Le plus grand investisseur dans la production de films au Bénin depuis quelques années revient avec sa dernière production distribuée en Vidéo Compact Disc (Vcd) intitulée "la Main noire". C'est une production à l'image Nollywoodienne.
Sortant complètement des réalisations thriller, Jean-Paul Amoussou alias "Oncle Bazar", acteur, producteur et réalisateur s'est engagé dans l'action. Premier du genre au Bénin, La main noire réunit de grands acteurs africains et européens tels que Lionel Richmir de la Suisse, Lubaki Frédérick Miantcha du Congo et Jean-Paul Menuga du Cameroun.
En Espagne, trois cyber criminels d'une trentaine d'années, dirigés par un jeune Basque, qui contrôlaient 13 millions d'ordinateurs esclaves (aussi appelés ordinateurs zombies) se font fait capturer grâce à une opération conjointe de la garde civile (police) et le FBI (Etats-Unis [1]) a annoncé le 03 mars la police espagnole.
La fiction parfois précède la réalité. Bazar, l'acteur principal du film La main noire est lui protégé par de multiples forces (divine, occulte et satanique) pour ne pas se faire avoir. Peignant de manière divergente deux histoires ayant un point commun, Jean-Paul Amoussou s'est lancé dans une expérimentation de production de genre en faisant un film d'action.
D'une durée d'environ 120 minutes, La main noire a été tournée au Bénin, au Gabon et en Côte-d'Ivoire.
Rien n'est gratuit ni facile car le vol nécessite plus d'intelligence et de malice que plusieurs activités saines. La cybercriminalité, que beaucoup de gens croient facile, est un vol virtuel et une activité malhonnête, mais positivement maligne et intelligente en vogue cette décennie. Ceux qui s'y adonnent visent un but, un objectif et font tout pour l'atteindre.
La main noire décrit la vie, les conditions et conséquences d'une bande de cybercriminels. C'est une activité qui demande en priorité, toutes les protections (satanique et divine) ; un business qui finit la plupart du temps par semer la guerre entre les gangs (Cybercriminels). C'est ce qu'essaie de mettre en image Jean-Paul Amoussou. Il démontre quelque part que c'est un travail à la chaîne dans lequel chacun apporte sa compétence intellectuelle, physique et relationnelle. "Bazar, où est l'argent ? J'ai dépensé tout ce qui est de mon pouvoir pour que cette affaire marche (l'arnaque). J'ai usé de tous mes charmes et relations", dit Chérita, une des associés de Bazar.
Les effets sont mal réalisés. Ainsi, pour ne donner que cet exemple, les coups de fusils ne sont que des effets lumineux sonorisés. Impressionnant, mais Nollywood fait mieux que ça. Néanmoins, cela accroche le spectateur.
L'argent fait le bonheur
Qui a dit que l'argent ne fait pas le bonheur ? Immensément riche, Bazar est devenu un donateur exceptionnel de la région. Une philanthropie bâtie sur des activités louches, n'est-ce pas ? Avec sa générosité, il a su rallier tous les chefs des confessions religieuses. Tous ceux-là prient pour ses affaires et pour sa personne. Là, il donne la leçon d'un bon homme d'affaires qui doit penser à son entourage. La générosité des riches a un revers, la plupart du temps. C'est ce qu'on peut constater à travers celle de Bazar dans La Main noire.
La guerre des mafiosos
Comme dans la mafia, la trahison est payée par la mort. Bazar sera la cible de ses acolytes. La protection de ses forces occultes et religieuses le sauveront-elles quand un sniper sera lancé à ses trousses par deux fois ? Ou encore quand les autorités publiques lancent une vaste opération contre lui ?
Le Ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique (Misp) ainsi que la Direction générale de la police nationale (Dgpn) se liguent contre Bazar et déploient de véritables armes de guerre. Sa garde rapprochée se laissera-t-elle corrompre ? En tout cas ses adversaires sont bien renseignés sur ses déplacements.
Comme rançon du succès de cette production, les cybercriminels du Bénin se nomment désormais "la Main noire".
Hector Tovidokou
