AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 924 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Festival International de Film de Rotterdam 2010
A la recherche du cinéma africain
critique
rédigé par Espéra Donouvossi
publié le 31/01/2010
Espéra Donouvossi
Espéra Donouvossi
Julie Ramaïoli
Julie Ramaïoli
I love you
I love you
Nora (Nora Chipaumire: A Physical Biography)
Nora (Nora Chipaumire: A Physical Biography)
Samba Félix Ndiaye, cinéaste (1945-2009)
Samba Félix Ndiaye, cinéaste (1945-2009)
Mahamat-Saleh Haroun
Mahamat-Saleh Haroun

"Où est l'Afrique?", cette question se pose à la 39éme édition du festival international de film de Rotterdam qui se déroule du 27 janvier au 7 février 2010 aux Pays-Bas. A la question, des hommes s'y sont mis, des moyens y sont investis et des matériels mobilisés, mais la bonne réponse sera-t-elle trouvée ? La thématique est intéressante. Le festival international de Rotterdam, l'un des plus grands d'Europe, trouve ainsi à travers son panel spécial Afrique la formule d'une certaine reconnaissance du jeune cinéma africain oublié par des festivals comme Cannes et autres. Peut-être que Rotterdam a pitié de l'Afrique !!!
Ce qui est déjà certain, c'est l'immense programmation des films africains qui viennent de tous les coins du continent. Du Nord au Sud, de l'est à l'Ouest, le cinéma africain est fortement représente a cette 39 édition du festival de Rotterdam. En attendant les grands débats autour du cinéma africain, les projections quotidiennes des films africains émeuvent déjà les cinéphiles présents à Rotterdam cette année. Malgré le temps très froid avec moins de 5 degrés et contre la pluie des neiges, les cinéphiles ne peuvent contenir leur désir de voir ce qui se fait réellement en Afrique. Malheureusement, tous ne trouvent pas de places dans les salles de projection.

Hommage à l'homme du 4 Août

Une partie de l'histoire africaine est racontée à travers le film tourné au Burkina Faso par Julie Ramaïoli coréalisé avec Alessandro Gagliardo, Giuseppe Spina en 2008. Même père même mère ne dure que 11 minutes mais raconte d'une façon artistique la vie et la philosophie politique du plus grand révolutionnaire de la Haute Volta aujourd'hui Burkina Faso. D'ailleurs nombreux ceux qui connaissent déjà l'histoire de Thomas Sankara, mais la manière de la raconter ici dans ce film donne l'impression d'une autre vision sur cette révolution qui se veut approfondie mais en réalité totalement enterrée par le régime actuel. Le bruit en fond sonore ainsi que les voix-off du début jusqu'à la fin du film n'empêchent guère les réalisateurs de faire parler les interlocuteurs directs de ce documentaire. Une manière peut-être pour dire qu'il y a beaucoup de plaintes, beaucoup de murmures et beaucoup de débats qui font couler des salives au Burkina Faso depuis l'assassinat de Thomas Sankara. Néanmoins, le film donne un peu l'impression d'une Afrique toujours en plainte, une Afrique révoltée ou même une Afrique affamée-.
Mais bien d'autres films de la soirée du 29 Janvier dans les salles de cinéma à Rotterdam montreront une autre image de l'Afrique.

Le briquet qui allume des applaudissements...

Quand on fait du film sans budget, cela s'appelle Cinemahantra à Madagascar. Cinemahantra d'une duree de 7 minutes n'a pour personnage qu'un briquet. Réalisé par Randriamananjo Manohiray en 2009, il montre bien que sans budget on peut faire du cinéma. Un briquet et une main ; tout le film est fait de ce casting. Très simple, très comique et très mémorable, l'euphorie des cinéphiles en dit vraiment long. Les étincelles d'applaudissement montrent bien que le briquet peut allumer autre chose que le feu.

C'est dans cette même atmosphère que la sélection des films africains à Rotterdam contribue à la fête du cinéma sur place. Le cinéma africain aura toujours ainsi marqué son passage à travers ses thèmes d'amour, du devoir de mémoire, du combat pour une meilleure vie et de nécessité d'humanisation à tout point de vue.

I love you de Rogerio Manjate du Mozambique, en 3 minutes parle d'une simple manière d'aimer en toute sécurité sanitaire dans un pays situé à côté du pays le plus contaminé par le vih/sida, l'Afrique du Sud. C'est ainsi une utilité sociale du cinéma en Afrique qui est approuvée.
Sa force magique et extraordinaire sera montrée dans Nora, une poésie du corps avec une belle linguistique corporelle qui raconte toute l'histoire d'une jeune danseuse originaire du Zimbabwé. Ce film réalisé en 2008 par Alla Kovgan et David Hinton ressemble à un spectacle de danse filmée à première vue. Mais à y voir de plus près, il devient une oeuvre magique qui parle sans les mots.

Les petits annoncent les grands !!!

Dans le programme de Rotterdam, des grands noms du cinéma africain tels que Mahamet-Saleh Haroun, Adama Drabo, Ladji Diakité, Dyana Gaye, Moussa Touré, Samba Félix Ndiaye, Minky Schlesinger, Olivier Hermanus, Léandre-Alain Baker et bien d'autres sont sélectionnés, même si aucun film africain n'est en compétition officielle. Le vrai festival d'hommage au cinéma africain commence à partir du 02 février prochain ici à Rotterdam.

Espéra G. Donouvossi (Envoyé Spécial)

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés