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TROIS QUESTIONS A… Jean-Marie BARBE, responsable des formations d'africadoc
Montrer autre chose que le sport, le Sida, les coups d'Etat...
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 03/03/2010
Kiné Sène
Kiné Sène
Jean-Louis Barbe
Jean-Louis Barbe
Jean-Marie Barbe
Jean-Marie Barbe

Tous les films diffusés lors du festival Lumière d'Afrique sont des coproductions Nord-Sud. Comment les droits ont-ils été répartis ?
Jean M. BARBE :
Ces films sont coproduits entre le Nord et le Sud. Les producteurs du Sud n'ont jamais moins de 40 % des films. C'est-à-dire que les droits sont équitablement partagés. Chacun amenant sa part de travail et ayant sa part de recettes, même si les films ne ramènent pas beaucoup d'argent. Ce sont des films au budget relativement modeste, mais qui permettent à ceux qui le font de vivre honnêtement. On est dans des économies décentes. Un réalisateur, en faisant un film documentaire de 52 minutes qui va lui prendre entre six à dix mois par an, va avoir un salaire d'environ trois cent mille francs Cfa par mois pendant un an. Il va en plus faire travailler des techniciens du pays...

Est-ce équitable si c'est 40 % pour le producteur du Sud et 60 % pour celui du Nord ?
40 %, c'est le minimum. Parce qu'avec les producteurs du Sud il n'y a pas d'argent. L'argent est au Nord. On surévalue l'apport des auteurs de la technique du Sud. Si non, cela doit être normalement 15 % ou 20 % du budget. On le surévalue pour qu'ils aient au moins 40 % de la propriété du film. Mais cela, c'est lorsque le film se vend une fois qu'il est réalisé. Mais l'économie de ces films se fait avant la production, grâce à l'argent des télévisions et des institutions comme la Francophonie (Oif), des Fondations. On les répartit en fonction des frais, et comme une grande partie des frais, tous les frais de tournage, ont lieu dans les pays africains, le salaire du producteur du Sud et du réalisateur sont payés correctement.

Est-ce que les télévisions africaines sont impliquées dans les programmes d'Africadoc ?
Il y a une télévision africaine derrière chacun de ces films. Le problème aujourd'hui est que les télévisions africaines ne mettent pas d'argent sur les films. Maintenant, elles sont de plus en plus concurrencées par les télés privées, elles s'aperçoivent qu'elles ont intérêt à mettre un peu d'argent, à participer à la réalisation, de manière qu'elles aient un droit de diffusion sur ces films. Car ce sont des films forts (...). Il faut des diffuseurs en Afrique parce que ces films doivent être vus par les populations africaines, des diffuseurs en Europe et dans le reste du monde. Les films sont des portraits et des regards sur l'Afrique actuelle. Il faut qu'on nous montre autre chose que le sport, le Sida, les coups d'Etat et les danses. L'Afrique est complexe et riche. Ces films vont faire découvrir les Afriques actuelles.

Propos recueillis par Fatou. K. SENE

Voir le site officiel [africadoc.net]

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