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Le Blanc d'Eyenga, de Thierry Ntamack
Le bonheur au bout d'un clic ?
critique
rédigé par Pélagie Ng'onana
publié le 15/11/2012
Pélagie Ng'onana (Africiné)
Pélagie Ng'onana (Africiné)
Thierry Ntamack, réalisateur
Thierry Ntamack, réalisateur
Norma Benti (Éyenga) & André Sureau (Jean-François Dupont), Le Blanc d'Éyenga
Norma Benti (Éyenga) & André Sureau (Jean-François Dupont), Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Le Blanc d'Éyenga
Tamar Tientcheu
Tamar Tientcheu
Jeanne Benti (Norma Ichia) est Éyenga.
Jeanne Benti (Norma Ichia) est Éyenga.
T. Tientcheu
T. Tientcheu
Joël Mbobda, cadreur
Joël Mbobda, cadreur
Le réalisateur et l'héroïne
Le réalisateur et l'héroïne
André Sureau (J-F Dupont)
André Sureau (J-F Dupont)

Le long métrage du réalisateur camerounais, sorti en salle le 2 novembre à Yaoundé, se joue des revers de l'opportunisme.

Le grand défi du réalisateur a été de rendre intéressant un sujet abondamment exploré par les auteurs camerounais : la recherche du (potentiel mari) Blanc sur Internet. Thierry Ntamack a donc décidé de mêler le drôle à la simplicité. L'intrigue - qui dure 80 minutes - est une comédie qui se développe à travers des personnages simples mais particuliers. Dès les premières scènes, on capte cette phrase qui semble porter la trame morale du film : "Le bon Blanc on ne le cherche pas,… il vient seul". Cependant Éyenga (interprétée par Jeanne Mbenti) balaye le précieux conseil donné par sa tante, du revers de la main. La native de Mboamanga à Kribi (ville balnéaire au Sud Cameroun) conçoit mal de ne pas pouvoir décrocher un Blanc malgré ses atouts physiques. Ce Blanc, qui représente bonheur et confort, est le ticket gagnant censé sortir Éyenga et sa famille de leur situation précaire.



Photographie de parties intimes, striptease devant la webcam… tout y passe. La caméra devient subjective, en baladant son objectif sur le corps de l'actrice. Le spectateur à l'impression de voir les moindres détails. Thierry Ntamack n'hésite pas à rendre son personnage ridicule pour souligner à quel point la soif du Blanc rend désespéré-e.
Le réalisateur construit des personnages particuliers pour sortir son histoire de la monotonie. Pendant qu'Éyenga s'efforce d'aimer son Blanc - venu l'épouser - malgré son handicap, le spectateur s'intéresse également à la copine commère (Tamar Tientcheu) qui donne l'impression de vivre le rêve à la place de l'héroïne. L'auteur attire en outre l'attention sur le "reporter sportif", cousin d'Éyenga qui se crée un monde entre le club de football marseillais et sa console de jeu, devant laquelle il passe des journées entières.



La plupart des scènes se déroulent en journée. Les quelques tournages nocturnes révèlent les limites de l'éclairage. Deux scènes y sont illuminées, sans pouvoir déceler la source. Notamment celle qui permet à Jean-François Dupont (le Blanc incarné par André Sureau), de révéler ses secrets et dévoiler la vénalité d'Éyenga. Un moment que le réalisateur veut grave. Mais la gravité est difficilement rendue par Tante Rim (Brigitte Massan à Biroko) ; celle à qui le Blanc revient finalement. Le film peine à transmettre au spectateur l'émotion recherchée en pareille circonstance.
Le jeu de la petite équipe de comédiens est pourtant appréciable. Sauf que la plupart évoluant dans l'humour et le théâtre se voient rattrapés par des réflexes et postures qui théâtralisent quelque peu leur jeu. Cette transposition ne rend cependant pas moins captivants les répliques et l'entrain des personnages. Le film est une mise en scène légère aux dialogues fluides. Le scénario s'efforce de sortir du langage lourd et touffu qui caractérise la plupart des productions camerounaises.

Le Blanc d'Éyenga - après le court métrage Sur la route d'un ange - est le deuxième produit du concept "Le cinéma au prix d'une bière" initié par Thierry Ntamack. L'idée est de réaliser et produire à moindre coût et permettre au public de se procurer un Dvd à 1.000 Fcfa.
Thierry Ntamack produit et réalise Le Blanc d'Éyenga. Il interprète également le rôle de Molla, propriétaire du cybercafé, celui grâce à qui l'héroïne décroche son Blanc. Deux autres membres de l'équipe technique - le chef décorateur, le monteur et assistant réalisateur - ont aussi chacun un rôle dans le film.

Pélagie Ng'onana

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