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Venu de France, de Blaise Kilizou ABALO
Le travers de l'immigration
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 06/10/2009
Charles Ayetan
Charles Ayetan
Blaise Kilizou ABALO
Blaise Kilizou ABALO

Le deuxième long métrage de fiction du réalisateur togolais Blaise Kilizou Abalo, intitulé "Venu de France" vient d'être projeté en première à la presse, le vendredi 25 septembre 2009 à partir de 10 heures dans la grande salle du Centre Culturel Allemand (Goethe Institut) de Lomé.

Ce film de 99 minutes propose aux cinéphiles l'histoire de Godwin, fils unique de la famille Akoli, envoyé en Europe pour des études en économie et gestion des entreprises. Six années plus tard, celui-ci revient au pays au terme de ses études, "complètement changé, arborant ce qu'il est convenu d'appeler un nouveau look, un autre way of life". Quelle conduite ses parents doivent-ils faut-il tenir face à un fils désormais méconnaissable ? Le mariage arrangé entre Godwin et Anita par leurs parents respectifs aura-t-il lieu face au bel amour entre la même Anita et Paul, l'artiste ?

Le titre "Venu de France" fait sans doute penser à ces voitures qui viennent de France. Mirage. C'est simplement une métaphore du scénariste et réalisateur Blaise Kilizou Abalo qui compare l'immigré débarqué de France à l'état piteux des voitures d'occasion qui nous viennent d'Europe : "C'est une sonnette d'alarme pour interpeller les parents de l'importance du suivi des jeunes envoyés aux études en Europe et ailleurs".
Ce film traite différents thèmes tels que : immigration, conflit de génération, trafic de drogue, sexe, viol, matérialisme, intérêt individuel, etc.

Tourné avec du matériel numérique (caméra HDV) et d'un coût d'environ 36 millions de F CFA, "Venu de France" est coproduit par trois maisons de production - Best Production, Lidaau Production et OPS/BIM - avec la participation du Ministère de la Communication et de la Culture du Togo. Il a bénéficié entre autres du concours d'acteurs Béninois, Burkinabés, Ghanéens, Togolais et de techniciens venus du Bénin, du Burkina Faso et du Togo.

À l'issue de la projection, l'acteur Arnold Epaminondas dans le rôle de "Godwin" nous a confié sa surprise et sa joie face au personnage qu'il a incarné : "ça me fait un coup de cœur et je suis fier de contribuer quelque peu à changer un peu les mentalités et les comportements par rapport à ce personnage de mauvais caractère".
Les comédiens sont à encourager car certains sont à leur premier essai à l'instar de Jérôme Marchelli, dans le rôle de l'artiste "Paul Aguessy" : "C'est la première fois que je joue dans un film et j'en suis fier. Mais quand j'ai vu le résultat à l'écran, je me suis dit si c'était à refaire je donnerai encore plus de moi-même".

Si le scénario propose quelques belles digressions qui arrachent rire et sourire au spectateur, il ne laisse pas moins remarquer quelques expressions au rythme théâtral. Le jeu et la diction de certains acteurs ne résistent pas moins à cette tentation de genre artistique.
L'universitaire et romancier togolais à la diction d'un enseignant modèle de la langue française, Daniel Dosseh Lawson-Body, y joue un rôle principal comme père de l'immigré Godwin "Venu de France". On peut redouter que cet enseigneur-chercheur de profession, auteur du roman "La déméninge" paru en avril 2009 soit tenté de dénicher quelque coquille malencontreuse dans le texte du scénario ou du moins dans le dialogue des acteurs.

Quoi qu'il en soit, "Venu de France" est un film qui accroche le spectateur au point qu'il ne sent pas couler les 99 minutes de fiction.

Charles Ayetan

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