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Primés en Tunisie lors des Jcc : les lauréats sénégalais reviennent dans l'indifférence
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 01/12/2012
JCC 2012 - Remise des Prix : les acteurs de LA PIROGUE et le réalisateur Ousmane William Mbaye
JCC 2012 - Remise des Prix : les acteurs de LA PIROGUE et le réalisateur Ousmane William Mbaye
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Cérémonie de clôture des JCC 2012 - les acteurs de LA PIROGUE avec leurs deux prix (Tanit d'Or & Prix du Public) et un officiel.
Cérémonie de clôture des JCC 2012 - les acteurs de LA PIROGUE avec leurs deux prix (Tanit d'Or & Prix du Public) et un officiel.

Ils espéraient depuis Tunis un avion spécial envoyé par le président Macky Sall pour venir les chercher. A l'arrivée, même pas un accueil à l'aéroport de Dakar. Certains lauréats sénégalais des Journées cinématographiques de Carthage semblent déçus de l'attitude des autorités.

Les réalisateurs sénégalais primés samedi lors des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) sont rentrés au pays sans tambour ni trompette. "Aucune autorité ne nous a appelés, ni le ministre de la Culture, ni le directeur du cinéma pour nous féliciter", fait savoir le comédien Leyti Fall [rôle de "Lansana" dans LA PIROGUE, NDLR].
Pour lui, peut-être qu'elles ont appelé le cinéaste Moussa Touré qui se trouve actuellement au Gabon [aux Escales documentaires de Libreville 2012, NDLR]. Leïty Fall a reçu le trophée de la récompense du film LA PIROGUE, Tanit d'or de la compétition long-métrage, en l'absence du réalisateur Moussa Touré qui avait déjà quitté Tunis.

Même constat du côté du lauréat du prix du jury. "Rien, sauf le directeur du cinéma, Hugues Diaz qui m'a appelé pour nous féliciter, mais le minimum serait que le ministre de la Culture ou une quelconque autorité appelle pour saluer cette distinction", déplore Oumar Sall, coproducteur du film TEY ou AUJOURD'HUI du réalisateur Alain Gomis qui a remporté le prix du jury long-métrage.

Pourtant, ils viennent de réaliser un exploit en remportant deux Tanit d'or (celui du long-métrage avec La Pirogue et du documentaire avec PRÉSIDENT DIA) lors de cette 24e édition organisée du 16 au 24 novembre dernier. Une première dans l'histoire du cinéma sénégalais. Car le Sénégal n'a remporté que deux fois cette haute distinction des journées cinématographiques de Carthage : en 1966 avec le film LA NOIRE DE... du réalisateur Ousmane Sembène, à la première édition du festival et en 2002 avec LE PRIX DU PARDON de Mansour Sora Wade.

Mais il y a eu une exception, car le réalisateur Ousmane William Mbaye estime lui qu'il a été vivement félicité par le directeur de la cinématographie et le ministre de la Culture Abdoul Aziz Mbaye qui lui a envoyé un courrier mardi.
"J'ai eu Hugues Diaz, le directeur de la cinématographie, qui m'a dit que s'il avait su l'heure de notre arrivée, il se serait déplacé à l'aéroport", fait savoir le réalisateur du film PRÉSIDENT DIA, lauréat du Tanit d'or section documentaire.

Selon Oumar Sall, c'est le huitième prix qu'obtient le film TEY (d'une durée de 86 minutes, réalisé cette année) et rien n'est promis à ces réalisateurs qui se battent tous les jours pour représenter le Sénégal à travers le monde. "Nous ne parlons même pas d'accompagnement financier, mais une caution morale ou technique. Il est temps qu'on s'occupe du cinéma", indique-t-il. Pour cette 24e édition des Jcc, le Sénégal a obtenu quatre prix : deux Tanit d'or, un prix du jury (TEY) et celui du public (LA PIROGUE).

FÉLICITANT LES LAURÉATS CINQ JOURS APRÈS LEUR SACRE : Le ministre de la Culture compte pérenniser les acquis

Le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye a félicité, au nom du chef de l'État, Macky Sall et du peuple sénégalais, les lauréats des Tanit d'or de la 24 édition des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) dans un communiqué daté du mercredi 28 novembre 2012. Ceci, cinq jours après leur sacre dans la capitale Tunisienne. Dans un mail transmis hier par son service communication, M. Mbaye estime que "le cinéma sénégalais vient, de façon inédite, de se distinguer à la 24e session des Jcc".

Pour lui, ces distinctions sont un gage d'une véritable renaissance du cinéma sénégalais qui retrouve progressivement, malgré les difficultés rencontrées, son lustre d'autant. Fort de ces prouesses, Abdoul Aziz Mbaye est déterminé à ne ménager aucun effort pour pérenniser ces acquis et insuffler un dynamisme, sans précédent, au développement de la culture en général et au 7e art en particulier.

Fatou K. SENE (Wal Fadjiri)

article paru sur Wal Fadjiri (Dakar), le Vendredi 30 Novembre 2012, en ligne ici www.walf-groupe.com/art-a-culture/44-films/8861-primes-en-tunisie-lors-des-jcc-les-laureats-senegalais-reviennent-dans-lindifference-.html

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