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Histoires pour enfants
critique
rédigé par Jean-Marie Mollo Olinga
publié le 23/03/2010

Ainsi peuvent être appréhendés les cinq courts métrages que vient de réaliser et de produire le comédien Daniel Ndo.

Après avoir bâti sa renommée dans des pièces bouffonnes, Oncle Otsama, de son vrai nom Daniel Ndo, vient de se muer en réalisateur. Pour ce faire, il s'en est donné les moyens. Financièrement et en ressources humaines. Subventionnée par le compte d'affectation spéciale du ministère de la Culture, son œuvre a également bénéficié du concours de professionnels locaux du septième art, notamment Barry Amayen et Samuel Biboum. Pour des films tournés en extérieur nuit, le premier, chef électricien, et le second, directeur photo, ont contribué à relever la qualité des images.

Les cinq films de Ndo sont, en fait, des contes. Des contes autour du feu, le soir au village. Ndo, qui a aussi de temps en temps interprété des rôles au cinéma, recrée cet univers qui a bercé l'enfance des quinquagénaires d'aujourd'hui. Conteur, et donc acteur de ces récits imaginaires, Daniel Ndo, par la magie des nouvelles technologies de l'information et de la communication, vient greffer la modernité au traditionnel, pour laisser libre cours à des histoires qui relèvent du fantastique et du merveilleux. La fille, le serpent-boa et le serment ; Les conséquences de la désobéissance ; L'origine de la pauvreté ; La malédiction du crapaud et La tête de la tourterelle sont, comme tout bon conte qui se respecte, autant de récits moralisateurs. Si les deux premiers attirent l'attention sur le salaire de la désobéissance - "qui n'obéit pas creuse sa tombe" ou celle de ceux qui leur sont proches -, le troisième met Dieu en scène : "Que chacun aille vivre selon la voie qu'il s'est choisie", conseille-t-il. Les deux derniers contes mettent l'accent sur la malédiction, qui rend ceux qui en sont frappés malheureux.

Films de genre, les cinq contes de Daniel Ndo font apparaître, au sein d'un univers crédible et reconnaissable (le premier et le second), des créatures étranges suscitant la peur. Du troisième au dernier, Ndo épouse le cinéma d'animation, et met en relief l'extraordinaire, tout en jouant sur la légèreté, la lumière, l'espace céleste. Ce qui suscite le ravissement, ou, à tout le moins, une crédulité béate. Cependant, ces courts métrages pèchent par certaines limites.
Dans le premier et le quatrième conte, si le conteur donne l'impression à certains moments de chercher son texte, ils souffrent presque tous du défaut d'étalonnage et apparaissent sous des couleurs saturées.

Par ailleurs, le casting présente des personnages sensiblement du même âge, qui jouent pour les unes le rôle de la mère, et pour les autres les rôles de fils ou de fille. Un problème qui aurait pu être résolu par le maquillage. Qu'à cela ne tienne, l'œuvre de Ndo a le mérite de venir s'inscrire dans un genre qui gagnerait à être davantage exploité par la cinématographie africaine. Pour le bonheur des tout-petits.

Jean-Marie Mollo Olinga

(Article paru dans le quotidien camerounais Le Jour)

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