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Rencontre avec Adel Abid, directeur du Fifak
Un florilège d'actions pour fêter la 25eme Edition
critique
rédigé par Samira Dami
publié le 01/10/2010

Cette année, le Fifak fête sa 25e édition. Qu'avez vous prévu pour célébrer l'événement?

Nous avons prévu plusieurs actions à cette fin.
Premièrement, une rencontre célébrant l'événement où l'on évoquera l'historique du festival qui a résisté à l'usure du temps au point de devenir une institution, une station obligée non seulement pour les cinéastes amateurs et les cinéphiles mais aussi les professionnels. La Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA), qui a aujourd'hui 49 ans, fêtera la 25e édition du Fifak qui sera consacrée au bilan de toutes ces années de passion pour le cinéma amateur. Nous tenterons d'y interroger notre histoire ainsi que celle de la fédération, de 1961 à nos jours à travers des témoignages de ceux qui ont vécu et accompagné cette merveilleuse aventure entre le festival et le public de Kélibia.

Deuxièmement : l'ouverture sera marquée par une projection en première mondiale de Mariage à trois visages, un long-métrage de l'Ivoirien d'origine martiniquaise Pierre Laba. Ce cinéaste talentueux a réalisé deux longs métrages à succès, Coupé décalé en 2005 et Danger permanent en 2006, avant de triompher avec son 3e long métrage : Le gaucher d'Abidjan qui a été choisi film de l'année 2009 au Burkina Faso. Mariage à trois visages est son 4e long métrage. Je vous rappelle en passant que Pierre Laba est depuis l'année 2000 le réalisateur attitré de la méga-star Alpha Blondy pour tous ses concerts à travers le monde.

mariages à 3 visages from Africiné www.africine.org on Vimeo.



Troisièmement, l'invitation du grand cinéaste argentin Pablo César, grand ami du Fifak et de notre cinéma amateur. En 1989, il a présenté un excellent film, La sainte famille. Deux ans plus tard, il est revenu parmi nous avec un projet très ambitieux, une fiction coproduite avec la FTCA. C'était une belle aventure de coproduction, loin de tous les schémas classiques. Ce film intitulé Equinoxe, le jardin des roses a été projeté à l'ouverture du Fifak de l'année 1991.
21 ans après, notre ami César sera de nouveau à Kélibia en tant que membre du jury international mais aussi afin de nous présenter des films réalisés par les étudiants de la prestigieuse école de cinéma de Buenos Aires, "Universidad del cine".

Issu d'une longue tradition, le cinéma argentin est aujourd'hui l'un des plus emblématiques du monde hispanique. Très prolifique dans les années 40 et 50 avec 60 films par an, il connaît une renaissance importante depuis le milieu des années 90 grâce entre autres aux jeunes cinéastes issus de l'Universidad del cine de Buenos Aires où enseigne Pablo César depuis 1992 qui parlera de son expérience dans ce domaine ainsi que de la jeune génération des cinéastes argentins.

Quatrièmement, une belle surprise attend les cinéastes amateurs, les cinéphiles et le public de Kélibia puisque nous présenterons un film inédit : Ballade inachevée réalisé en 1961 par le regretté Habib Chebil et que notre ami cinéaste Habib Mestiri a retrouvé dans les archives de la FTCA à l'occasion de la recherche qu'il entreprend actuellement sur l'histoire de la FTCA pour finaliser son long métrage Images saccadées produit par Radhi Trimèche. Voilà qui nous permettra d'annoncer l'opération de numérisation des archives de la fédération que nous entamerons à l'occasion de son 50e anniversaire. Sachez que la FTCA a produit, depuis quarante ans, une vingtaine de films par an et conserve dans des conditions précaires plus de 500 films (16mm, super 8 et vidéo) dont certains ont été signés par des jeunes cinéastes devenus aujourd'hui des professionnels célèbres. Espérons qu'avec la numérisation, le patrimoine de la FTCA sera sauvegardé.

Depuis la dernière édition, le Fifak est désormais un festival d'envergure internationale. Pourquoi ce choix, d'autant que cette année, le budget imparti est celui octroyé d'habitude au festival national, soit 25.000 dinars ?

Il est vrai que ce choix constitue pour nous une belle aventure artistique qui nous permet d'assurer une certaine continuité et une ouverture permanente sur les productions étrangères et, partant, sur les meilleurs films dans le domaine du cinéma amateur. Côté budget, et à partir de l'année prochaine, le Fifak bénéficiera des 35.000 dinars octroyés d'habitude par le ministère de la Culture à la session internationale. Mais pour pallier le manque au cours de cette session, la commission d'achat du ministère va acquérir plusieurs films de la FTCA. Une bonne partie de cet argent nous permettra de payer les dettes de l'année précédente, à défaut, encore une fois, de sponsorisation du festival, les sponsors rechignant plus que jamais à aider les manifestations culturelles. Nous tenons, par ailleurs, à remercier le journal Echaâb qui contribue à la réalisation de l'affiche et au catalogue du festival.

La production de la FTCA n'est pas toujours aussi prolifique, pourquoi ?

L'année dernière, nous avons produit 18 films et cette année 16, nous en avons sélectionné 9 pour la compétition nationale et nous avons observé une réelle amélioration au niveau de la qualité. L'envergure désormais internationale du festival y est pour beaucoup, ainsi que l'émulation avec les jeunes réalisateurs de films d'écoles.

Propos recueillis par Samira Dami

Article paru dans La Presse Magazine du 11/7/2010

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