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Décès de Noureddine Kachti‏, critique de cinéma marocain
Imad Saber, Houda Sedki et Younes Reggab, rescapés
critique
rédigé par Rachid Zaki
publié le 05/07/2010
Noureddine Kachti (‏ (1956-2010
Noureddine Kachti (‏ (1956-2010
Houda Sedki
Houda Sedki
Younès Reggab, 2008
Younès Reggab, 2008
Minuit de Younès Regab (2008)
Minuit de Younès Regab (2008)
Noureddine Kachti
Noureddine Kachti

Ce dimanche 04 juillet 2010, vers 13h heure marocaine, le critique de cinéma marocain Noureddine Kachti est décédé dans un tragique accident de la circulation.

Sa voiture s'est renversée sur l'autoroute Tanger-Kénitra, au niveau de Sidi Allal Tazi, alors qu'il revenait du festival du cinéma hispanique de Martil, en direction de Casablanca où il vit. Les trois autres passagers sont des figures connus du cinéma : l'acteur Imad Saber ("Paradise Now", 2005) et son épouse l'actrice Houda Sedki ("Poupée (La), 2005 ; "Amal", 2006 ; "Amours voilées - Hijab el hob" 2007 et rôle principal dans "Kharboucha", 2008), avec le réalisateur et monteur Younes Reggab ("Caen et Abel", 2006 ; "Cigarette", 2006 et "Minuit", 2008).
Selon l'agence de presse marocaine MAP qui donne l'information, en citant des sources policières, les deux acteurs sont sortis indemnes de l'accident tandis que Younès Reggab, fils du cinéaste Mohamed Reggab (1942-1990), légèrement blessé, a été transporté dans une clinique de Kénitra près des lieux du drame.

Le lendemain lundi 05 juillet, Noureddine Kachti a été enterré à Casablanca, vers 17h (GMT), en présence d'un grande partie des cinéastes et critiques de cinéma marocains venus des quatre coins du Royaume. A cet enterrement a assisté également le directeur du Centre Cinématographique Marocain Mr Noureddine Saïl qui par sa présence, a donné un signal fort, et a montré toute l'importance que le défunt avait dans notre paysage cinématographique. Des centaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage à notre cher Noureddine.

Noureddine Kachti fût un vrai militant du cinéma.

Marié et père de deux enfants, Noureddine Kachti est né le 27 octobre en 1956 à Berkane (Maroc). Journaliste et diplômé en histoire et critique du cinéma, il enseignait l'audiovisuel à l'école supérieure des Beaux Arts de Casablanca, depuis septembre 2000. Auteur d'une centaine d'articles en arabe et en français, il était membre de la rédaction de la revue cinématographique "CINE-MA" (créée en 2004) et ainsi que de la rédaction de la revue "Ciné mag" depuis 2006.

Sur le plan associatif, Kachti était membre fondateur de l'association des critiques de cinéma au Maroc ainsi que de l'association culturelle DAR EL WASSEL à Aïn Sebaâ (Casablanca), et ancien membre du bureau du Ciné Club "Cinéma nouveau" à Ain Sebaà dont il fut l'animateur principal. Il animait d'autres ciné clubs : au centre culturel français (1989- 1990) et à la fédération des œuvres laïques de Casablanca (FOL) de 1989 à 1994.

Il a rédigé plusieurs dossiers de presse et participé à divers festivals de cinéma.

Il a fait de nombreux stages (de mise en scène / assistant réalisateur) sur les plateaux de cinéma : avec les réalisateurs Liliane de Kermadec ("El Jadida", 1986, France), Abdelkader Lagtaa ("Un amour à Casablanca - Hubb fî al-dâr al-bayda", 1991), Mustapha Derkaoui ("Je(u) au passé", 1994), Mustapha Derkaoui ("Les 7 portes de la nuit", 1994).

Noureddine Kachti a aussi travaillé avec de nombreux cinéastes, comme assistant-réalisateur : Jamal Belmajdoub ("L'homme de paille", 1997, fiction), Abdelhai Laraki ("Mona Saber", 2001, fiction), Adil Fadili ("Le sang trahi", 2004 ; "La mission", 2003, téléfilm), Ali Essafi ("Les femmes chikhates", documentaire, 2004) et Ahmed Boulane ("Les Anges de satan", 2006, fiction).

Il a réalisé en 2007 le documentaire "Portrait-s" qui est un portrait en vidéo du cinéaste Saâd Chraïbi dont il a été l'attaché de presse pour "Jawhara (Fille de prison)", sorti en 2004.
Outre ce film Saâd Chraïbi a écrit, produit et réalisé plusieurs longs métrages "Chroniques d'une vie normale" (1990), "Femmes … et femmes" (1998), "Soif" (2000), et "Islamour" (2007).

Parmi les projets de Noureddine Kachti figurait l'écriture d'un livre didactique sur la communication et le langage audiovisuel (cinéma et télévision), ainsi qu'un document sur l'histoire du cinéma marocain (support multimédia).

De Guinée, Sénégal, Togo, Mali, Maroc, plusieurs associations africaines de critiques et personnes membres de la Fédération Africaine de la Critique Africaine (FACC, basée à Dakar) ont aussitôt adressé leurs condoléances à la famille éplorée et à la nation marocaine.
En tant que membre de l'association marocaine de la critique, il était membre de la Fédération Africaine.

Hier il était parmi nous et aujourd'hui il habite nos cœurs à jamais. Noureddine Kachti est un homme rare, un vrai militant du cinéma. Avec son départ une mémoire du cinéma marocain a disparu. Car peu de cinéphiles marocains ont vu autant de films que lui. Il a voué sa vie au cinéma et est devenu l'ami de tous les cinéastes.

Sa vie était un éternel déplacement. Que de centaines de milliers de kilomètres il avait parcouru durant sa vie, d'un festival à l'autre, pour une seule et unique raison : voir des films. Encore et toujours. Jamais je ne l'ai vu quitter une salle de cinéma même si le film était un navet. Jamais je ne l'ai entendu prononcer que des mots indulgents des films qu'il a vus.
C'était ça Noureddine Kachti, un homme d'une timidité qui vous met parfois mal à l'aise. Une timidité qui frôle la naïveté. Un homme vrai que le cinéma marocain a perdu. En ce moment tragique où les larmes cèdent la place à un étrange sentiment d'asthénie je m'incline devant la volonté du créateur. Car c'est Dieu qui en a voulu ainsi.
Et me vient à l'esprit ce refrain de Nass El Ghiwane :
لا لا لا خيي ما زلت معانا
Non, frère, tu es encore parmi nous.

Que ton âme repose en paix

Rachid Zaki
Thierno I. Dia

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