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Martin THAU au micro de l'AJCC-Togo
SÉMINAIRE DE FORMATION À L'INSTITUT GOETHE DE LOMÉ
critique
rédigé par Bang'na Akondoh
publié le 26/04/2007

En vue d'améliorer les capacités rédactionnelles des projets documentaires, L'Institut Goethe en collaboration avec l'École Supérieure de Cinéma de Munich, a organisé un séminaire de formation sur le Documentaire. A l'issue de cet atelier, M. Martin THAU (l'Encadreur, spécialiste du cinéma en Allemagne) nous a livré ses impressions sur le documentaire et les problèmes qui minent le cinéma Africain. Lisez plutôt !

AJCC- Tg : Nous venons d'achever le séminaire que vous venez d'organiser à l'Institut Goethe de Lomé. Quelle appréciation faites-vous sur ces six jours de formation ? Juste au niveau des séminaristes ?

M. Martin THAU : Au niveau des séminaristes, ils étaient 40 participants et je ne pouvais pas faire connaissance avec chacun en si peu de temps. Mais je pense quand même que c'était possible de terminer et ce fut chose faite. Ils se sont préparés eux aussi pour le faire et on a finalement abouti avec succès.

AJCC- Tg : Pouvez vous brièvement, Professeur Thau, nous définir ce qu'est un film documentaire ?

M. Martin THAU : Un film documentaire est un film qui ne vient pas de l'imagination de l'auteur mais c'est plutôt la réalité qui a influencé l'auteur et suscité la réaction de l'auteur et de l'assistance.

AJCC- Tg : À l'issue de cette formation, pensez-vous que les séminaristes seront à même de faire un film documentaire acceptable ?

M. Martin THAU : Je ne sais pas s'ils seront capables de faire un film documentaire, mais je sais qu'ils pourront donner une bonne description d'un projet documentaire.

AJCC- Tg : Vous êtes un spécialiste des films de fiction, pouvez-vous succinctement nous dire ce qu'est un film de fiction ?

M. Martin THAU : S'il faut comparer un film documentaire et celui de fiction, il faut savoir que le cinéaste d'un film de fiction est semblable à un architecte d'un bon bâtiment en faisant un grand effort imaginaire. Par contre le cinéaste documentaire est un archéologue qui va découvrir les choses dans la réalité. Alors il ne forme pas la réalité, mais il découvre quelque chose qui est là dans la réalité.

AJCC- Tg : Sur le plan général, actuellement le cinéma togolais et africain en général, éprouve des difficultés à se relever. Pouvez-vous nous révéler selon vous les problèmes qui minent ce cinéma ?

M. Martin THAU : Je pense que le cinéma en Afrique n'était pas possible pour longtemps, à cause de la pellicule argentique. Et ça coûtait cher de faire un cinéma. Il est indispensable de savoir qu'avant les cinéastes africains ne vivaient pas au pays, ils étaient à Paris ou à Londres. Ils reviennent dans leur pays pour faire un film et retourner en Europe. Ça, ce n'était un cinéma vraiment africain.
Je trouve que maintenant avec le numérique c'est possible de faire un cinéma africain. C'est encourageant ce que je vois au niveau par exemple de la télévision avec les feuilletons nigérians, les films du Ghana. C'est très spécifiquement africain, mais quand même c'est une industrie qui vient du pays et qui développe des histoires qui viennent du milieu, de la société où elles sont créées et ça je trouve cela encourageant.

AJCC- Tg : Votre mot de fin, Professseur.

M. Martin THAU : L'Afrique doit faire confiance à sa jeunesse. Cette jeunesse est très dynamique et est capable de faire plus si les investissements arrivent à point nommé. Aussi pour faire le cinéma, il faut faire des recherches, être ouvert à tout le monde ce qui pourra faciliter la réalisation d'un film. C'est avec espoir de voir des films authentiquement africains concurrencer ceux des autres continents aux grands festivals de cinéma comme la "Berlinale" en Allemagne et autres … Merci !

Propos recueillis par BANG'NA Akondoh
(Président de l'Association des Journalistes critiques de Cinéma –Togo)

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