Le réalisateur Alain TIXIER vient de démontrer dans son film Bonobos que ces singes très proches de l'homme peuvent être aussi acteurs de cinéma. Ils peuvent jouer leur propre rôle comme on peut le prévoir et arriver à cette fin en fignolant le scénario.
Cette étape a été faite en collaboration avec Claudine ANDRÉ de l'association "Les amis de bonobos du CONGO". Cette courageuse femme qui a pris fait et cause pour les bonobos va jusqu'à consacrer 20 ans de sa vie à les recueillir dans son établissement appelé "LOLA ya Bonobos" (qui signifie "Paradis des bonobos", en lingala). Ce cadre remplace, pour un moment, le milieu de vie de ces singes, afin de les rendre aptes à la réintégration.
Bien sûr que le milieu naturel de ces chimpanzés nains demeure la grande forêt congolaise dans la province de l'équateur. C'est l'unique endroit qui reste sans contexte propice pour la pleine expression de leur vie, de leur épanouissement, du développement de leurs groupes ainsi que du respect de l'écosystème.
Mais le voisinage de l'humain leur est dramatique et fatale. Ils sont traqués, attrapés, tués et mangés comme viande de chasse. Pour les plus petits, c'est l'exhibition dans un enclos comme le faisaient déjà à l'époque coloniale les agents de l'administration belge, pratique poursuivie jusqu'ici par plus d'un profiteur.
Les bonobos sont donc menacés de disparition. Par la sensibilisation, l'homme peut sauver son voisin primate. Le film Bonobos détaille le cas pathétique du jeune Béni. Son groupe a été attaqué. Sa maman a été tuée. Attrapé et trimballé de la forêt à la ville, il est maltraité dans une cage où il peut manger du n'importe quoi et exhibé sans remords.
Cette vie, le spectateur le contemple avec appréhension jusqu'à ce que la "Papesse des singes" intervienne. Elle le retire de sa prison mouroir, se met à l'éduquer avec amour et compassion avec le concours des éducateurs de Lola ya Bonobos. Le film capte l'attention par les soins et les méthodes d'éducation adoptées pour la sauvegarde d'une espèce rare, seulement visible en RDC.
Heureusement pour Claudine, son parc qui a engrangé un nombre croissant de bonobos (plus de deux cents) est épaulé par des visiteurs et des donateurs. Et son travail s'achemine vers leur réinsertion dans leur milieu naturel. D'ailleurs au moment des adieux, une scène dramatique se joue avec Béni. Celui-ci hésitant de choisir entre sa protectrice - l'ayant sauvé d'une mort atroce et certaine - et le retour à son véritable paradis.
La sensibilisation démontrée par ce film passe aussi par le son. Fait en stéréo, on a tendance à rechercher dans les feuillages où pouvait se cacher Béni qui en fait voir de toutes les couleurs à ses encadreurs, par ses fugues et ses frasques.
BONOBOS, le dernier refuge mérite bien son titre et de la considération pour une bonne exploitation de la loi sur la protection de la nature. Le film ne tombe pas dans les travers de la vie sexuelle très active des bonobos. La projection du film à Kinshasa a ému les spectateurs dont certains ont émis des cris de détresse dans les scènes difficiles. Sa conclusion a émerveillé plus d'un humain.
Mbaki Mazakala. RDC
Kinshasa, le 4 Juillet 2011.
La projection a eu lieu à Kinshasa au centre culturel français, le mercredi 15 juin 2011 avec deux séances : à 14h00 et 19h00. Il faut souligner ici que le CCF (institut français la halle de la Gombé) a pris la bonne option de projeter des films; tant congolais qu'étrangers, chaque mercredi.
