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Hommage à Sotigui Kouyaté
L'homme-baobab
critique
rédigé par Almahady Cissé
publié le 01/03/2011

Dans le cadre de l'hommage à Sotigui Kouyaté, il est prévu une série de projections dont le film Sia, le rêve du Python (2002) de Dani Kouyaté au ciné Burkina le samedi 26 février à 21 heures. Dans ce film Sotigui Kouyaté tenait l'un rôle des rôles principaux, celui de chef des armées et de la police. Ce fut une occasion pour les spectateurs de rendre un vibrant hommage à l'illustre disparu.

Le jeu de l'homme…

Malgré le poids de l'âge, l'homme se reconnait à travers ce dynamisme, ce sérieux et cet engagement qui le caractérisent. Son jeu accroche et touche plus d'un spectateur dans ce grand film de Dani Kouyaté : Sia, le rêve du Python.
Dans ce chef d'œuvre, Sotigui Kouyaté (Wakhané Sakho) endosse une part pas des moindres aux côtés de Fatoumata Diawara (Sia Yatabaré), Hamadoun Kassogué (Kerfa le fou), et Habib Dembélé (Balla le griot).
(Wakhané Sakho) est détesté et craint par le peuple dans la pratique de sa responsabilité de chef des armées et de la police. Il incarne la violence du pouvoir (à travers ses soldats). Le souverain (Kaya Maghan) Kardjigué Laïco Traoré réprime durement son peuple malgré les conseils avisés de Wakhané.
Il est l''homme le plus important du dispositif sécuritaire, de par son engagement et son grand sens du respect de la parole donnée. Il se bat corps et âme pour rassurer le roi et lui permet de se maintenir au trône.
Un militaire reste avant tout un père sensible. Et c'est la grande leçon que Sotigui traduit à travers ce rôle que lui a offert son propre fils. Est -ce que cela ne renvoie pas à un aspect de la relation entre le cinéaste Dani Kouyaté et son père.

… Le baobab !

‘'C'est un grand acteur… je suis étonné de voir qu'à son âge qu'il puisse incarner un tel rôle'', a déclaré ému un spectateur à la fin du film.
"À travers le rôle qu'il incarne, il continue d'être une source d'inspiration pour la génération actuelle", renchérit une spectatrice. Avant de poursuivre : "j'ai aimé comment en fin stratège, il a porté au pouvoir Mamadi [le prétendant au trône]. Cela relève de la real politik… Et c'est toujours d'actualité".
Pour le ministre burkinabé de la Culture, du tourisme et de la francophonie, M. Filippe Savadogo, il fut juste un baobab, car à 74 ans, il a tout donné pour le rayonnement de l'art et de la culture africaine.
Revenant sur le parcours de l'homme, il a déclaré que Sotigui Kouyaté fut à la fois un acteur, conteur émérite et un homme de théâtre.
Sotigui fut aussi un philosophe, estime le ministre. De son vivant, souligne -t -il, il aimait à dire qu'il y a trois vérités : ‘'ma vérité, ta vérité et la vérité…''
""De ces trois vérités surgit toujours la vérité", conclut, dans une métaphore, le ministre Filippe Savadogo.
Les hommes de ce talent ne peuvent pas disparaitre de notre mémoire. Car comme le dit le poète sénégalais, Birago Diop "les morts ne sont pas morts…"

Valentine Sanou (ASCRIC-Burkina)
Almahady Cissé (Mali)

Paru le Lundi 28 février 2011, Bulletin Africiné n°12 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°1, pp. 1 et 4.

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