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Auguste Bernard Kouemo Yanghu, réalisateur de Waramutsého!
"Être reconnu au Cameroun est particulièrement important pour moi"
critique
rédigé par Jacques Bessala Manga
publié le 14/09/2009
Jacques Bessala Manga
Jacques Bessala Manga
Bernard Auguste Kouemo Yanghu
Bernard Auguste Kouemo Yanghu
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Waramutseho!
Steve Achiepo
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Écrans noirs 2009
Écrans noirs 2009
Ciné Sud de Cozes 2009
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19è Festival Cinema Africano, d'Asia e d'America Latina (Milano, 2009)
19è Festival Cinema Africano, d'Asia e d'America Latina (Milano, 2009)

Le réalisateur camerounais de "Waramutsého!" espère être primé lors de la 13e édition des Écrans noirs.

Waramutsého! est programmé en compétition officielle des courts métrages des Écrans noirs. Quel sentiment de revenir avec une œuvre qui a déjà été distingué au Fespaco ?

J'éprouve un plaisir particulier d'être dans mon pays, car quelles que soient les joies qu'on n'éprouve à être distingué à l'étranger, on ne se sent mieux que chez soi. Il y a une émotion particulière à savoir quelle sera la réaction du public qui vous a vu apprendre et grandir face au produit que nous leur présentons. Être reconnu au Cameroun est particulièrement important pour moi, pour ma carrière, car la reconnaissance de chez soi est un resourcement qui peut être un plus pour des projets futurs. La reconnaissance camerounaise ne sera pas de trop. Bien au contraire, elle sera plus importante que toute autre reconnaissance.


Qu'est ce qui vous a inspiré d'écrire sur le génocide rwandais ?

Il faut préciser quelque chose. Le film a un ancrage dans le génocide rwandais, mais le film est d'abord une histoire d'amitié, de relation entre humains. Le film aurait pu avoir un ancrage sur le conflit en Palestine, entre musulmans et chrétiens. Je voulais travailler sur un sujet qui a été biaisé par toutes les autres œuvres que j'ai regardées. La gravité de ce qui s'y est passé méritait que je l'aborde sous cet angle de la tolérance. Il y avait toujours cette tendance à stigmatiser, voire à attiser les haines qui se sont établies entre Hutus et Tutsis. J'ai voulu transcender la différence et montrer que la relation entre hommes est au-dessus de toutes les catégorisations. Je pense qu'en tant qu'Africain, traiter de ce sujet grave dans le sens que je l'ai fait, était une démarche inattendue.


Combien de temps le film a pris pour être produit et à quel prix ?

Le scénario a été écrit en 2005. Le tournage a été achevé en fin 2008. La première projection presse a eu lieu en mars de cette année au Fespaco. C'était une option de mûrissement, car, mon film a beau être un court métrage, il a fallu que je prenne du temps pour en réduire au maximum les critiques. Pour moi, un film est un film, long ou court métrage, il faut être rigoureux jusqu'au bout. Il faut prendre tous les projets cinématographiques avec la même exigence. C'est l'application de out ce que j'ai pu apprendre de mon métier jusqu'ici. C'est une démarche didactique à laquelle j'invite les jeunes cinéastes en Afrique. Il y a des réalisateurs très célèbres dans le monde qui n'ont fait que des courts métrages. Ce n'est pas un genre mineur au cinéma. Bien au contraire.
Globalement, le film a coûté 45 000 euros (Ndlr. 29.475.000 Fcfa). J'ai eu la chance de trouver une productrice qui a été séduite par le projet. Nous avons frappé à plusieurs portes, mais certaines ne se sont pas ouvertes. Mais notre détermination n'a pas décru. Heureusement, certains ont cru en nous et ils ne regrettent pas. En même temps, je suis content de mériter la confiance qui a été placée en moi.


Quelle importance Waramutsého! aura-t-il sur votre carrière ?

Le film a été troisième du court métrage au dernier Fespaco. Nous avons eu le premier prix et le prix de la ville de Milan au festival de Milan. Nous avons reçu le prix du public au festival Plein Sud de Cozes (en Charente Maritime). Toutes ces distinctions sont autrement importantes pour le cinéaste que je suis, car elles vont permettre d'ouvrir, nous le souhaitons, d'autres possibilités de production.
Déjà, des chaînes de télévision nous contactent pour acheter Waramutsého!. D'autres sont sur le point de le faire. Le film a encore de bonnes perspectives de rentabilisation.


Vous sentez-vous dans la peau du porte-étendard de la nouvelle génération de cinéastes camerounais ?

Je suis juste un cinéaste qui essaye de faire au mieux le métier que j'aime. Je ne me sens pas supérieur à certains de mes compatriotes dont j'apprécie le professionnalisme. On a des parcours différents certes, mais, j'ai encore beaucoup à apprendre des aînés. Et même, on est jamais accompli tout à fait, parce qu'il y a des dynamiques permanentes dans le métier de cinéaste.

Entretien réalisé par
Jacques Bessala Manga

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