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Entretien avec Oncle Bazar, producteur et acteur du film Djibiti
" Le coût de la 2ème partie est estimé à 16 millions de francs CFA"
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 19/03/2010
Hector Tovidokou
Hector Tovidokou
Djibiti
Djibiti
Djibiti 2
Djibiti 2

6 mois après la sortie de Djibiti 1, vendu à près de quarante mille exemplaires de VCD (Vidéo CD), Oncle Bazar production livra en novembre 2008 la deuxième partie. Le producteur Jean-Paul Amousso confie que le coût de la deuxième partie de Djibiti est estimé à 16 millions de francs CFA, sous le label Oncle Bazar Production.

Vous avez sorti Djibiti - première partie en avril 2008. Et vous avez sorti en novembre 2008 la deuxième partie. Pourquoi ce long repos de six mois, alors que cela n'était pas dans votre habitude en matière de production de films ?

La première partie du film Djibiti connaissait une vente intéressante. Pour faire un bon bilan de celle-ci, nous devons laisser écouler le produit jusqu'à une baisse sensible. Nous avons aussi pensé laisser le film faire son temps pour en tirer assez de critiques qui puissent nous permettre de mieux réaliser la deuxième partie. Il nous fallait aussi assez de moyens pour rester dans les normes de la réalisation. Celles-ci que nous nous sommes imposées pour faire la différence entre les producteurs et réalisations existantes.

Vous avez pu obtenir ces moyens qui, je pense, vous coûtent les yeux de la tête, surtout que le pays est sous les feux de la rampe du changement depuis deux ans et les sponsors ne réagissent pas souvent, sauf qu'à des occasions de campagnes électorales ?

(Rires), Mon cher journaliste, nous n'avons pas le choix. Nous nous sommes déjà engagés. Donc, nous ne pouvons plus reculer. Ce repos nous a permis de mettre les bouchées doubles pour ne pas trahir nos fidèles cinéphiles africains en général et béninois en particulier. Certains ont cru en nous, et nous ont soutenu financièrement et matériellement.

Vous disiez de suite que le film a connu une vente intéressante. À combien l'estimez-vous jusqu'à ce jour ?

Vous savez, nous sommes au Bénin, et c'est très rare de flamber une vente discographique à dix mille exemplaires. Alors Djibiti est allé au-delà de ce rare plafond. À ce jour, nous avons vendu le film à près de quarante mille exemplaires. Nous croyions que la sortie de la deuxième partie va encore faire vendre la première partie parce qu'il y aura certainement des gens qui ne l'auront pas suivi et vont chercher à voir absolument.

Malgré les difficultés financières rencontrées, vous avez sorti la deuxième partie de Djibiti, disponible depuis début novembre. Peut-on connaître le coût de la production et le réalisateur ?

La deuxième partie de Djibiti coûte le triple de la première partie. Ainsi, nous pouvons l'estimer à 16 millions de francs CFA. Le réalisateur s'appelle Prince Ogoudjobi.

Nous avons constaté dans Djibiti 2 l'arrivée d'éminents comédiens notamment Gohou Michel qu'on ne présente plus et Orden Alladatin, directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Pourquoi ceux-là et les rôles qui leurs sont attribués ?

C'est un raccourci pour l'intégration régionale et sous-régionale. Pour Gohou, nous l'avons choisi parce qu'il fait partie des rares comédiens très connus en Afrique. Nous pouvons vous confier que la première partie de Djibiti avait trouvé acquéreur au Gabon et nous leur avons proposé de racheter la deuxième partie. Alors, ils nous proposent de faire jouer un comédien très connu. C'est ainsi que nous avons fait appel à Gohou. Il a joué le rôle du journaliste. Ceci n'a duré que deux jours pour amoindrir les frais. Vous n'êtes pas sans savoir le coût des artistes comme Gohou. Quant à Orden Alladatin, c'est un ancien comédien qui ne joue plus. Donc, il est de ceux-là qui meurent. Le faire jouer, c'est le revaloriser parce qu'il fait partie de ceux-là qui font encore vibrer la scène. Notons que ce film a réuni une soixantaine de comédiens béninois, nigérians et ivoiriens.

Djibiti est l'histoire de ce fameux receleur de véhicule nigérian d'origine nigérienne arrêté au Bénin en 2003 pour ses nombreux forfaits et extradé au Nigéria. La deuxième partie de Djibiti est la suite de son transfert au Nigéria ?

Pas tellement. Comme c'est un film, nous avons anticipé sur ce qui pouvait se passer et sa libération. En fait, nous avons une inspiration positive de son procès.

Combien de temps dure Djibiti 2 ?

Il dure cent minutes et laisse à la fin un suspens qui annonce la troisième partie.

Parlant de vous et votre compagnie de production, peut-on en savoir un peu plus ?

Je suis un humoriste révélé au public béninois par mon imitation des présidents anglophones par un "anglais approximatif".
Mon vrai nom est Jean Paul Amoussou, alias Oncle BAZAR. J'ai très tôt pris conscience de mon rôle de guérisseur des mœurs et de la tristesse. Durant des années, j'ai multiplié des pièces comiques et humoristiques à l'endroit du public béninois. Ma comédie musicale de sensibilisation à la protection de l'environnement "Petit pipi" a fait un raz de marée dans les ventes et le tour des écrans de télévision au plan national et international. Avec mon compagnon "Prince Yajo", de son vrai nom Irénée Tométin, nous avons formé un duo infernal admiré par le public. J'ai à mon actif aujourd'hui huit productions humoristiques avec plusieurs participations aux festivals. Ce qui a fait que j'ai pris l'engagement d'en organiser un chez moi : "Rire O Gras".
J'ai été nommé Officier de l'Ordre National du Mérite du Bénin. Initiateur de formation en marketing, président d'une mutuelle baptisée Mutuelle des Artistes pour le développement et la solidarité, je suis également responsable à l'organisation de la Fédération des Associations d'Artistes du Bénin.

Propos recueillis par Hector Tovidokou

Entretien réalisé en Novembre 2008

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