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Entretien avec Salif TRAORÉ, cinéaste (Mali)
Atelier UEMOA (17-19 mai 2010, Ouaga)
critique
rédigé par Emmanuel Sama
publié le 16/06/2010
Emmanuel Sama
Emmanuel Sama
Le réalisateur Salif Traoré, à Cannes en 2010
Le réalisateur Salif Traoré, à Cannes en 2010

Propos recueillis par Emmanuel SAMA, en marge de l'atelier d'experts du cinéma et de l'audiovisuel (C.A.V) organisé par la commission de l'Union Monétaire et Économique Ouest Africaine (UEMOA).
Cet atelier s'est tenu les 17-19 mai 2010 à Ouagadougou (Burkina Faso). Il avait pour objectif d'examiner et de valider l'étude d'élaboration des textes communautaires sur la production, la circulation et la conservation de l'image au sein des États membres de l'Union. Ces travaux relancent le processus de mise en œuvre du Programme d'Actions Communes (P.A.C) adopté par la conférence des ministres en charge du cinéma et de la communication tenue à Bamako en 2004 (1er au juin 2004).

Salif TRAORÉ est cinéaste. Il est Président de l'Association des cinéastes du Mali.

E.S : Avec la tenue de cet atelier quelle est selon vous la place faite aujourd'hui à la culture au niveau de la commission de l'UEMOA ?

S.T : Cette question est vraiment la bienvenue dans la mesure où déjà l'Union Monétaire et Économique Ouest Africaine essaye de rattraper le tir. Depuis sa création, nos gouvernements ont ignoré la culture.

La commission est en train de ramener la culture comme une composante de l'économie. La culture est vraiment un pôle économique sans lequel l'on ne saurait rien faire.Il faut l'aider et lui donner la place qu'il faut. C'est ce que nous avons fait au cours de cet atelier.
Nous cinéastes, nous nous réjouissons qu'aujourd'hui, la problématique du transport de l'image à travers les pays de l'UEMOA ait été débattue.

E.S : Vous avez personnellement insisté sur la prise en compte du numérique dans la construction projetée de petites salles. Pouvez vous allez plus en profondeur sur cette question ?

S.T : L'amer constat est que les salles de cinéma sont fermées ou ont disparu. Ce qui veut dire que nous n'avons pas d'espaces d'exploitation pour nos films donc qu'il n‘y a pas de visibilité de nos œuvres.
L'UEMOA a l'intention de mettre en place des dispositions qui vont permettre de construire de nouvelles salles. Elles seront équipées en numérique ou avec du matériel obsolète, je ne le sais et c'est pourquoi j'ai insisté sur la question.
S'il s'agit encore d'équiper ces salles avec les mêmes matériels de projection qui existaient au préalable pendant qu'ailleurs il y a une évolution technologique cela ne vaudra pas la peine.

Aujourd'hui, il existe la possibilité de transporter par fichiers les films d'un pays à un autre, d'une salle à une autre, donc il faut anticiper. Les films seront mis en ligne et vendus via Internet et j'estime que nous ne devons pas négliger ces aspects.

Il faudrait que la commission de l'UEMOA nous aide à réaliser ce saut technologique, afin d'être au même niveau qu'ailleurs. Nous avons déjà accusé beaucoup de retard dans la production numérique et si nous devons continuer à accumuler des retards technologiques, je crois que nous ne sortirons jamais.

Propos recueillis par
Emmanuel SAMA

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