Papa..., de Aïcha Thiam, Sénégal
Papa..., de Aïcha Thiam, Sénégal
Aïcha Thiam
Aïcha Thiam
Ingrid Sodzine AGBO
Ingrid Sodzine AGBO
Une journée d'enfer, de Ingrid S. Agbo, Togo
Une journée d'enfer, de Ingrid S. Agbo, Togo
Au-delà du miroir, de Henry Porquet, Côte d'Ivoire
Au-delà du miroir, de Henry Porquet, Côte d'Ivoire
Yao Norbert Etranny, Coordonnateur général de Clap Ivoire
Yao Norbert Etranny, Coordonnateur général de Clap Ivoire

Clap Ivoire 2009 a éteint ses projecteurs par la proclamation de son palmarès, plus garni cette année, le samedi dernier (06 septembre) à l'allocodrome de Yopougon (Niangon-sud). Les œuvres des jeunes cinéastes amateurs de l'espace UEMOA ont gagnés en qualité et les autres activités fort enrichissantes.

L'ouverture en fanfare de la 9ème édition du festival concours des films vidéo courts métrages des jeunes cinéastes amateurs de l'UEMOA a été marquée par l'annonce de deux importantes évolutions.

Des avancées notables

Les responsables du festival et la commune de Yopougon ont scellé le mariage parfait en s'accordant à loger définitivement les éditions de Clap Ivoire dans la" capitale culturelle de la Côte d'ivoire". Le représentant du Président de la commission de l'UEMOA, Monsieur Ag Mohamed, appréciant le choix de ce site définitif estime que Yopougon, cité cosmopolitique par excellence devient de ce fait "Capitale culturelle de l'UEMOA". Finit le nomadisme, du café-théâtre de Treichville, à l'hôtel Ivoire et à la mairie de Cocody, le festival à un logeur soucieux de son développement.

Le Maire de Cocody, Gbamnan Djidan Jean Félicien, a promis de lui apponter tout son soutien pour le consolider comme référence du cinéma sous-régional, une pépinière où les jeunes talents se préparent les jeunes talents à affronter l'arène des grands au FESPACO.
Le coordonnateur général de Clap Ivoire et directeur général du CNAC (Centre National des Arts et de la Culture), Monsieur Yao Norbert Etranny a salué la généreuse disponibilité de la commune de Yopougon qui accueille le festival depuis deux ans et il a demandé aux représentants de OIF et de l'UEMOA d'être leurs avocats auprès de leur institution pour le chemin à poursuivre. Le comité de Clap Ivoire, soucieux d'aller au delà de la consécration d'un seul lauréat par an ont trouvé en Canal+ Horizons - Côte d'Ivoire (RCI) un sponsor attentif qui a permis d'instituer cinq nouveaux prix. Ces nouveaux prix sont dédiés aux métiers techniques de l'image et du son scénario, son, photo) ainsi qu'à l'interprétation féminine et masculine.
Ces prix constitueront des challenges qui inciteront les jeunes cinéastes à l'amélioration constante de leurs productions par une recherche plus sérieuse de professionnels avérés pour leur tournage et la post-production.

La durée règlementaire des films en compétition a été revue. Elle passe de 13 minutes au maximum au format standard de 26 minutes. Cette adaptation favorisera une diffusion et des achats plus faciles des films lauréats de Clap Ivoire.

L'une des dernières innovations de cette édition est la réalisation d'un court métrage par les apprenants du traditionnel atelier de formation qui se tient dans le cadre du festival.
Cinq jours durant une vingtaine de jeunes ont suivi avec attention les leçons du réalisateur ivoirien Kitia Touré sur le thème "la création du film, du scénario au montage". Sous sa direction, Ils ont écrit, réalisé et monté un court métrage d'application.Cette première portée des ateliers de formation a pour titre "Ah ! Les garçons d'Abidjan", si faux avec les demoiselles.

Le "bangui" s'est bonifié

Clap Ivoire 2009, pour les habitués du festival, aura été une excellente cuvée. Les 16 jeunes cinéastes amateurs des huit pays de l'UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Sénégal et Togo) ont présenté des films d'excellente facture dans l'ensemble surtout au plan des fictions.
Les 16 Films en compétition (une fiction et un documentaire par pays) ont fait vibrer ou arracher des émotions fortes aux spectateurs de l'Allocodrome de Yopougon. Certains films primés ont accroché notre regard.

"A qui le tour ?" du jeune réalisateur béninois Samson Adjaho a survolé la compétition. Ce court métrage plonge le spectateur dans le monde impitoyable des hôpitaux africains où le corps médical reste froid devant l'angoisse des accompagnants, les traite avec mépris et, pire, les arnaque sans pitié. Samson s'est inspiré de la tragique fin de son père relatée par sa mère pour donner vie à un monde de non communication en usant de gros plans sur l'entente lancinante des parents sursautant aux brèves apparitions des médecins annonçant le plus souvent un décès.

Nous retiendrons l'humoristique "Une journée d'enfer" de Ingrid Sodzine Agbo du Togo, dans lequel le mauvais rêve de Michael est en passe de devenir réalité à son réveil. Il perd son emploi pour avoir raté la signature d'un contrat et se fait cocufier. Le déclencheur (les mêmes vêtements, les mêmes propos de son épouse) à l'ouverture du film se retrouve à la fin présageant des malheurs de cette "Journée d'enfer".

Le documentaire "Brûle en moi" de la réalisatrice Solange Sénalidé Houessenon sur la fabrication clandestine du "koutoukou", un breuvage fort alcoolisé, de l'abattage du palmier à la distillation de la sève a soulevé les ovations du public.
Ce breuvage fait des ravages en Côte d'Ivoire et dans la sous-région. Les images des maquis et des propos élogieux des consommateurs pour ce "tord boyaux" ont amusé le public. Pourvu que le message de modération dans la consommation et l'industrialisation de cet alcool incontrôlé passe.

Deux autres films ont également flatté notre rétine.
Le conte du Malien de Yoro Diakité, qui a pour titre "L'Orphelin" nous montre Mohamed, un garçonnet maltraité par sa marâtre. Il recevra la protection de génies habitant un arbre. L'arbre protecteur lui donne tout ce qu'il désire comme nourriture. La méchante femme arrive à percer son secret. L'arbre va l'emprisonner de ses cordes et lui faire jurer de s'occuper des orphelins comme ses propres enfants. Le prix du public lui est revenu.

Le montage syncopé et les effets spéciaux géniaux de "Au-delà du miroir" du réalisateur ivoirien Porquet Henry sont de réels plaisirs optiques et augurent de l'éclosion d'un cinéaste à la démarche originale à suivre. Le seul comédien de cette fiction sur l'exil intérieur a brillé dans l'incarnation fort réussie d'un écrivain tourmenté, alcoolique et fumeur qui cherche son image dans un miroir déformant.

À travers ces quelques œuvres parmi tant d'autres tout aussi excellentes, l'on peut affirmer que le "bangui" (vin de palme) de Clap Ivoire se bonifie au fil des éditions.

Asseoir la crédibilité

Dans le souci du strict respect du règlement de Clap Ivoire, des instructions ont été données au Jury. Ainsi certains films sélectionnés par leurs pays ont été écartés.
Le Burkina Faso présentait "Béodaaré - un jour nouveau" de Salam Zampaligré en fiction et "Femmes à l'ombre" d'Odette Ibrango en genre documentaire. Deux films fort appréciés du public. L'un pour avoir, par l'anecdote, traduit la fracture entre les dirigeants africains et leur peuple dont ils sont coupés ; l'autre a suscité de la tristesse et de la révolte contre le sort d'une femme jetée en prison sous de fausses allégations. L'on y appréhende mieux la dure vie des femmes en milieu carcéral africain.

Les critères les plus importants dans ce festival de court métrage sont ceux bien entendu de la durée du film (26 minutes au maximum) et de la date de production (18 mois au plus).
Le jury a également appliqué l'article 12 du règlement général qui stipule "la mention Clap Ivoire suivie de l'année en cours et le titre du film, les nom et prénoms ou pseudonymes du réalisateur ainsi que ceux de l'équipe de tournage doivent figurer au générique. L'œuvre qui ne comporte pas ces mentions sera éliminée"
Une polémique est née autour de la récompense attribuée à un film qui aurait dû être éliminé.
Si cette plainte est fondée, le jury et les responsables de Clap Ivoire devraient à l'avenir être plus vigilants enfin d'éviter de créer des "frustrations" selon les termes d'un candidat malheureux et donner raison aux détracteurs du festival.

Emmanuel Sama
journaliste, critique de cinéma

Palmarès Clap Ivoire 2009

Prix Canal + Horizon
Prix du public
L'orphelin, de Yoro Diakité, Mali
150.000 FCFA

Prix du meilleur scénario
A qui le tour ?, de Samson Adjaho, Bénin
600.000 FCFA

Prix du meilleur son
Brûle en moi de Solange Houessenon, Côte d'Ivoire
350.000 FCFA

Prix de la meilleure photo
Une journée d'enfer, de Ingrid Agbo, Togo
350.000 FCFA

Prix de la meilleure interprétation féminine
A qui le tour ?, de Samson Adjaho, Bénin
350.000 FCFA

Prix de la meilleure interprétation masculine
Au delà du miroir, de Henry Porquet, Côte d'Ivoire
350.000 FCFA


Prix CNAC
2eme Prix Documentaire
PAPA, de Aïcha Thiam, Sénégal
500.000 FCFA + trophée

2eme Prix fiction
UNE JOURNEE D'ENFER, de Ingrid Agbo, TOGO
500.000 FXFA + trophée

Prix spécial du jury
GAOUSSI, LE MARIAGE PARFAIT, de Doyigbé Lionel M. Ulrich, Bénin
300.000 FCFA + trophée


Grands Prix
Prix UEMOA Documentaire
BRULE EN MOI, de Solange Houessenon, Côte d'Ivoire
1.000.000 FCFA + trophée

Prix fiction UEMOA
A QUI LE TOUR ?, de Samson Adjaho, Bénin
1.000.000 FCFA + trophée

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